jeudi 10 juin 2021

 Jeudi 10 juin

Aujourd'hui nous fêtons:  Landry, Diane, Diana, Yvan, Jan, Marc -Antoine.

Les Landry sont des hommes d'essence aristocratique, ce qui ne les rend pas toujours très accessibles car ils sont conscients de leur grandeur. Néanmoins, ce sont des hommes naturellement bons qui savent se montrer généreux sinon simples. Ils attachent grand prix aux valeurs familiales et morales.

C'est sa fête : Landry

Évêque de Paris au temps du roi Dagobert, vers 650, Landry fonde l'Hôtel-Dieu, sur l'île de la Cité, pour accueillir les pauvres et les infirmes.

Une éclipse partielle du Soleil sera visible en France le 10 juin : comment l'observer ?
Pour la première fois de l'année, la Lune s'apprête à éclipser le Soleil. Une éclipse annulaire qui couvrira près de 90 % de notre étoile et qui ne laissera visible qu'un simple - mais merveilleux - anneau de feu. Depuis la France métropolitaine, l'éclipse se fera partielle. Mais elle pourra tout de même être suivie.

Éclipse de Soleil, attention danger !

Depuis le nord-ouest de l'Amérique du Nord, l'océan Atlantique Nord, une grande partie de l'Europe et dans une grande partie du nord de l'Asie, il sera possible d'observer une éclipse partielle du Soleil. À Paris, par exemple, l'éclipse sera à son maximum ce jeudi 10 juin à 12 heures 12. Mais à ce moment-là, la Lune n'aura pas grignoté plus de 13 % du Soleil. Autant dire qu'à « l'œil nu », vous ne verrez... rien !
L'occasion de rappeler qu'en aucune circonstance - y compris lors d'une éclipse, même totale -, il ne faut regarder directement le Soleil. Même si c'est pour quelques secondes ou équipé de lunettes de soleil « classiques ». Les risques pour les yeux sont réels. Car les dommages causés à la rétine pourraient être irréversibles. Pour observer une éclipse de Soleil à l'œil nu, il est indispensable de s'équiper de lunettes spéciales, conçues à partir d'un film filtrant. Des lunettes possédant un marquage CE. Notez par ailleurs que l'efficacité de ce film peut décliner avec le temps. Et qu'il peut être détérioré sans que l'on s'en rende compte. Aussi est-il conseillé de n'utiliser que des lunettes neuves. À défaut, un verre de soudeur peut convenir. Mais il n'est pas forcément simple à ajuster et à manipuler.
Il est également possible d'opter pour une observation indirecte avec un instrument d'astronomie. En projetant par exemple l'image du Soleil sur un écran de papier blanc. Ou en équipant l'instrument lui-même d'un filtre adéquat.

Dicton du jour: À la saint Landry, s'il tonne restera vide la tonne.

Citation du jour: Si cela entre par une oreille et que cela sort aussitôt par l'autre, c'est parce que, entre les deux, il n'y a rien pour le retenir.

Georges Feydeau



    La photo du jour: Jean-Bernard Pioppa

    A 51 ans, Jean-Bernard Pioppa signe avec Lendemains en Vésubie, son troisième ouvrage photographique, toujours aux éditions Baie des Anges. Après Faces Cachées de la Tinée, il s'engage une nouvelle fois dans la mise en valeur par l'image du patrimoine du département des Alpes-Maritimes, en nous faisant découvrir cette authentique vallée qu'est la Vésubie. Evasions dans ce territoire qui traverse les différents paysages méditerranéens, depuis l'olivier jusqu'au mélèze. « Lendemains en Vésubie", pour aller découvrir la Vésubie, sa richesse, son authenticité, ses racines, sa vie unique, ses secrets, ses mystères, son patrimoine humain riche et varié, bref pour une vallée aux lendemains prometteurs ! » JB Pioppa.

    La huppe fasciée
    photo réalisée le 08 juin 2021

    La Huppe fasciée est insectivore. Elle consomme des invertébrés de toutes sortes. Elle affectionne les pelouses ouvertes qu’elle fouille énergiquement à l’aide de son bec effilé, à la recherche de sa nourriture- ( JB Pioppa)

    Une huppe se reconnaît au premier coup d'œil. L'allure générale, la couleur rousse du plumage, les ailes et la queue noires et blanches, la grande huppe érectile qui orne la tête et le long bec courbe en font un oiseau remarquable. Les trois espèces de huppes se ressemblent beaucoup et leurs différences sont subtiles.
    La Huppe fasciée se distingue à sa main noire barrée de blanc (toute noire chez son homologue du sud de l'Afrique) et à la zone blanche sub-terminale des plumes de sa huppe.
    Autrement, il n'est qu'à regarder une photo pour se faire une idée de l'oiseau. Cela ne nécessite pas une longue description. Sur l'oiseau posé, on distingue surtout la huppe rousse souvent hérissée, la tête, le cou et le manteau couleur sable chaud, la partie visible de l'aile noire barrée de blanc et le long bec gris courbe. Lorsque l'oiseau est en vol, ce sont surtout les ailes larges et arrondies, noires et barrées de blanc qui attirent l'attention ainsi que leurs battements particuliers.
    Il n'y a pas de 
    dimorphisme sexuel net. La femelle est simplement un peu plus petite et plus pâle.
    Le
    juvénile ressemble à la femelle en plus terne, avec la huppe et le bec plus courts.

    Vaccination:

    UN VACCINOBUS A FIGANIERES
    Un bus spécialement mobilisé par la Région Sud Provence Alpes-Côte-d’Azur afin de vacciner la population stationnera dans notre village, l’après-midi du mardi 22 juin, sur la place de l’Estourny.
    Les personnes souhaitant se faire vacciner peuvent s’inscrire à la Mairie au : 04 94 50 93 60.
    Il faut impérativement être présent, non seulement le 22 juin après-midi, entre 13 h 30 et 16 h 30 mais aussi le 3 août (les horaires vous seront précisés) date de la deuxième injection.
    Le vaccin utilisé est le Pfizer.
    Les personnes doivent se présenter le jour de la vaccination munies de leur carte vitale et de leur carte d’identité.

    Attention, les places sont limitées. Inscrivez-vous rapidement.

    Marchés du jour:

    LE JEUDI LE MARCHE EST A

    BARGEMON

    LES ARCS

    LES SALLES

    VILLECROZE




    A table:

    Le Labo de FREDO: 46 Rue Neuve 83111 AMPUS. Tel: 06 60 74 87 88
    Plats à emporter

    ************************


    Tel: 06 16 12 83 42

    La boulangerie ouvre le matin de 6h 45 à 13 h du mardi au dimanche inclus


    ***************************************
    Restaurant Pizzeria LE BISTRONOMIQUE
    2 Place de la Mairie 83111 AMPUS
    Tel: 06 95 07 64 00


    **************************
    Elections départementales et régionales:
    Des élections bizarres.......

    Candidats pour les cantons de Draguignan et Flayosc

    Draguignan

    • M. MIGLIOLI Jean-Bernard et Mme ZENTELIN-BONFILS Guillemette (DVD)
    • M. PALLARUELO Philippe et Mme RAGOSA Corinne (RN) 
    • M. LOEW Grégory et Mme NICCOLETTI Christine (DVC)

    Flayosc

    • Mme FOLCHER Oceane et M. PÉLERIN Eric (RN) 
    • Mme PEREZ LEROUX Nathalie et M. REYNIER Louis (DVD )
    • Mme DELAVAUD Marie-Pierre et M. OLIVIER Maurice (DVG)
    Candidats pour les régionales



























    Il ne faut pas se tromper, ces élections sont très politiques, l'étiquette des candidats est donc primordiale compte tenu de la campagne qui se déroule sans meeting et sans débat. Aussi lorsque nous regardons de près les candidats, il est curieux de constater qu'ils restent vagues sur leur appartenance politique. Ainsi les étiquettes, divers droite, divers gauche, divers centre ne veulent plus rien dire.
    Renaud Muselier se présente en qualité de LR, il oublie de mentionner le nombre de candidats LREM sur sa liste, ni l'accord qu'il a passé avec ce parti. D'après Thierry MARIANI ils seraient 38.
    Pour Draguignan et Flayosc, il n'y a pas de candidats LREM, ce qui est assez étonnant compte tenu que le député ( ancien maire de Flayosc) est LREM. Pourquoi laisse-t-il le champ libre aux autres candidats. Autant de flou qu'il serait bien d'éclaircir avant le scrutin.

    POLITIQUE « Notre confiance a été trahie à plusieurs reprises dans une tambouille électorale concoctée dans les cuisines élyséennes », a répété le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti. 

    La fédération Les Republicains des Alpes-Maritimes a voté à 84% le retrait de son soutien à Renaud Muselier aux élections régionales.
     
    À l’occasion du comité départemental de la fédération des Républicains des Alpes-Maritimes, première fédération de France dont Eric Ciotti est le Président et Michèle Tabarot est la secrétaire départementale, la motion suivante a été proposée et adoptée à 84% :
     
    "Nous avons malgré les engagements qui avaient été pris devant le commission nationale d’investiture, constaté que Renaud Muselier avait passé un accord politique avec le pouvoir macronien. Ce constat a été effectué également par certains candidats qui ont accepté leur présence sur la liste en vertu d’un engagement de non accord avec En Marche.
     
    Cet accord a été directement négocié et imposé par l’Elysée pour essayer de déstabiliser notre famille politique à moins d’un an des élections présidentielles.
     
    Nous déplorons cet état de fait qui est inacceptable et qui va à l’encontre des valeurs de notre famille politique.
     
    Cette alliance constitue une insulte faite aux militants et à nos candidats engagés aux élections départementales.
     
    Par conséquent, le comité départemental de la fédération Les Républicains des Alpes-Maritimes, réuni ce jour, décide de retirer son soutien à la liste de Renaud Muselier.”


    Des évènements lors d'un 10 juin:

    10 juin 1190 : Mort de Frédéric Barberousse

    Le 10 juin 1190, l'empereur d'Allemagne Frédéric de Hohenstaufen, dit Barberousse, se noie en voulant se baigner dans un torrent glacé de Cilicie, au sud de l'actuelle Turquie. Il allait se joindre à la 3e croisade avec son armée. Sa mort désempare ses fidèles et laisse face à face les rois de France et d'Angleterre, Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion. Pendant longtemps en Allemagne, les pauvres gens rêveront d'un possible retour du prestigieux empereur.

    10 juin 1837 : Le palais de Versailles retrouve sa splendeur

    Le palais de Versailles retrouve sa splendeur le 10 juin 1837. Ce jour-là, à l'occasion du mariage du prince héritier Ferdinand-Philippe d'Orléans, le roi Louis-Philippe 1er inaugure en son sein un Musée de l'Histoire de France. Au fronton des deux ailes du palais est gravée la formule : «À toutes les gloires de la France».

    Le «roi-bourgeois» a formulé le projet de ce musée quatre ans plus tôt, dans un esprit d'oecuménisme, afin de rassembler les Français de toutes tendances politiques autour de leur Histoire commune...

    10 juin 1924 : Enlèvement du député Matteotti

    Giacomo Matteotti (22 mai 1885 - 10 juin 1924)Le 10 juin 1924, des miliciens fascistes enlèvent le député italien Giacomo Matteotti (39 ans), secrétaire général du parti socialiste et principal opposant à l'autorité grandissante de Mussolini. On ne retrouve son cadavre que deux mois plus tard. Sa mort provoque une vague d'indignation en Italie et à l'étranger.

    Le fascisme perd une bonne part de la sympathie qu'il s'était acquise dans les milieux intellectuels et politiques. Mussolini, qui n'avait pas souhaité la mort de Matteotti pas plus que d'aucun autre opposant, n'en couvre pas moins les responsables. Il poursuit la mise en place d'un pouvoir dictatorial.


    10 juin 1819: Naissance de Gustave Courbet

    10 juin 1819 à Ornans (Doubs, France) - 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz (Suisse)

    Biographie Gustave Courbet


    Bourgeois voltairien et anticlérical, convaincu de son génie («Je peins comme un Dieu», dit-il), Gustave Courbet cultive une technique de peinture conventionnelle mais se veut révolutionnaire et provocateur par le choix des sujets, ce qui lui vaut d'être désigné comme le chef de file de l'école réaliste sous Napoléon III, aux côtés de Daumier et Millet...



    COURBET

     



    Gustave Courbet (1819 - 1877)

    Bourgeois et socialiste

    Gustave Courbet cultive une technique de peinture conventionnelle mais se veut révolutionnaire et provocateur par le choix des sujets, ce qui lui vaut d'être désigné comme le chef de file de l'école réaliste sous le règne de Napoléon III, aux côtés d'Honoré Daumier et Jean-François Millet.

    Camille Vignolle

    Un enfant d'Ornans

    Gustave Courbet, fils d'un propriétaire terrien aisé, naît le 10 juin 1819 à Ornans (Doubs), dans une maison bourgeoise au bord de la Loue, la maison Hébert, où s'est établie provisoirement sa famille suite à l'incendie de la ferme familiale, au lieu-dit le Flagey.
    Vue sur la Loue et Onans du musée Courbet (photo : Varlet, conseil général du Doubs)Aujourd'hui plus que jamais, le peintre fait la fierté d'Ornans et de ses 4 000 habitants, dans les montagnes du Jura, entre Besançon et Pontarlier.
    Après sa mort en exil en Suisse en 1877, sa sœur Juliette a entrepris de lui consacrer un musée. Installé dans la maison Hébert, il a été inauguré en 1971.
    Judicieusement aménagé, ce musée offre de très belles vues sur la rivière qui baigne ses pieds, sur la vieille ville et sur les falaises environnantes qui ont beaucoup inspiré l'artiste.

    Vue d'Ornans (Gustave Courbet, Metropolitan Museum, New York)

    Un autre regard

    Gustave Courbet, L'homme à la pipe (autoportrait, 1846), musée Fabre, MontpellierGustave Courbet passe les années heureuses de l'enfance dans la ferme familiale de Flagey. À 14 ans, il entre pour cinq ans au petit séminaire d'Ornans. Il perd complètement la foi mais découvre la peinture sous la direction d'un professeur attentionné, le père Beau.

    Il poursuit sa formation à l'Académie de Besançon et « monte » enfin à Paris.

    À grand renfort de cours privés et de travail personnel, avec le soutien aussi du marchand néerlandais Hendrik Jan Van Wisselingh, il se fait enfin remarquer au Salon de 1850-1851 avec trois toiles monumentales : Une après-dîner à OrnansLes casseurs de pierre et surtout Un enterrement à Ornans. Cette toile est une forme de parodie du Sacre de Napoléon par David. Les personnages sont montrés à taille réelle mais dans toute leur crudité et leur médiocrité.

    Dans le village natal du peintre plusieurs personnages comme le bedeau ont pu se reconnaître et, faut-il s'en étonner ? n'ont pas apprécié l'image ainsi laissée à la postérité.

    Un enterrement à Ornans, 1851, Gustave Courbet, musée d'Orsay, Paris

    Ces toiles sont le reflet de la nouvelle esthétique réaliste dont Courbet s'affirme le chef de file, en rupture avec la peinture académique et les sujets mythologiques ou historiques.

    Au Salon de 1853, il va plus loin dans la provocation. Il détourne à sa manière les canons de la peinture académique avec Les Baigneuses. Cette toile de deux mètres de côté montre deux femmes dans un sous-bois. Mais au lieu d'en mettre en valeur la beauté, le peintre en souligne les défauts : cellulite, bourrelets inesthétiques, pieds sales, bas défait... Le tout-Paris s'émeut. Théophile Gautier parle avec mépris de « vénus hottentote ». 

    Les baigneuses, 1853, Gustave Courbet, musée Fabre, Montpellier

    Pourtant, il se trouve un amateur pour acheter l'oeuvre au prix conséquent de 3000 francs. Fils d'un riche banquier de Montpellier, le jeune Alfred Bruyas a, comme Gustave Courbet, soif de vérité et ne craint pas le scandale. La transaction assure au peintre l'indépendance financière et dès lors va se nouer une vive amitié entre l'artiste et son mécène.

    Dès l'année suivante, Courbet se rend à Montpellier où il réalise plusieurs toiles comme, ci-dessous, Bonjour, Monsieur Courbet. La toile montre la rencontre du peintre avec son mécène Alfred Bruyas, accompagné d'un valet et de son chien. Ellle témoigne à sa manière des débuts de la randonnée touristique mais illustre aussi, de façon subliminale, les rapports de maître à valet.

    On peut l'admirer au musée Fabre, sur l'esplanade de Montpellier, avec l'ensemble  de la collection Alfred Bruyas (le mécène s'est illustré par un flair remarquable tout au long de sa courte vie (1821-1877) mais est passé à côté du mouvement impressionniste). 

    La Rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet, par Gustave Courbet (1854, musée Fabre, Montpellier)

    Foin de convenances

    Bourgeois voltairien et anticlérical, convaincu de son génie (« Je peins comme un Dieu », dit-il), Gustave Courbet ne s'embarrasse pas de convenances, aidé en cela par la bienveillance du pouvoir impérial. Si conservateur soit-il, celui-ci traite ses artistes avec l'indulgence d'un père pour ses garnements... 

    En 1855, le pavillon du Réalisme ouvert par Courbet en marge de l’Exposition universelle (et avec le soutien implicite des autorités) présente L’Atelier, oeuvre d’imagination dans laquelle on voit, au centre, le peintre (Courbet) accompagné de sa muse (un modèle nu), avec à sa droite ses amis (Baudelaire, Bruyas, Champfleury…) et à sa gauche ses adversaires (le juif, le croque-morts, l’ouvrier au chômage, la fille…).

    Hallali, Gustave Courbet (musée de Besançon)

    Soucieux de répondre aux goûts de sa clientèle, l'artiste produit beaucoup de paysages et de portraits sur commande, ainsi que des scènes de chasse qui rappellent son passe-temps favori et ses racines jurassiennes. Sensuel, il ne dédaigne pas non plus les images érotiques comme la toile ci-dessous, qui représente des amours saphiques sous un titre anodin, Le Sommeil (1866, Paris, Petit Palais).

    Une autre toile érotique, L'Origine du monde, lui vaut un regain de notoriété de nos jours, plus d'un siècle après sa mort. Commandée en 1866 par un riche diplomate turco-égyptien, Khalil Bey, amateur de toiles coquines, l’œuvre a été aussitôt cachée derrière un rideau vert et, dès lors, n'a plus été montrée qu’à une poignée de privilégiés, dont Maxime du Camp. Acquise plus tard par le psychiatre Jacques Lacan, elle entre enfin dans les collections publiques. Depuis 1988, elle est exposée dans une salle discrète du musée d'Orsay, à Paris.

    Le sommeil, par Gustave Courbet, 1866 (toile,  140x200 cm,  Paris, Petit Palais)

    Un artiste engagé

    Gustave Courbet se rapproche en 1863 du penseur anarchiste Joseph Proudhon (il peindra à sa mort un célèbre portrait du penseur entouré de ses filles). 

    Conséquent avec lui-même, il refuse en 1870 la Légion d'Honneur proposée par le gouvernement de Napoléon III. Après que celui-ci eut été renversé par les républicains, il participe à la Commune de Paris comme conseiller municipal du 6e arrondissement et président d'une Commission pour la protection des beaux-arts. Un décret inspiré par ladite commission ordonne d’abattre la colonne Vendôme, témoin honni de l'ère napoléonienne. Il semble toutefois que Courbet était absent lorsque la décision a été prise et que lui-même préconisait simplement qu’elle soit « déboulonnée ».

    Malentendu fatal

    Caricature de Courbet au sommet de la colonne Vendôme (musée d'Histoire de Saint-Denis) ; agrandissement : la colonne Vendôme à terreAprès la chute de Napoléon III, Courbet s’exprime dans les colonnes du Bulletin officiel de la municipalité de Paris : « Attendu que la colonne Vendôme est un monument dénué de toute valeur artistique, tendant à perpétuer par son expression les idées de guerre et de conquête qui étaient dans la dynastie impériale, mais que réprouve le sentiment d’une nation républicaine, [le citoyen Courbet] émet le vœu que le gouvernement de la Défense nationale veuille bien l’autoriser à déboulonner cette colonne. »
    L'idée sera reprise par la Commune de Paris qui vota le 12 avril 1871 non pas le déboulonnage du monument mais sa démolition, laquelle eut lieu le 8 mai suivant. Gustave Courbet, élu de la Commune à la commission de protection des beaux-arts (!), se verra reprocher de façon quelque peu excessive cet acte de vandalisme (la colonne sera ensuite restaurée). Notons qu'aujourd'hui, hélas, l'interpréation communarde du mot « déboulonnage » est devenue de rigueur.

    Gustave Courbet à Sainte-Pélagie (dessin de l'artiste, Musée d'Orsay)

    Gustave Courbet, vue du château de Chillon, Suisse, 1975, musée Courbet, Ornans

    Arrêté le 7 juin 1871 et interné à Sainte-Pélagie, le peintre est condamné à six mois de prison et à une forte amende en raison de sa participation à la Commune.

    Après quoi, il reprend son atelier à Ornans et s’entoure de plusieurs élèves. Mais cette trêve ne dure pas. Il est poursuivi en justice sous l’accusation d’avoir fait abattre la colonne Vendôme pendant la Commune. Ses biens sont saisis et il doit s’exiler en Suisse.

    C'est là, à La Tour-de-Peilz, près du lac Léman, qu'il finit ses jours le 31 décembre 1877, à 58 ans, sans avoir cessé de peindre (il réalise notamment de nombreuses vues du pittoresque château de Chillon).

    « Il faudra que l’on dise de moi, celui-là n’a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime si ce n’est le régime de la liberté » a-t-il écrit dans une lettre ouverte publiée par Le Siècle (3 juin 1870), quand il a refusé la Légion d'Honneur. On peut y voir une manière d'épitaphe.