vendredi 27 septembre 2019

Vendredi 27 septembre
Aujourd'hui:  Bonne fête! Vincent, Vince, Vincente, Florentin,Elzéar,Hermie.

Saint-Patron et intercesseur du jour:

Saint-Vincent-de-Paul patron de Dax et Madagascar. Il est également le patron des enfants trouvés, des prisonniers et des œuvres charitables.
Dicton  du jour:  Saint-Vincent-de-Paul trouble met du vin dans ta gourde.

Citation du jour: Il est plus facile de donner le bon conseil que le bon exemple.

LA ROCHEFOUCAULD

ça s'est passé un 27 septembre:



27 septembre 1822: Champollion révèle le secret des hiéroglyphes

Le 27 septembre 1822, à Paris, Jean-François Champollion (32 ans) expose devant l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ses découvertes relatives aux hiéroglyphes. Deux semaines plus tôt, le 14 septembre 1822, au terme de plusieurs années de recherches harassantes, il est arrivé en effet à déchiffrer l'écriture des anciens Égyptiens...

Mystérieux hiéroglyphes
Hiéroglyphe (du grec hieratikos, sacré, et gluphein, graver) est le mot par lequel les Grecs de l'Antiquité désignaient les inscriptions des monuments pharaoniques, construits 1000 ou 1500 ans plus tôt dans la vallée du Nil. Les Grecs prenaient en effet ces idéogrammes aux formes stylisées d'animaux, d'humains ou d'objets pour des symboles à valeur religieuse et n'imaginaient pas que ce fussent des textes ordinaires.
Dans les faits, les hiéroglyphes constituent un système d'écriture d'environ 5000 idéogrammes conçu pour les besoins de l'administration royale, vers 3100 av. J.-C. ou même plus tôt, vers 3300 av. J.-C. (si l'on en croit les découvertes de l'archéologue Günter Dreyer dans les tombes royales d'Abydos, au nord de Louqsor, en 1998).

Un jeune surdoué

Né le 23 décembre 1790 à Figeac, dans le département du Lot, Jean-François est un surdoué qui apprend très tôt de nombreuses langues anciennes, dont le copte d'Égypte.
Il se prend de passion pour la civilisation des pharaons, mise à la mode par les savants qui ont participé à l'expédition d'Égypte, en 1798-1799, aux côtés du général Bonaparte, futur Napoléon Ier.
Victime de l'intolérance politique du temps de la Restauration qui lui a fait perdre son poste de professeur d'histoire à Grenoble, Jean-François Champollion connaît la misère mais il peut heureusement poursuivre ses recherches grâce au soutien dévoué de son frère aîné, un archéologue connu.
Jean-François se fait plus tard appeler Champollion le Jeune pour se distinguer de son frère et bienfaiteur.
La pierre de Rosette
En 1798, les savants conduits en Égypte par Bonaparte ont découvert à Rosette, dans le delta du Nil, une pierre en basalte noir d'un mètre de longueur, avec un texte qui rapporte une déclaration des prêtres de Memphis du temps d'un pharaon de l'époque hellénistique, Ptolémée V.
Ce texte a l'intérêt d'être rédigé en trois versions :
• la première en hiéroglyphes, l'écriture sacrée des premiers pharaons,
• la deuxième en démotique, une écriture égyptienne tardive datant du 1er millénaire av. J.-C.,
• la troisième en grec ancien.
La pierre est très vite dérobée aux Français par les Anglais de l'amiral Nelson (elle figure depuis lors en bonne place au British Museum). Mais elle excite la curiosité des savants, en particulier du jeune Champollion et d'un physicien anglais Thomas Young, de quinze ans son aîné, qui veut comme lui découvrir le secret des hiéroglyphes.
Thomas Young déchiffre la version démotique de la pierre de Rosette et découvre que les cartouches en hiéroglyphes contiennent les noms de pharaons. Champollion arrive à se procurer une reproduction de la pierre de Rosette et peut lui aussi comparer les trois versions du texte (il lit sans difficulté la version grecque).
Jean-François va plus loin que son rival britannique grâce à sa familiarité avec la culture pharaonique et à sa maîtrise de la langue copte, assez proche, paraît-il, de celle des anciens Égyptiens.
Il observe ainsi que le texte hiéroglyphique de Rosette contient trois fois plus de signes que le texte grec ne compte de mots. Il en déduit que les hiéroglyphes (on en recense environ 5 000) ne sont pas seulement des idéogrammes, contrairement aux préjugés ambiants. Ils peuvent aussi dans un même texte servir de signe phonétique comme nos lettres de l'alphabet.
En appliquant son intuition à une transcription extraite d'un temple, il repère le nom de Cléopâtre. Le 14 septembre 1822, ayant reçu des dessins d'un archéologue, il obtient confirmation de la justesse de sa découverte en reconnaissant les noms de Ramsès et Thoutmosis. « Je tiens mon affaire ! » s'exclame-t-il devant son frère. L'émotion et le surmenage le font immédiatement sombrer dans un état d'inconscience. 
C'est seulement cinq jours plus tard qu'il est en état de révéler sa découverte. Avec l'aide de son frère, il décrit sa découverte dans une lettre de 40 pages qu'il destine au secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Bon-Joseph Dacier, qu'il a en grande estime. Le 22 septembre, il en lit la première ébauche devant l'Académie au grand complet, sous la coupole de l'Institut, sur les bords de la Seine. Son rival Thomas Young a été invité pour l'occasion et toute l'assistance fait une ovation au jeune savant.
La Lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques est publiée dans son intégralité chez Firmin Didot le 27 septembre 1822. Elle vaut immédiatement au jeune savant une immense notoriété. Le duc de Blacas le fait connaître au vieux roi Louis XVIII. Il lui permet aussi de visiter les collections égyptiennes de Turin et, enfin, de parcourir le pays de ses rêves, l'Égypte.
J.-F. Champollion, Etudes sur la pierre de Rosette, 1820, Imprimerie nationale (dépôt à Figeac, musée Champollion

Le rêve continue

Jean-François Champollion meurt à 42 ans, le 4 mars 1832, au milieu des honneurs, sans avoir eu le temps d'achever sa Grammaire égyptienne et son Dictionnaire égyptien. Mais son parcours exceptionnel va inspirer de nombreuses vocations d'égyptologues en France.
Le plus célèbre est Auguste Mariette, qui découvre au milieu du siècle la fameuse statuette du scribe accroupi, aujourd'hui au Louvre, et met au jour l'allée des sphinx de Memphis.
Il crée aussi le musée du Caire.
Un siècle plus tard, la fabuleuse découverte de la tombe de Toutânkhamon complète notre connaissance de la civilisation égyptienne, la première et l'une des plus belles qui furent jamais.
Fabienne Manière

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JACQUES CHIRAC,UN HOMME DE FULGURANCES ET DE COMBATS

Disparition

Jacques Chirac, un homme de fulgurances et de combats

Par Nicolas BEYTOUT

Prompt à les détester lorsqu’ils sont au pouvoir, le peuple français aime encenser les hommes politiques qui se sont retirés de la vie publique. Jacques Chirac, qui fut avec François Mitterrand l’homme politique par excellence, aura donc droit à un hommage appuyé de la nation.
Par sa longévité, par la diversité des fonctions exercées, et jusqu’aux plus élevées, par la profondeur du sillon qu’il a tracé pendant ses décennies de vie politique, Jacques Chirac a incarné une partie de la France. La France est diverse, il le fut. La France est changeante, il le fut. La France est douillette et conquérante, il fut et l’un et l’autre. Tour à tour adoré et détesté, sympa et cassant, ouvert aux autres et chef de clan, fidèle et traître, sur-actif et timoré, il commença sa vie dans la peau d’un Rastignac et la finit dans le personnage du Vieux sage. Tour à tour thatchérien puis travailliste, productiviste puis écologiste, mondialiste puis protectionniste, libéral puis dirigiste, gaulliste, rad-soc, réformateur, conservateur, droitier, centriste, anti puis pro-immigration, il laisse dans l’histoire contemporaine la trace d’un homme politique à l’écoute de l’air du temps.
L’histoire retiendra donc plutôt ses fulgurances et ses combats que son action de long terme. Le refus de l’intervention en Irak, la suppression du service militaire et sa détestation de la guerre, l’Europe (tardivement), sa conversion à l’écologie, le vote en faveur de l’abolition de la peine de mort, Jacques Chirac a souvent été là où on ne l’attendait pas, là où sa filiation idéologique ne le portait pas. Pour un monument d’apparence aussi classique, un personnage aussi caractéristique de la politique à la française, cette originalité-là aura suffi à lui forger un destin.
Et suffira assurément à entretenir sa légende.