LUNDI 18 NOVEMBRE
Le calme apparent des Aude cache une nature passionnée, farouche, violente. Leur intelligence désinvolte et leur franchise redoutable en font des personnages imprévisibles et terriblement séducteurs. Mystérieuses, elles charment mais sont rarement comprises. Les Aude sont souvent infidèles, ce qui ne les empêchent pas de rechercher l'amitié.
DICTON DU JOUR: Journée de Sainte Aude ordinairement n'est pas chaude.
CITATION DU JOUR: L'État, depuis dix ans, est sans pitié pour les honnêtes gens, et sans énergie contre les malhonnêtes.
Citation de Jean Dutourd ; Le spectre de la rose (1986)
DESSIN OU HISTOIRE DU JOUR:
CA S'EST PASSE UN 18 NOVEMBRE:
18 novembre 1990 : Pour la première fois, une femme, Florence Arthaud, remporte la route du Rhum (Saint-Malo/Pointe-à-Pitre) à bord de son trimaran.
1987 : Jacques Anquetil, cycliste français (8 janvier 1934)
18 novembre 1626 : Le pape Urbain VIII consacre la basilique Saint-Pierre de Rome.
18 novembre 1928
Naissance de Mickey
Le 18 novembre 1928, à New York, les spectateurs du Colony Theater découvrent et applaudissent Mickey Mouse dans un court-métrage de sept minutes, Steamboat Willie.
Ce dessin animé créé par le jeune Walt Disney (27 ans) est la parodie parlante d'un succès de Buster Keaton, un rival de Charlie Chaplin au cinéma.
La petite souris, qui devait initialement s'appeler Mortimer, a été rebaptisée Mickey sur les instances de Mme Disney, la femme de son créateur.
Ce dernier prête sa voix à Mickey mais le résultat est si affligeant que dans le film Fantasia, la souris deviendra muette !
Naissance d'un art
Le dessin animé avait été inventé en 1892 par un Français, Émile Raynaud, pour le compte du musée Grévin, à Paris, quelques années avant la naissance du cinéma lui-même ! Émile Raynaud était aussi à l'origine de la pellicule perforée qui sera reprise par le cinéma avec le succès que l'on sait.
Le dessin animé connaît un bref essor avec un autre Français, Émile Cohl, mais c'est seulement au début des années 1920 qu'il entre dans l'ère moderne grâce à la taylorisation et à la fragmentation des tâches. Ces techniques empruntées à l'industrie permettent d'abaisser considérablement le coût des productions. Il faut dire qu'un dessin animé réclame beaucoup plus de travail et d'investissement qu'un film classique pour obtenir les 24 images par seconde indispensables à une bonne animation.
Les premiers dessins animés, souvent à vocation publicitaire, sont des courts métrages de quelques minutes (« cartoons » en anglais). Ils mettent en scène des personnages de fantaisie tel que Félix le chat. Walt Disney va hisser cette technique au rang d'art à part entière.
Un conteur sans pareille
Né à Chicago le 5 décembre 1901, Walter Elias Disney a passé son enfance à la ferme, auprès d'un père violent, à Marceline, dans le Missouri. Il s'engage à 16 ans, pendant la Grande Guerre, comme ambulancier de la Croix-Rouge puis entre dans la vie active comme dessinateur publicitaire.
Avec son frère Roy et son ami Ubi Werks, dessinateur beaucoup plus talentueux que lui, il monte à Chicago un studio, Hollywood Walt Disney Studio, et crée un nouveau personnage, Oswald le lapin. Mais celui-ci lui est volé par son distributeur, la société Universal.
Et c'est dans le train qui le ramène de New York, où il a discuté avec ce distributeur, qu'il aurait eu l'idée d'un nouveau héros, Mickey la souris. Après le succès de Steamboat Willy, celle-ci s'acquiert une très rapide popularité grâce au talent de conteur et de scénariste de Walt Disney.
Très vite, de nouveaux personnages viennent tenir compagnie à la sympathique souris : Donald Duck le canard, Minnie...
Le studio devient une fructueuse affaire commerciale. Mais Walt Disney n'en reste pas là. En 1937, il lance un incroyable pari en investissant toute sa fortune dans la fabrication d'un premier dessin animé long métrage.
Il choisit pour l'occasion de mettre en images un conte des frères Grimm, des conteurs allemands du XIXe siècle. Ce sera Blanche-Neige et les sept nains. Pour sa réalisation (un million d'images colorisées), le studio mobilise pas moins de 700 personnes !
Pour plus de véracité, ses scénaristes et dessinateurs se plongent dans les livres d'art et d'histoire européens. Ils vont puiser leur inspiration dans l'architecture et la sculpture gothique, comme ci-dessus la figure qui a inspiré le personnage de la redoutable marâtre.
Walt Disney n'en est pas moins inquiet et craint que le public se fatigue de suivre le dessin animé pendant pas moins d'une heure et demie... On connaît la réponse !
Le triomphe de Blanche-Neige est suivi de plusieurs autres : Pinocchio, Fantasia, Peter Pan... et dès lors, la compagnie Disney se transforme en une fabuleuse fabrique de rêves. C'est sans doute l'un des principaux apports des États-Unis à la culture universelle du XXe siècle.
Patron exigeant et parfois brutal, tout entier dévoué à son art, soucieux de perfection, Walt Disney supervise lui-même toutes les créations et crée des classes d'art pour former ses propres animateurs.
Les affaires avant tout
Mais avec le semi-échec de Fantasia en 1940, la magie s'affadit.
Après la Seconde Guerre mondiale, Walt Disney délaisse la création et se préoccupe par-dessus tout de valoriser les produits dérivés de ses films. Il ouvre en Californie, en 1955, le premier parc d'attractions, Disneyland.
L'homme d'affaires ternit quelque peu son image dans les années 1950 en participant à la « chasse aux sorcières » du sénateur anticommuniste Joseph Mccarthy.
Après sa mort, le 15 décembre 1966 à Los Angeles, le dessin animé va rester le domaine réservé des Américains jusqu'à l'irruption des productions japonaises au début des années 80.
Les productions Disney vont alors elles-mêmes se mondialiser en délaissant les princes charmants et les contes de l'Europe au profit d'histoires empruntées à l'Orient (Aladin), à l'Amérique (Pocahontas) ou à l'Afrique (Le Roi-Lion).
Richard Fremder