lundi 20 juin 2022

 lundi 20 juin


Aujourd'hui nous fêtons:  Silvère, Balthazar, Marcan, Gobain.

C'est sa fête : Silvère

Désigné pape en 536 par le roi des Goths, il est déchu par un rival et meurt suite à de mauvais traitements.

Dicton du jour: Pluie d’orage à la Saint-Silvère, c’est beaucoup de vin dans le verre.


Air de campagne:

Philippe Schreck (RN) l’emporte dans la 8e circonscription face au député sortant Fabien Matras (Ensemble!)Avec 54,93% des suffrages exprimés, et plus de 4500 voix d’écart, l’avocat et opposant municipal Philippe Schreck (RN) l’emporte dans la 8e circonscription du Var face au député sortant, Fabien Matras (ENS), qui recueille 45,07% des voix

Commune de Ampus - 8ème circonscription
Résultats de la commune au 2d tour

Liste des candidatsNuancesVoix% Inscrits% Exprimés
M. Philippe SCHRECKRN18523,4256,06
M. Fabien MATRASENS14518,3543,94


Nombre% Inscrits% Votants
Inscrits790
Abstentions44356,08
Votants34743,92
Blancs141,774,03
Nuls30,380,86
Exprimés33041,7795,10


France Entière

Résultats au 2d tour

Nuances de CandidatsVoix% Inscrits% ExprimésNb Sieges
Divers extrême gauche11 2290,020,05
Nouvelle union populaire écologique et sociale6 556 19813,4931,60127
Divers gauche443 2820,912,1422
Divers18 2950,040,091
Régionaliste264 7790,541,2810
Ensemble ! (Majorité présidentielle)8 002 41916,4738,57244
Divers centre99 1450,200,484
Union des Démocrates et des Indépendants64 4430,130,313
Les Républicains1 447 8382,986,9861
Divers droite231 0710,481,1110
Droite souverainiste19 3060,040,091
Rassemblement National3 589 4657,3917,3089


Marchés du jour:

LE LUNDI LE MARCHE EST A

FLAYOSC






Des évènements lors d'un 20 juin:

20 juin 451 : Attila est battu aux Champs Catalauniques

Les Huns de terrible réputation sont battus près de Troyes, aux environs du 20 juin 451, en un lieu appelé Champs Catalauniques...
Par  Fabienne Manière pour Hérodote
Brutale irruption
Ces mystérieux nomades de type mongoloïde avaient surgi un siècle plus tôt de la lointaine Asie et s'étaient installés dans la région du Danube. L'un d'eux, le prince Attila, est élevé à la cour de l'empereur romain d'Orient, à Constantinople. Ayant retrouvé les siens, il les rassemble sous son commandement.

Pportrait d'Attila, roi des Huns, Paris, Gallica, BnF.Comme les autres Barbares, il combat les troupes de Constantinople puis il décide d'attaquer les Gallo-Romains. C'est ainsi qu'il franchit le Rhin et détruit Metz.

À Paris, qu'on appelle encore Lutèce, Sainte Geneviève recommande à ses concitoyens de jeûner pendant trois jours pour s'attirer la bienveillance de Dieu. Ô miracle, celui-ci exauce leurs prières et Attila renonce à prendre la ville (certains esprits mal tournés pensent que le conquérant a simplement considéré que le jeu n'en valait pas la chandelle).

Revenant vers le Rhin, les Huns sont attaqués par Aétius, un général gallo-romain qui fut le compagnon d'armes d'Attila dans sa jeunesse.

Bien que battu aux «Champs Catalauniques», Attila poursuit sa route et se dirige vers Rome. Aux portes de la ville, le pape Léon 1er le Grand le convainc de rebrousser chemin. Attila s'en retourne alors sur les bords du Danube où il meurt peu après (crise d'apoplexie ou assassinat).

Les Huns sortent de l'Histoire aussi soudainement qu'ils y étaient entrés.
Le Fléau de Dieu
Attila, personnage mal connu, se prête à toutes les interprétations. Il demeure un héros très populaire en Hongrie où son prénom est porté par beaucoup d'hommes, car les Hongrois se réclament des Magyars, peuple nomade finno-ougrien apparenté aux Huns.
En Occident, par contre, le dernier roi des Huns garde l'image d'un barbare intégral. Cela vient de ce que les chroniqueurs chrétiens du Moyen Âge l'avaient surnommé le «Fléau de Dieu». Le fléau est un outil dont se servaient les paysans pour battre les épis de blé et en extraire les grains. De la même façon, selon les clercs de son époque, Attila aurait été envoyé par Dieu pour punir les hommes de leurs péchés et les ramener à lui.

20 juin 1894 : Alexandre Yersin isole le bacille de la peste

Le 20 juin 1894, Alexandre Yersin, formé à l'institut Pasteur, isole à Hong-Kong le bacille de la peste. Méconnu en France, ce médecin d'origine suisse est encore vénéré au Vietnam en raison de son action en faveur des populations locales..

20 juin 1936 : Le Front populaire généralise les congés payés

La loi qui généralise les congés payés en France est votée à l'unanimité par les députés le 11 juin 1936, un mois après l'arrivée au pouvoir du gouvernement de Front Populaire. Promulguée le 20 juin 1936, elle prescrit un minimum de deux semaines de congés par an pour tous les salariés français liés à leur employeur par un contrat de travail...

20 juin 1946: A Paris, on ouvre le Lido, inauguré par Louis et Joseph Clerico, le cabaret propose la première revue « Sans rimes ni raison ».

lido paris photo
PARIS : CÉLÈBRE CABARET DES CHAMPS-ÉLYSÉES, LE LIDO VA FERMER SES PORTES
Mai 2022

Une page se tourne pour un emblème des nuits parisiennes qui attirait des touristes du monde entier : le cabaret Le Lido, l'un des symboles de la tradition de la revue, va céder la place à une «salle de spectacles musicaux», a décidé son repreneur, le géant hôtelier Accor.

La direction du Lido a présenté jeudi aux représentants du personnel «un projet de réorganisation» qui, dans les faits, va se traduire par la disparition de la troupe permanente. Elle promet à la place «la création d'une programmation de théâtre musical renouvelée, ainsi qu'une refonte du modèle de dîner-spectacle et revue».

Créé en 1946 par la famille Clérico et célèbre pour sa troupe-maison, les «Bluebell girls», des danseuses vêtues de plumes aux jambes interminables et au port altier, le Lido a beaucoup souffert comme tout le secteur, des fermetures liées à la crise sanitaire. En 2020, le chiffre d'affaires des cabarets et music-halls s'est effondré de 80%.

Le nouveau projet au Lido vise à «redonner à cette salle parisienne sa pleine place dans le concert des scènes créatives françaises, nationales et internationales (...) grâce à une nouvelle ligne artistique ambitieuse», a annoncé dans un communiqué la direction.

Un plan de sauvegarde de l'emploi est prévu incluant «la suppression de 157 postes permanents» sur 184, «principalement au sein des services salle et artistique», assorti de «mesures de reclassement et de reconversion» des collaborateurs, a-t-elle détaillé.

Cela concerne en particulier «une soixantaine de personnes» du «plateau artistique», a souligné une source syndicale auprès de l'AFP, selon laquelle la majorité des salariés du cabaret des Champs-Élysées qui a fêté l'an dernier son 75e anniversaire, sont proches de la retraite.

Ce projet «va se faire en accord et en concertation avec les partenaires sociaux, il n'y aura pas de tempête», a assuré ce syndicaliste, concluant : «La revue du Lido, c'est fini».

UNE RETRAITE APRÈS 75 ANS DE REVUES

En décembre 2021, le géant français de l'hôtellerie Accor, à la tête de 5.300 hôtels dans 110 pays, avait racheté le cabaret déficitaire depuis des années au groupe de restauration collective Sodexo, son propriétaire depuis 2006.

Ce dernier avait échoué à relancer le lieu dont «les pertes cumulées s'élèvent à 80 millions d'euros sur la dernière décennie», a précisé sa direction jeudi.

«C'est un emblème de la place de Paris qui disparaît, un peu de l'image de la France dans le monde», a commenté auprès de l'AFP un spécialiste des spectacles de la capitale ne souhaitant pas être cité, pour qui cette disparition est «désespérante».

Le Lido va désormais créer des spectacles originaux sous la direction de Jean-Luc Choplin, ex-directeur du Théâtre du Châtelet, qui fut aussi programmateur de La Seine Musicale, selon des sources concordantes. Sa direction a assuré jeudi prévoir «des investissements importants de rénovation des installations».

SODEXO CÈDE LE LIDO À ACCOR

En 2015, l'établissement avait entamé sa métamorphose en modernisant sa revue sous la houlette du metteur en scène belge Franco Dragone, qui avait travaillé pour le Cirque du Soleil et organisé des shows spectaculaires, dont celui de Céline Dion à Las Vegas. Cette relance n'avait toutefois pas recueilli le succès escompté.

Début décembre 2021, Sodexo avait annoncé céder le cabaret, une «activité à part dans le portefeuille» de sa filiale Sodexo Live! qui ne «s'inscrivait plus dans sa stratégie de croissance». Le groupe avait alors expliqué vouloir se recentrer sur la restauration et les services développés avec les marques Lenôtre, Bateaux Parisiens, Batobus et Yachts de Paris.

La branche activités artistiques du syndicat FO sera «vigilant(e) à ce que les intérêts des salariés soient préservés», indique le syndicat majoritaire au Lido dans un communiqué. «Nous souhaitons qu'un accompagnement, tant matériel que psychologique, soit mis en place par le groupe Accor et qu'il reclasse un maximum de salariés». Une période de négociation des modalités de ce plan avec les partenaires sociaux s'ouvre maintenant.

20 juin 2006 : Inauguration du musée du quai Branly

Le 20 juin 2006 est inauguré le « musée du quai Branly » à Paris. Ce curieux musée, conçu par l'architecte Jean Nouvel, a été voulu par le président Jacques Chirac, que l'on dit amateur d'arts exotiques, primitifs



MORTELLES CANICULES




Climat

Mortelles canicules

par Julien Colliat

 Sous nos latitudes tempérées, la mortalité est habituellement plus élevée en hiver que dans les autres saisons, les personnes âgées ou malades supportant mal les baisses de température et le raccourcissement des jours. Pour cette raison, nous sommes davantage effrayés par les hivers rudes que par les étés caniculaires. Pourtant, les chroniques montrent que les pics de chaleur, avec la sécheresse, les épidémies et les incendies qui les accompagnent, ont toujours causé davantage de dommages et de victimes que les grands froids.

Avec le réchauffement climatique en cours, ces calamités ont toute probabilité de se reproduire d'année en année avec une intensité croissante si aucun remède n'est porté à notre surconsommation d'énergie fossile : autos, avions, agro-industrie... Au moins sommes-nous avertis ! Rien à voir avec la canicule de 2003, en France, quand les journalistes n'ont rien vu du drame en cours...

Julien Colliat

La Une du Monde le 10 septembre 2003.

L'eau, quel malheur !

Contrairement à une idée reçue, les épisodes de sécheresse furent au cours des siècles passés bien moins préjudiciables sur les rendements agricoles que les étés pluvieux.

L’orage, par Henry Monnier et Pierre-Jean de Béranger, lithographie, 1828, BnF Paris.
Un exemple significatif est le terrible orage qui frappa la France le 13 juillet 1788 et détruisit les récoltes de blé, provoquant une disette qui ne sera pas sans lien avec les événements révolutionnaires qui allaient suivre un an plus tard.

Si les étés caniculaires ont été à l’origine de catastrophes sanitaires récurrentes, c’est d’abord en raison des pénuries d’eau, le niveau des nappes phréatiques baissant drastiquement lors des épisodes de sécheresse.

Moins abondante, l’eau devient plus vaseuse et sa consommation génère des infections bactériennes, telles que la dysenterie, une maladie des intestins qui fut un véritable fléau. Au Moyen Âge, la dysenterie emporta ainsi de nombreux souverains : Louis VI le Gros, Louis VIII, Saint Louis, Philippe V, Jean sans Terre ou encore Édouard Ier et Henri V d’Angleterre.

Au cours des siècles suivants, elle coûta la vie au conquistador Hernan Cortès, à l’écrivain Étienne de la Boétie, au corsaire Francis Drake ainsi qu’à l’explorateur David Livingstone.
Origine du mot canicule
Apparu à la fin du XVe siècle, le mot « canicule » vient du latin canicula qui signifie « petite chienne ». C’est sous ce nom qu’avait été baptisée Sirius, principale étoile de la constellation du Grand Chien, et étoile la plus brillante du ciel après le Soleil. Sirius se lève et se couche en même temps que le Soleil du 22 juillet au 23 août. Comme c’est durant cette période que les fortes chaleurs sont les plus fréquentes, l’expression « jours de canicule » qui renvoyait à l’origine à la période de l’année où l’étoile était visible, a progressivement fini par désigner les journées extrêmement chaudes.

En 1707, deux ans avant le « Grand Hyver », une Chaleur excessive, La Quinte (Sarthe), registre BMS, Archives Départementales de la Sarthe. Il est écrit : En cette année il sest fait au mois de Juillet pendant 3 jours, une chaleur si vive que plusieurs personnes en ont été etouffés, des boeufs en sont morts sous le joug.  Le Saint-Esprit enflamme les cœurs de lumière éternelle. Libère-nous, Ô bon Jésus, des flammes de l’enfer.

Les terribles étés 1636, 1705 et 1719

Le nombre des victimes des grandes chaleurs de l’Antiquité et du Moyen Âge sont très difficiles à évaluer, les surmortalités estivales se confondant avec les épisodes de famines ou d’épidémies de peste. Il faut véritablement attendre le XVIIe siècle pour commencer à disposer des premières données chiffrées.
1636 : 500 000 morts

En 1636, année où Corneille écrit le Cid, un été caniculaire frappe la France, et plus précisément la capitale où les témoins décrivent « un effroyable harassement de chaleur » qui se maintient pendant plusieurs semaines. Cette terrible vague de chaleur et les maladies infectieuses qu’elle engendre vont provoquer la mort de 500 000 personnes.
Un chroniqueur du nord de la France témoigne : « Cette année 1636 a été mémorable pour la grande mortalité et contagion qui a été très forte par tous les pays, villes et villages, ayant emporté une bonne partie des créatures partout où elle s’est attachée (…) une infinité de monde qui est mort par fièvres chaudes, dysenteries. »











En 1705, quatre ans seulement avant l’un des pires hivers de l’Histoire, la France dut de nouveau faire face à un été caniculaire. À Paris, les 39 degrés sont atteints durant plusieurs jours tandis que dans le sud du royaume la chaleur est telle que les thermomètres sont brisés par la dilatation du liquide. Cette canicule sera suivie par deux autres étés extrêmement chauds. Leur bilan humain total est évalué entre 200 000 et 500 000 victimes, une nouvelle fois causées par les infections de l’eau.

Nuage de sauterelles au Sahara vers 1891, illustration extraite du n°113 de la revue l'Algérianiste.
Mais le pire était encore à venir. En 1718 et 1719, deux étés caniculaires se succèdent. Durant le second, les fortes chaleurs s’étalent sans discontinuer de juin à la mi-septembre. Une forme de climat saharien s’abat sur la région parisienne et les témoins rapportent même l’invasion de nuées de sauterelles en provenance d’Afrique du Nord. Elles ravagent les cultures jusqu’en Normandie !

La sécheresse est si importante qu’à Paris, la Seine atteint son plus bas niveau historique. C’est à ce niveau record (26,25 mètres au-dessus du niveau de la mer) que correspond la cote zéro de l'échelle hydrométrique du pont de la Tournelle, autrefois utilisée pour mesurer la crue de la Seine.

Ces deux étés caniculaires saignent à blanc le royaume : 700 000 morts (dont 450 000 pour la seule année 1719) pour un pays qui compte une vingtaine de millions d’habitants. Les victimes sont essentiellement des bébés et des enfants, atteints de dysenterie véhiculée par l’infection des eaux devenues trop basses.

Au cours du XVIIIe siècle, d’autres étés caniculaires entraînent des pics de mortalité considérables. Les étés 1747 et 1779 font ainsi chacun près de 200 000 victimes. À chaque fois, dans l’indifférence quasi-générale, ce sont des générations entières de nourrissons qui sont décimées par les maladies infectieuses en conséquence de la chaleur et de la sécheresse.

Le Petit Journal, la canicule parisienne à la Une du 9 septembre 1895, BnF Paris.

Trente sept, sept... à l'ombre ! Et on nous promet davantage !

Les titres de la presse parisienne de 1911, comme ici Le Journal du 10 août 1911, sont éloquents : les citadins sont désemparés face aux épisodes caniculaires. Comme aujourd'hui, on se plaît à aligner des records de température... (source : BNF, Retronews).

L’été meurtrier de 1911


Au XIXe siècle, les deux canicules les plus meurtrières eurent lieu en 1846 et 1859 (année marquée par l’un des mois de juillet les plus chauds de l’histoire). Les bilans humains furent néanmoins légèrement plus faibles qu’au siècle précédent, avec à chaque fois une centaine de milliers de victimes. Les améliorations sanitaires de la seconde moitié du XIXe siècle réduisent considérablement les pics de mortalité des vagues de chaleur.

Alors que les scientifiques de la « Belle Époque » affirment que les catastrophes humaines du passé sont à jamais révolues, un nouvel été caniculaire va totalement remettre en cause les présupposés hygiénistes de l’époque...

Canicule de 1911, illustration, chroniques météorologiques de Paris.

En 1911, après un printemps extrêmement froid (il neigea le 7 avril 1911 à Perpignan !), les températures grimpèrent en flèchent au début du mois de juillet et atteignirent rapidement des niveaux exceptionnels. On releva par exemple 38°C à Londres !

La canicule se maintint malgré quelques brèves périodes d’accalmie jusqu’à la mi-septembre. Les températures moyennes de l’été furent les plus hautes depuis la Révolution et ne furent dépassées ensuite qu’en 1947 et 2003. Parallèlement, l’absence de précipitations provoqua une très rude sécheresse, mettant à sec une partie de la Marne et privant d’eau certains quartiers de la capitale.

Mais c’est sur le plan humain que l’été 1911 aura été le plus dramatique puisqu’il causa la mort prématurée de 40 000 personnes. Une fois encore, la grande majorité des victimes furent des nourrissons, décédés des suites de toxicoses (déshydratations de l’enfant), provoquées par des diarrhées et des gastro-entérites.

Cette surmortalité infantile fut en outre aggravée par une épidémie de fièvre aphteuse qui frappa les vaches laitières normandes durant la canicule, générant une pénurie de lait qui affecta une grande partie du pays et contraignit les nourrissons à absorber des farines lactées que leurs estomacs ne supportèrent pas toujours.

C’est la raison pour laquelle c’est chez les enfants des classes sociales supérieures, placés en nourrice et soumis à l’allaitement artificiel, que la canicule fit le plus de victimes !

Si l’on est loin des hécatombes du XVIIIe siècle, cette crise sanitaire alerte sérieusement les pouvoirs publics, désormais préoccupés par un risque de « dépopulation » qui pourrait résulter de nouveaux épisodes climatiques exceptionnels. À la suite de cette tragédie, la santé des enfants, en particulier celle des nourrissons, fut dorénavant privilégiée, et les pouvoirs publics commencèrent à mettre en œuvre une vaste politique de sensibilisation dans ce domaine.

Paradoxalement, l’été 1947, qui a été le plus chaud du XXe siècle, ne provoqua aucune surmortalité. Cela s’explique probablement par le fait que les personnes les plus fragiles avaient succombé précocement en raison des privations de la guerre et du rude hiver qui avait précédé.

Les 15 000 morts de l’été 2003

Presqu’un siècle après la tragédie de 1911, un nouvel été caniculaire toucha l’ouest de l’Europe en août 2003. La vague de chaleur fut la plus importante que la France ait connue depuis l’enregistrement des relevés météorologiques. Un record absolu de température fut notamment battu dans le Gard avec 44,1°C. La canicule de 2003 provoqua surtout une crise sanitaire de grande ampleur qui coûta la vie à près de 15 000 personnes. Ce pic de mortalité fit chuter de deux mois le chiffre de l’espérance de vie des Français, pourtant en augmentation constante (hors années de guerre) depuis deux siècles.

La une du Parisien, le 14 août 2003.



Mais contrairement aux précédentes vagues de chaleur, la majorité des morts de la canicule ne furent pas des nourrissons mais des personnes âgées, victimes de déshydratation. Cette crise sanitaire suscita d’importantes polémiques et le gouvernement, accusé de ne pas en avoir mesuré l’ampleur, fut durement critiqué.

La France ne fut cependant pas le seul pays touché par cette catastrophe climatique, responsable de la mort prématurée de 70 000 personnes en Europe de l’Ouest. Comme en 1911, cette tragédie obligea les pouvoirs publics à mettre aussitôt en place des politiques préventives, mais cette fois à destination des personnes âgées. Celles-ci ont porté leurs fruits et permirent d’éviter de nouvelles crises sanitaires, notamment lors de la canicule de juillet 2006.
Canicule et incendies

Lorsqu’elles s’accompagnent de sécheresse, les vagues de chaleurs ont pour effet d’accroître le risque d’incendie, le bois sec brûlant plus facilement.
Incendie dans les Landes (France) en août 1949C’est lors d’étés extrêmement chauds et secs que se déclenchèrent deux des plus célèbres incendies de l’histoire : celui de Rome de l’an 64 et celui de Londres de 1666. Le premier fit des milliers de victimes. Quant au second, si son bilan officiel n’est que de 8 morts, le nombre total de disparus pourrait vraisemblablement dépasser plusieurs centaines, de nombreux cadavres ayant brûlé entièrement dans les décombres compte tenu de l’intensité du feu.
Notons aussi le grand incendie meurtrier qui frappa la forêt des Landes en 1949, du 19 au 25 août. Il détruisit 52 000 hectares de bois et de landes, autour de la commune de Cestas, et entraîna la mort de 82 personnes (sauveteurs, pompiers, militaires). Dû à un été très chaud et sec mais aussi à l'absence d'entretien de la forêt pendant la Seconde Guerre mondiale, il conduisit l'État à prendre des mesures drastiques pour prévenir le retour de semblables catastrophes (réseaux d'alerte, coupe-feux, plantations de feuillus...).
La région d'Athènes sera frappée dans des conditions semblables en juillet 2018.

L'ouragan Irma à Cuba, le 9 septembre 2017.

Autre conséquence tragique de la chaleur : les cyclones tropicaux


Comme on le constate en septembre 2017 avec les ravages de l’ouragan Irma à Saint-Barthélemy et Saint-Martin (Antilles françaises et néerlandaises), les chaleurs estivales se traduisent ponctuellement, dans les zones tropicales, par l’apparition de cyclones, générant vents extrêmement violents, pluies diluviennes et montée du niveau de la mer. Leur principale source d’énergie est la vapeur d’eau dégagée par une mer chaude.

Pour qu’ils se forment, il faut nécessairement que la température de l’eau soit supérieure à 26,5°C sur 50 mètres de profondeur afin de générer une énergie thermique suffisante. Raison pour laquelle, c’est à la fin de l’été, lorsque les eaux sont les plus chaudes, qu’apparaissent les cyclones. Appelés « ouragans » dans l’Atlantique nord et « typhons » dans le nord-ouest du Pacifique », les cyclones sont la catastrophe naturelle la plus meurtrière après les séismes.

Au large des Antilles, le 10 octobre 1780, illustration, chroniques météorologiques de Paris.

Au cours des derniers siècles, les départements français d’Outre-mer ont eu à subir des cyclones beaucoup plus meurtriers qu’Irma. En septembre 1776, la Guadeloupe est frappée par un violent ouragan qui dévaste Pointe-à-Pire et fait plus de 6 000 victimes.

A peine quatre ans plus tard, en 1780, un ouragan d’une violence record traverse les Petites Antilles. On déplore 9 000 morts en Martinique et 22 000 sur l’ensemble des Petites Antilles (essentiellement à Barbade et à Sainte-Lucie). Il s’agit de l’ouragan le plus meurtrier de l’histoire.

Survenu durant la guerre d'indépendance américaine, il occasionne en outre de très lourdes pertes aux flottes françaises et anglaises présentes dans la région. D’autres ouragans frapperont les Antilles françaises au cours des siècles suivants.

En 1891, la Martinique est dévastée par un ouragan qui provoque la mort d’environ 700 personnes. En septembre 1928, l’ouragan Okeechobee frappe la Guadeloupe et fait près de 1200 victimes. Notons enfin qu’à la Réunion, les cyclones sont beaucoup moins meurtriers qu’aux Antilles.

Bibliographie

Emmanuel Le Roy Ladurie, Abrégé d'histoire du climat du Moyen Âge à nos jours. Entretiens avec Anouchka Vasak, Paris, Fayard, 2007,
Emmanuel Le Roy Ladurie, Histoire humaine et comparée du climat, Paris, Éd. Fayard, t. 1 « Canicules et glaciers XIIIe - XVIIIe siècles », 2004 ; t. 2, « Disettes et révolutions », 2006 ; t. 3, « Le réchauffement de 1860 à nos jours » (avec le concours de Guillaume Séchet), 2009.



Publié ou mis à jour le : 2022-06-15 06:01:06