VENDREDI 06 DÉCEMBRE
volontaires si ce n'est entêtés, énergiques et indépendants, intelligents et éloquents, les Nicolas sont capables de beaucoup et constituent des personnages très attachants. Mais souvent ils doutent d'eux et de la vie, angoissés en secret.
Évêque de Myre (Asie Mineure) au IVe siècle, Nicolas aurait ressuscité des enfants mis au saloir par un méchant aubergiste.
Ce saint est encore aujourd'hui très populaire en Russie, en Pologne, dans les pays germaniques ainsi qu'en Lorraine, en Alsace, en Belgique et aux Pays-Bas. Patron des enfants, il est connu dans ces pays sous les noms de Saint Nicolas, Sankt Niklaus, Saint Niclaus ou encore Sinter Klaas.
En Belgique et dans le Nord de la France, il est aussi le patron des passeurs d'eau et des bateliers.
Le jour de sa fête, saint Nicolas rencontre les enfants et distribue des bonbons aux plus sages... Les garçons reçoivent des cartes de saint Nicolas (tout comme les filles ont pu recevoir des cartes de sainte Catherine quelques jours plus tôt).
En Pologne, les enfants déposent la veille leurs chaussures à la porte de leur chambre. À leur lever, ils trouvent de petits cadeaux, surtout des bonbons et du chocolat. Ils reçoivent aussi un petit diable en fourrure de lapin, attaché à une fine branche dorée, symbole de punition. En Lorraine, dont il est le patron, ainsi qu'en Alsace, saint Nicolas a coutume de parcourir les rues le jour de sa fête avec le père Fouettard. Le premier récompense les enfants sages, l'autre menace d'emporter dans sa hotte les enfants désobéissants. À Fribourg, en Suisse romande, la Saint Nicolas donne lieu à un grand défilé.
Ces traditions ont pris aux États-Unis la forme du Père Noël (Santa Claus pour les Américains).
DICTON DU JOUR: Le jour de Saint-Nicolas, de Décembre est le moins froid. Mais si Nicolas plume les oies (neige), l'hiver est bien là.
CITATION DU JOUR: La grandeur a besoin de mystère. On admire mal ce qu'on connaît bien.
Charles de Gaulle.
DESSIN OU HISTOIRE DU JOUR:
MARCHES DU JOUR:
CA S'EST PASSE UN 06 DECEMBRE
1998 : Décès de César Baldaccini, sculpteur français (connu aussi sous le nom de César). (1er janvier 1921)
Ses parents, Omer et Leila Baldaccini, italiens d’origine toscane, tenaient un bar à Marseille, où César est né, avec sa sœur jumelle Amandine en 1921 dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai, au no 71 de la rue Loubon, dans le centre. « Je suis fondamentalement un autodidacte absolu », dira-t-il. À l'époque, il dessine et bricole des carrioles pour son petit frère avec des boîtes de conserve. Néanmoins, après avoir d'abord travaillé chez son père (il aide également un voisin charcutier pour un maigre salaire après avoir quitté l'école à 12 ans), il va suivre de 1935 à 1939 les cours de l'École supérieure des beaux-arts de Marseille ; en 1937, il obtient trois prix, en gravure, en dessin et en architecture. Non mobilisable pendant la guerre (il échappe également au STO), il vit d'arnaques avant de s'installer à Paris pour être admis, en 1943, à l'École nationale supérieure des beaux-arts avec Michel Guino, Albert Féraud, Daniel David et Philippe Hiquily, comme lui dans l’atelier de Marcel Gimond. En 1945, il retourne à Marseille pour épouser Maria Astruc, avec qui il monte un commerce (ils divorceront en 1959). Il revient en 1946 à Paris où il occupe un atelier dans un ancien bordel 21 rue de l'Échaudé, dont les chambres, à la suite de la loi Marthe Richard, avaient été attribuées à des étudiants. Il y rencontrera Émilenne Deschamps, qui deviendra par la suite une de ses égéries.
Devant l'impossibilité pour lui de travailler la pierre, en raison de son coût, il se tourne vers d'autres matériaux. Dès 1947, il travaille le plâtre et le fer. En 1949, il est initié à la soudure à l'arc dans une menuiserie industrielle de Trans-en-Provence et utilise le plomb en feuilles repoussées et des fils de fer soudés. En 1951, il visite Pompéi et reste marqué par les moulages des corps des habitants pris dans la lave. En 1952, il utilise des matériaux de récupération peu coûteux et réalise ses premières sculptures en ferrailles soudées : ses moyens sont alors toujours modestes. Ainsi, par manque d'argent et pour s'offrir du marbre, César va récupérer dans les décharges de ferraille les matériaux de ses premières sculptures : des tubes, des boulons, des vis, qui deviennent des insectes ou se retrouvent dans les courbes puissantes de la Vénus de Villetaneuse (1962).
En 1954, il expose à la galerie Lucien Durand à Paris et obtient le prix « collabo » pour une sculpture intitulée Le Poisson réalisée à Villetaneuse, ville où il travaillera une douzaine d'années, grâce à l'aide d'un industriel local, Léon Jacques. Il acquiert la célébrité lorsque son œuvre est achetée 100 000 francs en 1955 par l'État pour le musée national d'art moderne. La même année, il expose au Salon de mai. L'année suivante le MNAM achète Chauve-souris de 1954 et le musée d'art moderne de la ville de Paris Le scorpion de 1955. À partir de 1954 (Torse, MOMA), il réalise également des sculptures en métal soudé, puis en bronze, partiellement polis de femmes plantureuses (Ginette, 1958, Victoire de Villetaneuse, 1965).
En 1956, il participe à la Biennale de Venise ; ensuite à la Biennale de São Paulo et à la Documenta II en 1959. En 1958, il signe un contrat avec la galerie parisienne Claude Bernard. En 1961, il se rapproche de Marino di Teana et rejoint le groupe des Nouveaux réalistes, mouvement fondé par le critique d'art Pierre Restany, comprenant notamment Arman, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps.
Lorsqu'il peut s'offrir en 1957 un atelier, rue Campagne-Première à Paris, il épouse Rosine Groult-Baldaccini (rencontrée aux Beaux-Arts en 1948) avec qui il a une fille, Anna, un an plus tard1. Il se met également à fréquenter le monde de la nuit.
En 1968, il créera à la Manufacture nationale de Sèvres un Cendrier en porcelaine édité en 50 exemplaires. Réalisé en porcelaine à couverte nacrée semi-mat, il représente un moule en plâtre utilisé pour la production des pièces, et a été produit à partir d'un modèle original en aluminium.
En 1971, lors d'une première au Lido, il trouve plus médiatique que lui : Salvador Dalí, le maître de l'extravagance. Il débat la même année dans Italiques avec François Truffaut, Lucien Bodard et Asher Ben-Natan..
En 1965, il présente son célèbre Pouce agrandi (1,85 mètre de haut et 400 kilos). C'est l'empreinte de son propre pouce, réalisée pour une exposition à la galerie Claude
Bernard intitulée "La Main, de Rodin à "Picasso" qui permet à César d'expérimenter de nouveaux matériaux, pour
un moulage en résine synthétique de son propre pouce agrandi au pantographe, suivi de fontes métalliques en différentes dimensions. Ses Empreintes divisent la critique et
opposent d'une part les partisans des vocations "classique" et d'autre part les défenseurs des créations "avant-gardiste" du sculpteur.
Cette oeuvre de César Baldaccini, sera déclinée en plusieurs dimensions, un Pouce de 6 mètres de haut est situé près du Musée d'Art Contemporain (MAC). Il existe
trois autres exemplaires de cette taille, un à Séoul, un à Plessis-Robinson et un troisième qui a été acheté aux enchères par un particulier en 2007 (1 200 000 €). Il existe une version de 12
mètres et de 18 tonnes à Paris-la Défense. On trouve des versions plus petites notamment dans le hall d'entrée d'Acropolis (le palais des Congrès de Nice) ou au MAC.
Pourquoi César a-t-il choisi le pouce plutôt qu’un autre doigt pour réaliser sa
sculpture monumentale bien connue ?
Ce choix est motivé d’abord et surtout pour des raisons d’esthétique. Agrandis aux dimensions monumentales les autres doigts seraient moins plastiques. Le pouce a l’avantage de
ne comporter que deux phalanges. Il est donc plus simple, plus ramassé. Contrairement aux autres doigts, il présente une belle courbure lorsqu’il est tendu. Le rapport de proportion entre l’ongle
et la masse totale, comparé à celui des autres doigts, est plus harmonieux. Toutes les autres considérations d’ordre symbolique, historique, etc., y compris le rôle essentiel
joué par le pouce dans la préhension (et donc dans l’apparition de l’homo faber), ont probablement été très secondaires pour César.
Clin d'œil au pouce levé des empereurs romains lors des jeux du cirque (lié à son propre nom de César) ou pur objet esthétique? Le fait est que l'œuvre fourmille de détails, entre les
pliures de la peau, d'une phalange à l'autre, et les crètes de l'épiderme qu'on a plutôt l'habitude de voir révélées par les empreintes digitales. L'impression de force qu'elle dégage provient
certainement de ce rapport entre ses lignes réalistes à l'extrême et sa nature métallique.
César a aussi choisi ce doigt pendant une période de moindre inspiration, et un peu par hasard lors de la visite d’un atelier qui comportait un pantographe, cet appareil qui permet d'agrandir une forme tout en lui conservant ses proportions exactes. Il a fait également reproduire son index, mais ce dernier est resté de taille modeste et les tirages en ont été très limités. Le Pouce de César, reste à ce jour, la plus connue des empreintes humaines qui ai fait le tour du monde dans tous les matériaux et toutes les tailles. C'est même peut-être l'œuvre la plus connue de César, l'équivalent de ce qu'est "Le Penseur" pour Rodin.
"Il n'y a rien de plus anti-sculpture qu'une empreinte humaine", disait César, en 1965, en parlant de son oeuvre à ses détracteurs.