lundi 20 juillet 2020

LUNDI 20 JUILLET 


La rubrique relative au dimanche 19 a disparu au moment de la publication. Mystère de l'informatique ou fausse manœuvre de ma part.
Avec mes excuses.

AUJOURD'HUI NOUS FÊTONS: Marina , Apolinaire, Élias, Élie, Éliette , Marine, Marinette.

. Les Marina possèdent de grandes qualités mais tout chez elles est de toute façon intense, les bonnes comme les mauvaises choses. La vie à leur côté n'est pas de tout repos mais ce sont des compagnes pleines de fantaisie.

Saint-Patron et intercesseur du jourSainte Marguerite d'Antioche, patronne des femmes enceintes. Elle est invoquée pour la délivrance des femmes en couches. Fête le 20 juillet (retirée en 1969).
Sainte Marina était invoquée contre la tentation.



DICTON DU JOUR: 
Du tonnerre à la Sainte Marguerite, Le fermier se console vite. Il n'est jamais assez mouillé Pour que le blé en soit rouillé.

CITATION DU JOUR: 
Un ami sûr se révèle dans l'adversité.
Cicéron.
ANNONCE DE DORIANE:






🎉 Ça y est, les inscriptions à la 9ème edition du Festival Fotovar sont ouvertes! 🙂

Il aura normalement lieu🤞😷 les 24 et 25 Octobre 2020. Et cette année nous aurons la chance d'investir les lieux de
.

⚠️ Les places étant limitées nous vous conseillons de ne pas trop tarder (premiers arrivés, premiers servis)


DESSIN OU HISTOIRE DU JOUR:


Bonnes nouvelles, dans les semaines qui viennent la comète Neowise se rapproche de la Terre et se livre dorénavant en spectacle le soir, après le coucher du Soleil. Quelques conseils et modes d'emploi pour ne pas manquer ce magnifique spectacle dans le ciel d'été.
La comète Neowise qui, le 3 juillet, passait au plus près du Soleil (périhélie à 43 millions de kilomètres), est visible dans toute sa splendeur dans le ciel terrestre. Elle a survécu au « feu » solaire et brille désormais dans le ciel du soir (voir les images de son passage au plus près du Soleil dans l'article plus bas). En particulier dans l'hémisphère Nord, aux latitudes moyennes, pour le plus grand plaisir des curieux, qu'ils soient astronomes amateurs, astrophotographes expérimentés, ou non.
C'est dans la nuit du 22 au 23 juillet que C/2020 F3 (Neowise) atteindra le point de sa longue orbite elliptique le plus proche de notre Planète. Elle sera alors (quand même) à quelque 103 millions de kilomètres de la Terre. Petit bémol pour les semaines à venir : l'astre va naturellement perdre de son éclat à mesure qu'il s'éloigne de notre Étoile. Ce qui est normal. Son activité va s'estomper maintenant qu'elle quitte les régions les plus chaudes du Système solaire. Mais ce sera progressif et pour l'instant, sa luminosité culmine à une magnitude 1-2. Cela laisse encore largement du temps pour l'admirer car, selon les projections, elle devrait rester visible à l'œil nu jusqu'au moins la seconde moitié du mois d'août. Soit jusqu'au spectacle de la pluie d'étoiles filantes des Perséides. Ensuite, elle devrait passer en dessous de la magnitude 6 vers la fin août, début septembre. Voilà qui promet un été riche en événements céleste (ajoutons que Jupiter et Saturne sont en opposition en ce moment).
Désormais, on peut la guetter en soirée. Plus besoin de régler son réveil à 4 heures du matin. Le 13 juillet au soir, toujours dans le Lynx (ça ne change pas pour elle), C/2020 F3 alias la comète Neowise brille au-dessus du nord-ouest après le départ du Soleil. Plus le ciel s'obscurcit, plus belle, elle sera ! Vous avez jusqu'à minuit pour l'admirer. Au-delà, elle disparaît sous l'horizon nord.
Extrait de FUTURA SCIENCES.

MARCHES DU JOUR:


A TABLE!



Le Labo de FREDO: 46 Rue Neuve 83111 AMPUS. Tel: 06 60 74 87 88


Du 1 juillet et jusqu’au 31 août, Le Labo de Frédo sera ouvert tous les jours uniquement le soir à partir de 19h
Livraison et à emporter de 19 à 23h
Sur place avec mise à disposition d une table de 19 à 23h
Toujours sa carte de 19 pizzas
Plats spéciaux sur commande : Ravioli, gnocchi, tagliatelles, risotto .


 CA S'EST PASSE UN 20 JUILLET:

Ils nous ont quittés un 20 juillet

2006 : Gérard Oury, acteur, réalisateur et scénariste français
1973 : Bruce Lee, acteur américain, spécialiste des arts martiaux chinois. (1940).

1945 : Paul Valéry, écrivain français (30 octobre 1871)  La bannière étoilée est hissée sur Berlin tandis que les forces américaines s'apprêtent à participer à un gouvernement d'occupation en Allemagne.

20 juillet 1944 : Attentat contre Hitler

Le 20 juillet 1944, Hitler échappe à la bombe qui devait le tuer, au Grand Quartier Général de Rastenburg, en Prusse orientale, dans son repaire dit la Tanière du Loup (« Wolfsschanze »).

L'attentat , baptisé « Opération Walkyrie », a été préparé par des militaires sous la direction du comte Claus von Stauffenberg, avec l'assentiment du maréchal Erwin Rommel. Les conjurés passent devant le Tribunal du Peuple, présidé par le redoutable Roland Freisler, et sont pendus...

 1969 : On a marché sur la Lune

Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969, le module lunaire Eagle de la mission Apollo XI se pose sur la Lune, dans la « mer de la Tranquillité ».
L'astronaute Neil Armstrong annonce : « Houston, ici la base de la Tranquillité. L'Aigle a atterri »... Il débarque, suivi d'Edwin « Buzz » Aldrin. Le troisième cosmonaute de l'équipage, Michaël Collins, poursuit le tour de la Lune dans la capsule Apollo. Le lancement de la fusée Saturn a eu lieu le 16 juillet de la base de Cap Kennedy (aujourd'hui Cap Canaveral)...
 1976 : La sonde spatiale américaine Viking 1 se pose sur Mars au terme d'un voyage de 11 mois et commence à transmettre des photos vers la Terre.

Décès de Léon XIII

2 mars 1810 à Carpineto Romano (Italie) - 20 juillet 1903 à Rome (Italie)
Biographie  Léon XIII
Gioacchino Pecci devient pape sous le nom de Léon XIII le 20 février 1878, à 68 ans. Le premier, il comprend que la foi chrétienne est parfaitement compatible avec les idéaux démocratiques.
Sa grande oeuvre est la publication le 15 mai 1891 de sa célèbre encyclique sociale Rerum Novarum (Les Choses Nouvelles). Dans cette lettre circulaire (étymologie grecque du mot encyclique) adressée à tous les catholiques, le souverain pontife exprime sa compassion pour les ouvriers avec une audace inhabituelle...

ACTIVITES A AMPUS ET DANS LES ENVIRONS:


Compte tenu de la situation sanitaire, les renseignements sont donnés à titre indicatif. Veuillez vous assurer qu'il n'y a pas d'annulation.

TOURTOUR:   Exposition à partir du 17 juillet:
Créations de Jérôme Peucheret (peintures, sculptures)
à la Galerie des Sages, été 2020 à Tourtour

Les Arcs sur Argens:  Place Clinchard: 8h- 17h Tel: 04 94 47 56 74 


CONCOYET à la Recherche du bonheur
Concoyet la clown punk, du Sud de la France est perdue car ses parents lui ont dit : « Non ! » à son rêve de devenir chanteuse. Elle retrouve Zindien son ami imaginaire au grand coeur qui la heurte et lui ouvre la porte des amérindiens en Guadeloupe….A ne pas confondre avec les américains ! ! ! Elle découvrir le bonheur ?

Artiste : Magali Solignat


A 21h30: 1vie 2rêves
Le seul problème avec les rêves, c’est que si on ne les réalise pas, ils ne se réalisent pas.
Sophie est en couple avec Christophe.
Elle travaille chez Norauto et rêve  » tout simplement  » d’être maman.
Lui travaille à la Poste et adore cuisiner. Il rêve  » tout simplement  » de devenir chef étoilé.
Ils hébergent Solal, qui est un comédien rêvant  » tout simplement  » que ça se sache !
Après avoir passé la pire journée de sa vie entre castings ratés et problème(s) du quotidien, Solal décide de mettre fin à ses jours, mais il était loin de se douter qu’en voulant se donner la mort, il allait se donner une nouvelle vie… !
Une comédie ultra moderne, loin des clichés, où se mêlent amitié, humour, tendresse et gigot d’agneau.
Auteur : Patrick Chanfray
Comédiens : Philippe Legagneux, Carine Samson, Jean-Yves Saliou
Metteur en scène : Philippe Legagneux.

LES ARCS SUR ARGENS Château Sainte Roseline.

FESTIVAL GLORIANA

Créé en 2000 par Mireille Alcantara professeur au CNSDMP et à l’Ecole Normale de Paris. Ce festival propose au public des concerts de très grande qualité artistique avec la participation d’artistes reconnus sur la scène nationale et internationale.
L'intégralité de la programmation du 20ème Festival Gloriana est accueillie par le Château Sainte Roseline.
Le festival est soutenu par la région PACA, les communes et la Spedidam.
 Festival Gloriana
2632, chemin du petit train
83510 St Antonin du Var
Tel: 06 60 90 17 23
Mail : festivalgloriana@aol.com

Paris. Ce festival propose au public des concerts 

Date de l'événementlundi, 20 juillet, 2020 19:30
Prix individuel25,00€
LieuChâteau Sainte Roseline - Les Arcs sur Argens
CatégoriesFestival Gloriana

Lundi 20 juillet 19h30 Château Sainte Roseline

Lundi 20 juillet 19h30 Château Sainte Roseline
Concert  de Jazz manouche Opus 4
Aurore Voilqué, Serge Camps, Frank Anastasio, Pierre Procoudine-Gorsky.
« Amoureux du chant et de la musique tzigane, Opus 4 s’est formé en 1997 dans le midi de la France. Ils ressuscitent les trésors du folklore russe, roumain et tzigane avec quelques emprunts au jazz, dressant un pont astucieux entre les deux rives de l’Atlantique. Inspirés par leurs origines slaves, dont on peut goûter le swing et la joie de vivre, les musiciens invitent le public à un voyage dans le patrimoine nomade des tziganes.
25€ concert (réductions 20€ - gratuit moins de 12 ans)
"Amoureux du chant et de la musique tzigane, OPUS 4 s'est formé en 1997 dans le midi de la France. Ils ressuscitent les trésors du folklore russe, roumain et tzigane avec quelques emprunts au jazz, dressant un pont astucieux entre les deux rives de l'Atlantique. Inspirés par leurs origines slaves, dont on peut goûter le swing et la joie de vivre, les musiciens invitent le public à un voyage dans le patrimoine nomade des tziganes... Un dépaysement grisant." (TELERAMA)

STE SOPHIE PRISE EN OTAGE



16 juillet 2020
Sainte-Sophie prise en otage par Erdogan

par Olivier Delorme

Alors que son régime chancelle, incapable d’extraire la Turquie de la récession survenue en 2018, le président turc Erdoğan a décidé de rétablir le culte musulman à Sainte-Sophie (Istanbul). Une décision qui heurte le monde orthodoxe mais aussi ravive la crainte de voir la Turquie reprendre à son compte l’héritage ottoman et d’aggraver le chaos moyen-oriental.
Trait d’union entre toutes les confessions et civilisations d’Occident, la basilique de la Sainte Sagesse (Hagia Sophia) a été pendant près de mille ans la plus grande église du monde. C’est dans son chœur qu’ont été sacrés les empereurs byzantins. C’est aussi vers elle que se sont tournés les Russes et autres Slaves orientaux quand ils ont demandé le baptême. C’est encore elle qui a servi de modèle aux mosquées-cathédrales des Turcs ottomans...

Sainte-Sophie une nouvelle fois convertie en mosquée le 24 juillet 2020. L'agrandissement montre un homme agitant un drapeau turc en face de Sainte-Sophie, le 10 juillet 2020, Ozan Kose, AFP, DR.

Sainte-Sophie dans les tempêtes du dernier siècle

Aujourd’hui, après avoir échappé au dynamitage envisagé par le régime des Jeune-Turcs et une fois déçu l’espoir de voir la basilique rendue au culte chrétien lors de la défaite ottomane de 1918, Sainte-Sophie n’est pas seulement un monument exceptionnel, appartenant au patrimoine de l’humanité avant d’appartenir à l’État turc, elle reste pour les orthodoxes du monde entier un symbole majeur de leur existence, et pas seulement de leur foi – face à l’islam comme face au catholicisme romain –, un lieu unique chargé de spiritualité, de mémoire, d’affectivité, de tristesse – voire pour certains d’espoir de reconquête –, dont un Occidental de culture catholico-protestante a bien du mal à saisir l’importance.
La basilique Sainte-Sophie sans minarets et avec une croix chrétienne à l'extrémité du dôme, sur un billet de banque grec en 1923.
Au milieu du XIXe siècle, lorsque plusieurs sultans tentent – largement en vain – de réformer l’Empire ottoman, des travaux de restauration révèlent l’ampleur des décors qui, contrairement à tant d’églises orthodoxes vandalisées par les Turcs, ont été préservés par une couche d’enduit. Mais les principaux opposants aux tanzimats (les réformes) sont alors les religieux musulmans et notamment les softas, étudiants en théologie islamique, prompts à ameuter les foules contre le pouvoir. Fresques et mosaïques restent occultées et l’on hissa sous ses voûtes de grands panneaux portant le nom d’Allah, de Mahomet et de quelques autres personnages importants de l’islam. Moustapha Kémal les fera décrocher.
Moustapha Kémal et Vénizélos.Car pour clore le débat d’appartenance, dix ans après l’abolition du califat (lors de laquelle il envisagea aussi l’expulsion de Turquie du patriarcat œcuménique, premier siège en honneur dans le monde orthodoxe), quatre ans après le traité gréco-turc d’amitié, de neutralité et d’arbitrage signé avec Vénizélos pour solder la décennie d’affrontement 1912-1922, Kemal décida en 1934 de déconfessionnaliser Sainte-Sophie et de « l’offrir à l’humanité » : elle devenait un musée.
Les panneaux n’en sont pas moins réinstallés à Sainte-Sophie sous le gouvernement d’Adnan Menderes (1950-1960) qui mêle déjà le libéralisme économique et la réaction religieuse. C’est lui qui, en 1955, à l’occasion de la crise de Chypre, organise un pogrom d’une violence inouïe au cours duquel 300 000 émeutiers musulmans encadrés par la police sont lancés contre les 135 000 Grecs d’Istanbul (et contre les Arméniens), citoyens turcs exemptés de l’échange obligatoire de population prévu par le traité de Lausanne de 1923, ou citoyens grecs venus se réinstaller en vertu du traité de 1930.
Le pogrom d'Istanbul a commencé le soir du 6 septembre 1955 lorsque des foules sont descendues dans les rues d'Istanbul et ont attaqué les quartiers grec et arménien.
Pillage, incendies, profanations d’églises et de cimetières, violences, viols de masse, circoncisions de force de religieux orthodoxes conduiront les Grecs à fuir en masse. Sainte-Sophie est tout autant un baromètre de la tolérance religieuse en Turquie que des relations gréco-turques !
Il ne faut pas idéaliser la république kémaliste – ce qu’ont fait beaucoup de Français qui adorent se voir en modèle. Le dictateur Kemal, à la tête d’un régime de parti unique, s’apparente davantage à Lénine ou Mussolini qu’à un président du Conseil de la IIIe République. Son modernisme autoritaire n’a jamais visé que la soumission du religieux au politique – pas une laïcité à la française. Et comme ailleurs dans le monde musulman (les Palhavi en Iran, Nasser en Égypte, les Baath syrien et irakien), il n’a cessé de se heurter à un traditionalisme islamique profondément enraciné dans les masses, dont l’AKP (Parti de la Justice et du développement) n’est que l’expression la plus récente.
Erdogan et sa garde prétorienne ottomane, AFP, DR. L'agrandissement montre une fanfare ottomane et une banière à l'effigie du sultan Mehmet II lors des commémorations de la prise de Constantinople, le 30 mai 2015 à Istanbul, Murad Sezer, AFP, DR.

Le national-islamisme au pouvoir

Pour comprendre la décision d’Erdogan de rendre Sainte-Sophie au culte musulman, il faut d’abord comprendre ce qu’est la réalité du régime installé par l’AKP (fondé en 2001 sur les ruines d’un autre parti islamiste dissous par les militaires) à partir de sa victoire (avec 32 % des voix) aux élections législatives de 2002.
« La démocratie, c’est comme un tramway, on en descend au terminus », avait annoncé Erdogan six ans plus tôt, et l’islam modéré, a-t-il répété maintes fois, est un concept inventé par l’Occident à seule fin d’affaiblir l’islam. Le programme de l’AKP est avant tout celui d’une réislamisation de la société, et son laboratoire a été Istanbul, dont Erdogan fut le maire de 1994 à 1998.
En 2002, grâce aux crédits américains, la Turquie émerge d’une terrible crise bancaire, monétaire, politique et morale. Le gouvernement AKP en tire profit comme il bénéficie à plein des milliards européens versés au titre de la réalisation de l’union douanière et de la préadhésion, ainsi que des délocalisations d’usines venant d’Europe occidentale.
Un lycée religieux à Ankara en 2014, AFP, DR. l'agrandissement montre des étudiantes d’une école religieuse attendent la venue du président Erdogan, le 26 mai 2017, à Istanbul, Murad Sezer, AFP, DR.Le boom économique qui résulte de cette conjonction lui permet d’acquérir une réelle popularité et de réduire l’influence des syndicats, par la répression, sans susciter d’opposition dans la société. Il démantèle aussi les entreprises contrôlées par l’armée qui permettaient à celle-ci d’être un ascenseur social dispensateur d’emplois en même temps que le gardien du kémalisme.
Parallèlement, l’AKP développe un réseau de charité islamique, sur le modèle des Frères musulmans, financé en grande partie… par l’argent du contribuable européen qui permet au régime de lancer des grands travaux (souvent d’utilité économique contestable ou nulle).
Les marchés publics sont alors attribués en échange de commissions qui enrichissent le clan familial Erdogan et ses proches, mais qui servent aussi à alimenter en argent frais nombre d’ONG gravitant autour de l’AKP, lesquelles rendent aux Turcs, en échange de leur vote, toutes sortes de services que l’État ne rend pas ou plus – jardins d’enfant, écoles ou cliniques islamiques, bourses d’étude, distribution d’aide alimentaire, de charbon ou d’appareils électroménagers, etc.
Protestations des avocats devant le tribunal d'Istanbul protégé par la police anti-émeute, 30 juin 2020, AFP, DR.Ensuite, une fois solidement installé au pouvoir, l’AKP a colonisé l’État : au fil des complots réels ou inventés et des procès truqués, tous les corps de l’État ont été épurés, à commencer par l’armée et la magistrature, les deux piliers du système kémaliste. Mais la police, l’université, la presse, l’ordre des avocats, toutes les administrations ont subi le même sort. Des milliers de fonctionnaires ont été déplacés, limogés, emprisonnés. L’opposition légale kurde a été persécutée, puis est venu le tour de la confrérie du prédicateur Gühlen qui, dans un premier temps, avait fourni les cadres éduqués dont manquait l’AKP.
De sorte que, la machine économique s’enrayant, sous l’effet de la crise mondiale de 2008-2009 et de l’épuisement du mouvement de délocalisation, Erdogan est descendu du tramway de la démocratie : les réformes constitutionnelles, la fraude électorale généralisée et la répression ont engendré un État autoritaire, islamiste, dirigé par un despote aussi enrichi par la corruption qu’amateur de faste clinquant.
L'opposant turc Ekrem Imamoglu lors de la campagne des municipales à Istanbul, le 28 mars 2019 à Istanbul, Murad Sezer, AFP, DR. Un peu moins de trois mois après sa première élection annulée, il a confirmé, le 23 juin 2019, sa conquête de la mairie d'Istanbul. Mais aujourd’hui ce régime est en échec, comme l’ont montré les élections municipales de mars 2019, à l’issue desquelles, malgré les intimidations et les fraudes, l’AKP a perdu notamment Ankara, Antalya… et Istanbul. Cette dernière défaite était d’autant plus insupportable à Erdogan que la ville avait été son fief et son laboratoire. Il n’en reste pas moins que l’annulation du scrutin voulue par le pouvoir n’a débouché que sur une amplification du résultat du premier vote.
La décision de reconfessionnaliser Sainte-Sophie est aussi une manière pour Erdogan de manifester à ses soutiens stambouliotes qu’il ne laissera pas la nouvelle municipalité inverser la politique de réislamisation qu’il a initiée à la fin des années 1990.
Par ailleurs, le régime a d’autant plus besoin de victoires symboliques qu’il se trouve dans une situation périlleuse. Après la récession de 2009, la croissance a certes rebondi violemment en 2010 et 2011, mais la Turquie est de nouveau en récession depuis la fin de 2018, la livre turque a perdu plus de 65 % de sa valeur face à l’euro en cinq ans et l’inflation dépasse régulièrement 10 % par mois.

Un régime d’autant plus agressif qu’il est aux abois

Dans ces conditions, comme tout pouvoir autoritaire en difficulté, celui d’Erdogan tente de trouver des dérivatifs au mécontentement qui monte : la Grèce et les chrétiens sont, pour lui comme naguère pour Menderes, les cibles désignées (avec les Kurdes et l’Occident en général) qui doivent permettre de ressouder l’opinion derrière lui.
En Syrie, la Turquie a tiré dans le dos des Kurdes, alliés aux Occidentaux, et réorganisé en supplétifs de son armée les restes de Daech et d’Al Qaïda. Mais la Russie l’a stoppée et Poutine a pris soin de recevoir Erdogan, lors de sa dernière visite au Kremlin, devant des symboles de défaites des sultans face aux tsars. Plus récemment, l’avion du ministre des Affaires étrangères russe Lavrov, qui venait conférer à Istanbul sur la Libye, a fait demi-tour au-dessus de la Crimée.
Et dans les jours qui ont précédé la décision turque sur Sainte-Sophie, le patriarche de Moscou a averti que : « toute tentative d'humilier ou de piétiner l'héritage spirituel millénaire de l'Église de Constantinople est perçue par le peuple russe – jadis comme aujourd'hui – avec amertume et indignation. (…) Sainte-Sophie représente pour tous les orthodoxes de Russie un sanctuaire chrétien essentiel. (…) Une menace envers Sainte-Sophie est une menace pour l'ensemble de la civilisation chrétienne, et donc envers notre spiritualité et notre histoire. »
Les avertissements du gouvernement russe ont bien sûr été plus diplomatiques ; il n’en reste pas moins qu’en Libye, où la Turquie s’engage dans une deuxième opération militaire impérialiste sur d’anciennes terres de l’Empire ottoman, Ankara et Moscou soutiennent, comme en Syrie, des camps opposés, et que le retour de Sainte-Sophie au culte musulman n’est pas de nature à réchauffer leur relation.
Ce retour n’est pas non plus de nature à améliorer les rapports entre Washington et Ankara, autrefois très étroits mais que l’aventurisme d’Erdogan a maintes fois mis à mal. D’autant qu’en année électorale, le poids des Gréco-Américains ne compte pas pour rien et qu’aujourd’hui la Turquie est en conflit plus ou moins ouvert avec tous les alliés importants des États-Unis dans la région. Mais une fois de plus, Erdogan est passé outre aux mises en garde américaines.
Le président turc a inauguré au large d’Istanbul le 27 mai 2020 « l’île de la démocratie et des libertés », appelée jadis Yassiada. Cette île symbolise le coup d'État du 27 mai 1960 en Turquie et le lieu où le Premier ministre Adnan Menderes et ses deux ministres, Fatin Rustu Zorlu et Hasan Polatkan, furent pendus. (voir agrandissement).
En réalité, la Turquie est devenue l’élément déstabilisateur majeur en Méditerranée orientale (note), dans les Balkans comme au sein de l’OTAN. Arrivé au pouvoir en affichant le principe : « zéro problème avec les voisins », le gouvernement AKP a brouillé la Turquie avec tous ! Elle refuse toujours de reconnaître le génocide arménien, ne cesse de menacer l’Arménie et manipule désormais des manifestations dirigées contre les citoyens d’origine arménienne dans un Liban en crise.
Elle finance la réislamisation sur un mode radical des minorités musulmanes des Balkans. Elle multiplie les violations des espaces maritime et aérien grecs comme les déclarations affirmant la caducité du traité de Lausanne de 1923 qui fixe ses frontières avec la Grèce. Elle revendique, au mépris du droit international, des dizaines d’îlots en Égée où elle empêche la Grèce d’exploiter les ressources en hydrocarbures de sa zone économique exclusive. Elle occupe et colonise près de 40 % du territoire d’un autre État membre de l’Union européenne, la République de Chypre, et prétend s’approprier le gisement gazier découvert entre Chypre et Israël.
Elle vient de conclure avec le gouvernement de Tripoli un accord de partage de la Méditerranée orientale en deux zones économiques exclusives, exorbitant au regard du droit international, qui viole les droits de la Grèce, de Chypre, de l’Égypte, tout en lésant les intérêts d’Israël – naguère allié stratégique majeur de la Turquie – en faisant obstacle à la construction d’un gazoduc entre le gisement israélo-chypriote et l’Italie.
Tout cela sans que l’Union européenne – qui étrangle la Grèce depuis dix ans – cesse de déverser sur le régime islamiste turc des milliards d’euros vitaux pour sa survie, ni qu’elle mette un terme à des négociations d’adhésion devenues ubuesques !
Sans parler de la manipulation du mouvement migratoire par le gouvernement turc – jusqu’à organiser un véritable assaut des frontières grecques en février 2020 – destinée à faire chanter l’UE, comme il l’a fait avec succès en 2015-2016. Sans parler non plus de l’instrumentalisation des communautés turques émigrées dans les pays occidentaux, à laquelle se sont prêtés plus d’un parti politique de ces États dans le but de mobiliser un vote communautaire de la génération bénéficiant de la double nationalité. Quant à la France, elle a récemment vu une de ses frégates surveillant l’embargo international sur les armes à destination de la Libye directement menacée par un bâtiment turc escortant un cargo qui, selon toute vraisemblance, violait cet embargo.
Des musulmans prient devant Sainte-Sophie, le 10 juillet à Istanbul, Ozan Kose, AFP, DR. L'agrandissement montre une vue intérieure de sainte-Sophie : les icônes chrétiennes seront dissimulées lors des prières musulmanes, AFP, 14 juillet 2020.
Promise par Erdoğan et l'AKP depuis vingt ans, la décision relative à Sainte-Sophie n’est donc pas un acte isolé, elle n’est pas non plus une question de droit : la Turquie peut effectivement disposer des monuments sur son territoire, bien que l’UNESCO ait déploré un « changement de statut sur la valeur universelle » du monument, puisque celui-ci a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité en tant que musée et non en tant que mosquée.
En réalité, tout en étant le couronnement symbolique de la vie politique d’Erdoğan, entièrement dirigée vers la réislamisation de la société, cette décision participe de la fuite en avant d’un régime autoritaire en difficulté qui tente de rebâtir un consensus intérieur autour de deux orientations : la restauration de la grandeur ottomane par la remise en cause des frontières, tabou en Turquie depuis Kemal ; l’affirmation d’un leadership turc du monde sunnite renouant avec le califat aboli par Kémal.
Le 24 juillet 2020, date choisie pour la reprise du culte, est lui-même chargé de signification : c'est l'anniversaire du traité de Lausanne qui a fixé les frontières de la Turquie. Cette coïncidence traduit l'idée que ce traité et ces frontières pourraient être remis en question comme l'a été la déconfessionnalisation du monument.
En cela, Erdoğan est bien davantage le successeur du sultan Abdül-Hamid II (1876-1909) – panturc et panislamiste – que de tous les chefs d’État de la République turque. Mais en cela il réveille aussi, dans un monde arabe qui a subi durant des siècles, comme les Balkans chrétiens, une administration turque dont l’impéritie n’a souvent eu d’égale que sa brutalité, une hostilité que partagent aujourd’hui les gouvernements syrien, égyptien ou émirati.
La décision de rouvrir Sainte-Sophie au culte musulman est en outre très vivement ressentie en Grèce, où le gouvernement l’a qualifiée de « provocation envers le monde civilisé ». Mais c’est la quasi-totalité de l’opinion, croyants ou non – car la dimension symbolique de Sainte-Sophie dépasse largement la question de l’appartenance religieuse –, qui est aujourd’hui sous le choc, scandalisée, et qui voit dans cet acte une preuve supplémentaire de la volonté d’Erdogan de déclencher un conflit.
En Turquie, c’est la vie des chrétiens qui risque de devenir encore plus précaire, alors qu’elle est déjà menacée depuis des années par toutes sortes de violences ou de meurtres mis sur le compte de déséquilibrés, comme d’ailleurs des alévis – chiites souvent acquis à la laïcité, voire à l’athéisme. Car la reconfessionalisation de Sainte-Sophie constitue évidemment un signal envoyé aux fondamentalistes les plus violents et aux nationalistes extrémistes, alliés politiques d’Erdogan.
C’est aussi un signal inquiétant envoyé à un patriarcat œcuménique, soumis à de continuelles tracasseries, pressions, menaces. Alors que l’État turc a imposé que le patriarche soit de nationalité turque, qu’il ait été formé et ait exercé ses fonctions en Turquie, l’Institut théologique de Halki, dernier séminaire du pays, a été fermé en 1971 par les autorités, en violation du traité de Lausanne – ce qui met en danger la pérennité même du patriarcat.
Maintes fois des responsables américains, jusqu’au président Obama, ont demandé avec insistance la réouverture de l’Institut. Maintes fois les Turcs ont promis. Halki est toujours fermé. Et le patriarche Bartholomée, 80 ans, d’ordinaire très prudent dans toute expression publique, a averti quelques jours avant la signature du décret d’Erdogan que le retour de Sainte-Sophie au culte musulman risquerait de dresser des millions de chrétiens contre l'islam. Quel sera son sort demain ?
Quant au monument lui-même, le culte musulman y sera-t-il cantonné dans un espace limité, près du mihrab ? Qu’adviendra-t-il des décors jadis recouverts d’enduit parce qu’incompatibles avec les règles de l’islam ? Il est encore trop tôt pour le dire, même si l’on apprend au moment où j’écris ces lignes que Sainte-Sophie restera ouverte aux visiteurs en dehors des heures où s’y déroulent les prières et qu’un système électronique pourrait, durant celles-ci, voiler les images impies.
Oliver Delorme