jeudi 21 octobre 2021

 jeudi 21 octobre

Aujourd'hui nous fêtons:  Céline, Ursule, Ursula, Célia, Céliane.

Les Céline sont des êtres très mystérieux, doués d'une sensibilité extrême. On leur trouve un charme immense. Côté coeur, elles font preuve d'un grand sens maternel. Protectrices, elles se montrent attentives et aimantes avec leur entourage. Le cercle restreint de la famille leur convient tout à fait.

C'est sa fête : Céline

La sainte du jour vécut en Picardie au début du Ve siècle.
Elle tire sa gloire d'avoir donné le jour à Saint Rémi, évêque de Reims, qui baptisa Clovis, roi des Francs, et le rallia au catholicisme.

Dicton du jour: A la Sainte Ursule, le temps parfois est un petit printemps.

Citation du jour: Un dépôt est une contribution charitable à l'avenir de votre banque.

Ambrose BIERCE.

La photo du jour par Doriane:

Lever ou coucher de soleil cela donne parfois des spectacles vraiment inattendus



Dessin ou histoire du jour:



Marchés du jour:

LE JEUDI LE MARCHE EST A

BARGEMON

Le MUY

LES ARCS

LES SALLES

VILLECROZE




Des évènements lors d'un 21 octobre:

21 octobre 1467 : La magistrature française devient inamovible

Par un édit daté du 21 octobre 1467 et publié par le roi Louis XI, les juges du Parlement de Paris deviennent inamovibles...

21 octobre 1520 : Magellan franchit le détroit à son nom

Le 21 octobre 1520, Fernand Magellan franchit le détroit qui portera son nom, à la pointe sud du continent américain. Le navigateur baptise la Terre de Feu et l'Océan Pacifique.


Fernand de Magellan  très probablement né à Porto aux environs de 1480 et mort sur l'île de Mactan aux Philippines le 27 avril 1521, est un navigateur et explorateur portugais de l'époque des grandes découvertes. Il est connu pour être à l'origine de la première circumnavigation de l'histoire — débutée en 1519 sous ses ordres et achevée en septembre 1522 sous les ordres de Juan Sebastián Elcano, son second après trois ans de voyage — en ayant navigué vers l'ouest pour rejoindre les Moluques, découvrant sur son chemin le détroit qui porte son nom aujourd'hui.

Au xve siècle, contrairement à certaines idées reçues, le fait que la Terre soit ronde était connu depuis l'Antiquité. Au IIIe siècle av. J.-C., Ératosthène en avait mesuré la circonférence avec une exactitude remarquable. Même si les écrits des Grecs, hormis ceux d’Aristote, perdirent leur autorité, ce savoir perdura pendant tout le Moyen Âge. Le Traité de la Sphère de Joannes de Sacrobosco, écrit à Paris en 1224, fut largement divulgué dans tous les cercles savants sans que l'Église y trouvât à redire. Le premier globe connu, c'est-à-dire le plus ancien conservé, est celui réalisé à Nuremberg par Martin Behaim en 1492.

À cette époque également, l'Europe avait développé un goût pour les épices exotiques, ce qui a favorisé, outre l'intérêt de géographes, celui d'explorateurs et de commerçants. Magellan était convaincu que les Moluques (« les îles aux épices ») se trouvaient dans la moitié du globe qui revenait à la couronne d'Espagne à la suite du traité de Tordesillas, lequel partageait le monde entre Castillans et Portugais depuis 1494. Il pensait qu'il pourrait rejoindre par l'ouest les « îles aux épices » qu'il avait déjà approchées lors de son séjour à Malacca en 1511-1512. Avant même qu'il n'entreprît son voyage aux îles Moluques d'où provenait en exclusivité le girofle, Magellan avait reçu des lettres d’un de ses amis personnels, le Portugais Francisco Serrão, qui s’y trouvait depuis 1512. C'est ce projet de rejoindre par l'ouest les îles des Épices, soutenu finalement par la couronne espagnole, qui conduisit la flotte qu'il commandait à effectuer le tour du monde, ce qui n'était en rien le projet initial. L'événement eut un retentissement considérable en Europe. Après un peu plus d'un quart de siècle, le projet de Christophe Colomb était enfin réalisé et comme le souligne Pierre Chaunu « jamais le monde n'a été aussi grand qu'au lendemain du périple de Magellan ».

21 octobre 1652 : Le jeune Louis XIV rentre à Paris

Le 21 octobre 1652, le roi Louis XIV (14 ans) rentre à Paris après l'échec de la Fronde des princes. Le seul résultat durable de la Fronde est le souvenir qu'elle laisse dans le cœur du jeune roi. Les craintes et les vexations lui inspireront à jamais une méfiance irréductible envers les oligarchies de nobles et de parlementaires.

21 octobre 1680 : Fondation de la Comédie-Française

Le 21 octobre 1680, par lettre de cachet ou décret, le roi Louis XIV fonde la Comédie-Française...

21 octobre 1848 : Mémoires d'Outre-tombe

Le 21 octobre 1848 commencent à paraître les Mémoires d'Outre-tombe. Conformément à la volonté de l'auteur, le vicomte François-René de Chateaubriand, l'oeuvre est publiée dès l'année de sa mort. Rédigée dans une prose magnifique, elle constitue le testament de l'époque romantique.

21 octobre 1833: Naissance de Alfred Nobel

21 octobre 1833 à Stockholm (Suède) - 10 décembre 1896 à San Remo (Italie)
L'industriel suédois Alfred Nobel gagna une fortune avec son invention de la dynamite. Pétri de remords (?) et dépourvu d'héritier, il créa une fondation et une série de Prix dont on parle encore...


SE RECONSTRUIRE DANS UN MONDE MEILLEUR

 

Xavier Emmanuelli et Boris Cyrulnik: «La pandémie est un minuscule problème biologique, mais un immense problème de civilisation»

ÉPOQUE

Il faut lutter contre la «déréalisation du monde» et remettre l’autre et le lien au centre de notre quotidien. Tels sont, pour les deux scientifiques français, les enseignements à tirer du covid



La peste médiévale a fait 25 millions de victimes, mais elle a aussi entraîné la protection du monde paysan, devenu indispensable pour nourrir les survivants, et le renouveau artistique: confinés chez eux, les peintres ont développé la représentation domestique en appoint à l’art religieux. La Seconde Guerre mondiale a coûté la vie à près de 80 millions de personnes, mais elle a également débouché, en France, sur la Protection maternelle infantile et la Sécurité sociale.

Autrement dit, «la catastrophe, ce n’est pas le désastre», clament Boris Cyrulnik et Xavier Emmanuelli dans Se reconstruire dans un monde meilleur, paru aux Editions HumenSciences, le 6 octobre dernier. «Moyennant les trois résiliences dont nous disposons – individuelle, sociale et naturelle –, nous pouvons profiter de la crise pour créer une dynamique nouvelle», assurent le célèbre neuropsychiatre et le fondateur de Médecins sans frontières.

L’avènement de l’homme sensible

L’axe de ce changement? Préférer l’homme sensible de Blaise Pascal à l’homme-machine de René Descartes. C’est-à-dire sortir de la politique du sprint et de la compétition pour faire de l’amour et du lien les piliers de notre quotidien. Boris Cyrulnik est catégorique: «Sans altérité, un cerveau ne fonctionne pas. Un bébé qu’on nourrit sans lui prêter aucune attention se laisse mourir. Notre tranquillisant naturel, c’est la relation.

Quant à l’ex-urgentiste Xavier Emmanuelli, il fait son mea culpa: «Dans notre système de santé, nous avons tout misé sur le soin immédiat, en affirmant que l’hôpital était une entreprise, ce qui est une grosse bêtise. Nous devons non seulement envisager le temps long de l’accompagnement, mais surtout privilégier la prévention sur la guérison. Mettre par exemple beaucoup plus de moyens pour lutter contre la délinquance alimentaire, sachant à quel point le diabète et l’hypertension sont criminels.»

Après la violence, l’alliance

En fait, c’est simple, synthétisent les intellectuels qui dialoguent de manière très claire dans cet essai. «Le monde tel qu’on le connaît est le résultat de la violence. C’est elle qui a dessiné les frontières par les affrontements, imposé les croyances par les guerres de religion et même la langue que l’on parle. C’est encore elle, la violence administrative baptisée «violence du bureau» par Hannah Arendt, qui a permis la mise en place de régimes totalitaires. Pendant toute la construction de l’humanité, on s’est calqué sur la brutalité virile, en érotisant la violence et en la rendant héroïque», expose Xavier Emmanuelli.

«Or, sanctionne Boris Cyrulnik, l’héroïsme est un signe de pathologie sociale. Quand un peuple a besoin de héros, c’est qu’il a besoin d’être réparé d’une humiliation et qu’il est incapable de se transcender sur le plan symbolique.»

Gagner moins, vivre mieux… et soutenir

Dès lors, si nos gouvernements désirent développer une société mûre et équilibrée, il faut qu’ils aient le courage de troquer les logiques de performance et de violence contre celles de soutien et d’alliance. Il en va de notre simple survie, insistent les scientifiques, alertés, eux aussi, par l’urgence climatique.

D’accord, mais comment? «En ralentissant la marche du monde. Gagner moins, mais vivre mieux et aider les foyers précarisés pour que, dès la conception du bébé, le stress ne soit pas le meilleur ami de la future mère», écrivent-ils. «Un enfant sécurisé sera un citoyen éclairé, conscient de ses responsabilités. Or la mère occidentale est souvent très seule. Famille éloignée, amis et conjoint occupés, beaucoup de mères sombrent dans la dépression. Le suicide devient d’ailleurs l’une des deux premières causes de mortalité maternelle», prévient Boris Cyrulnik.

Mortes de carences affectives

«De ce point de vue, le confinement a plutôt profité aux retrouvailles parents-enfants?», questionne Xavier Emmanuelli. «Oui, répond le psychiatre, mais selon le niveau social et l’exiguïté du logement, ce n’était pas forcément un temps de qualité.» En plus, chaque confinement risque de déboucher sur «le syndrome de la cabane», un syndrome qui consiste à ne plus avoir envie de sortir, par peur de s’exposer au danger.

Or, Boris Cyrulnik ne croit qu’aux contacts humains, élargis si possible. «Durant le premier confinement, les personnes âgées ont été privées de visites dans les homes. Beaucoup d’entre elles ont arrêté de s’alimenter et de boire. Les soignants ont diagnostiqué une mort par déshydratation. C’est faux, ces personnes sont mortes de carences affectives.»

Les enfants sans mots

Dans la même idée, le psychiatre s’en prend aux écrans. «Un enfant ne devrait pas regarder d’écran avant trois ans, car, dans cette phase pré-verbale, le petit se pétrifie devant l’image et n’apprend rien. On a établi que les enfants gardés par les écrans ont un stock de 100 à 200 mots lorsqu’ils entrent à l’école et peinent à socialiser. Alors que les enfants qui ont vu des visages, écouté des conversations, se sont disputés ou ont rigolé avec d’autres enfants, entrent à l’école avec un stock de mille mots et connaissent l’habileté relationnelle.»

L’autre problème des écrans, poursuivent les spécialistes, c’est qu’ils participent à la «déréalisation du monde» ou «anomie», terme définissant «l’absence de structure, naturelle ou culturelle, affective ou verbale». Quel que soit l’âge. «Les écrans ont apporté une nette amélioration en matière de communication, mais il ne faut pas confondre communication et relation. Si le travail via les écrans pendant les confinements a permis de limiter la casse économique, on a aussi réalisé combien il était engourdissant. Parce que, encore une fois, seule nous stimule la rencontre émotionnelle avec un·e autre. Le ou la toucher, lui parler, rire ensemble et aussi ne pas être d’accord. Cette rencontre stimule la mémoire des étudiants et maintient la vigilance des aînés», insiste Boris Cyrulnik.

Enseigner l’amour à l’école

De son côté, pour refonder la société, Xavier Emmanuelli prône l’enseignement de… l’amour dans les écoles. Explications. «La première exposition à un film pornographique arrive la plupart du temps avant 12 ans et 44% des jeunes ayant des rapports sexuels déclarent reproduire des comportements mis en scène dans ce type de films. Que leur dire ensuite sur le rapport homme-femme? Il faut que l’école prenne part à cet apprentissage et leur transmette que la vie, c’est du vrai, et que l’on peut aimer des gens.»

«C’est juste, rebondit Boris Cyrulnik, l’école doit se souvenir que les enfants, qui sont très résilients sur le plan neuronal – pendant les premières années, 200 000 à 300 000 synapses se forment à la minute –, peuvent très vite reconfigurer leur vision des choses et leur ressenti. De même qu’ils apprennent plus vite s’ils sont sécurisés, de même, les enfants sont très preneurs quand on leur explique le monde ou quand on recourt à des écrivains, cinéastes, philosophes, etc., pour le faire. Ils aiment les récits, même si ces récits sont durs, comme dans les contes. Il ne faut pas avoir peur des grands mouvements et des grands sentiments!»

A l’adolescence, le cerveau élague

Mais si les jeunes se régénèrent si vite, pourquoi de nombreux gymnasiens et étudiants n’arrivent pas à raccrocher après le confinement? «Parce que, contrairement aux enfants, l’adolescence est une période d’élagage synaptique. C’est-à-dire que les circuits cérébraux fonctionnent à l’économie et font de bonnes performances avec moins d’efforts. Encore faut-il pouvoir s’entraîner à ce changement de modèle… Comme le confinement a gelé ce reparamétrage, les adolescents et jeunes adultes se sentent plus facilement perdus que les enfants.»

Boris Cyrulnik et Xavier Emmanuelli sont confiants. Selon eux, «un être humain accompli est un être qui se sait mortel et qui produit quelque chose de particulier: du sens et de l’amour, de la sociabilité, de la compassion et de la transcendance.» Pour autant qu’il parvienne à éviter le gouffre du virtuel, l’individu de l’après-covid saura se réinventer dans une perspective plus douce, plus solidaire et plus en phase avec l’autre, assurent les scientifiques. Ils veulent le croire en tout cas.


«Se reconstruire dans un monde meilleur»
Xavier Emmanuelli et Boris Cyrulnik
Editions HumenSciences
200 p.