Mortalité et confinements : ces chiffres qu’on ne veut pas voir
par H16Et pour continuer dans le chapitre de la statistique amusante, je vous propose aujourd’hui, toujours grâce à l’aide de Nasier Ockham qui a réalisé les analyses statistiques suivantes, de tenter une évaluation de ce qu’ont coûté les confinements en termes humains et d’apporter une lumière statistique sur l’état général des établissements hospitaliers publics français.
Des confinements meurtriersAinsi, alors que plus de seize mois se sont écoulés depuis le premier confinement de mars 2020, il peut être utile d’estimer l’impact de ces opérations sans précédents en France. Et pour cela, on pourra regarder les données statistiques collectées notamment par les pompiers de Paris et médecins de l’INSERM qui ont publié les chiffres des résultats catastrophiques des confinements sur la survivabilité des arrêts cardiaques hors hôpital, avant, pendant, et après le confinement. Les chiffres sont sans appel : le confinement multipliait le risque de mourir d’un arrêt cardiaque hors hôpital par 2,2. Non seulement le nombre d’arrêts cardiaques à la maison est ainsi passé de 76,8% à 90,2% mais les auteurs notent que les délais d’interventions ont été plus longs, et que dans nombre de cas les massages cardiaques n’étaient pas faits par peur de contamination ou sur consigne des hôpitaux. Au total, la proportion de patients arrivant vivants à l’hôpital a dramatiquement changé, ainsi que la proportion de patients survivants sortant de l’hôpital. Pire encore, alors que, hors confinement, on observe 13,42 arrêts cardiaques hors hôpital par semaine et par million d’habitants, avec 22,8% de survivabilité, ces mêmes arrêts cardiaques sont grimpés à 26,64 et la survivabilité s’est, elle, effondrée à 12,8%. Si les conclusions de l’article sont très prudentes, les chiffres qu’on y lit sont, eux, violents : hors confinement, on observait 44,9 morts/mois/million d’habitants d’arrêt cardiaque hors hôpital, proportion qui est montée à 100,6 pendant le confinement, alors même que la population de Paris a, dans cette période, largement diminué (de 10 millions à 5 millions environ). Avec 10% seulement de ces accidents cardiaques testés positifs au Covid, et en comptant les attributions larges de Covid sur la base de suspicion seulement, c’est un tiers uniquement des cas recensés qui pourraient être attribué au Covid – laissant tout de même deux tiers de la surmortalité attribuable au confinement. L’application de ces chiffres parisiens au reste du pays aboutit à la sombre conclusion que la France a déploré 3700 à 3800 morts supplémentaires pour chaque mois de confinement. Pour rappel, normalement environ 16% de la mortalité normale est causée en France par des maladies cardio-vasculaires, soit entre 10 000 et 11 000 décès mensuels lors des années normales. 3700 à 3800 morts par mois supplémentaires causés par les confinements uniquement pour les arrêts cardiaques hors hôpitaux, c’est beaucoup plus que la diminution de mortalité routière due au confinement (de l’ordre des baisses de 190-195 morts par mois enregistrés par la sécurité routière au même moment ). Ici ne sont évoqués que les arrêts cardiaques hors hôpitaux, pas toutes les autres mortalités cardio-vasculaires, ni les cancers et autres affections de longue durée dont le diagnostic décalé par les différents confinements cause inévitablement des morts supplémentaires… Un pilotage gouvernemental aux mauvais instrumentsEn regardant les données mensuelles des décès dus au Covid (et ici) et en les comparant avec les décès mensuels et par million de la population , on observe que le pic de mortalité du mois d’Avril pendant le premier confinement dépend bien plus des décès hors Covid que des décès Covid. |
Cependant, au mois de Mai 2020, l’importance des décès Covid semble exploser, alors que ce mois n’était pas un pic de mortalité. A contrario, la mortalité non Covid atteint un niveau si bas qu’il est sans précédent depuis que les données existent : |
On peut imaginer que le Covid efface momentanément toutes les autres maladies infectieuses et respiratoires, et que le confinement fasse diminuer les morts violentes (ainsi, la mortalité routière a diminué, soit environ 1000 accidents et 195 décès en moins pendant le mois de mai) mais on a du mal à comprendre par quel mécanisme miraculeux toutes les maladies non infectieuses et non violentes (cancers, maladies cardio vasculaires, etc.) représentant d’ordinaire entre 83 et 84% des décès tomberaient soudain à 56% des décès, une faible proportion jamais observée depuis 1980. En réalité, il n’est pas physiquement possible que ces maladies aient disparu. |
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