Politique
Droite: il est encore temps d’arrêter la machine à perdre
Par David Angevin
Sans candidat unique pour 2022, la droite offrira sa réélection à Emmanuel Macron et sa vision communautariste du monde.
Chaque élection est importante pour la démocratie, mais la présidentielle et les législatives qui approchent seront décisives pour l’avenir de la France, ses valeurs, sa culture, et ses pépites économiques. Nous sommes, en tant que peuple, à la croisée des chemins : il nous reviendra d’accepter ou de refuser le « changement de civilisation » woko-progressiste et infantilisant dans lequel nous entraîne Emmanuel Macron depuis son accession au pouvoir. Un mandat de plus de « déconstruction », comme aime à le dire le chef de l’État, et il n’y aura plus de retour en arrière possible. Sa politique techno-étatique et son modèle anglo-saxon à la Justin Trudeau — communautariste, woke, écolo punitif par intérêt électoral — auront eu la peau de ce que nous avons collectivement mis des siècles à construire. Il est crucial que chaque Français, quel que soit son bord politique, son milieu social, son origine, sa religion, mesure l’importance de ce qui va se jouer en 2022.Face à l’effondrement économique, industriel, éducatif, culturel et civique qui délite notre pays depuis quarante ans, face à l’explosion anxiogène de la violence et des incivilités, face au complotisme, au terrorisme, à l’emprise grandissante de l’islamisme dans les territoires perdus de la République, Emmanuel Macron, comme son prédécesseur François Hollande, se sont concentrés sur l’anecdotique et le statu quo, de Léonarda à la calamiteuse Convention citoyenne, de Greta Thunberg à l’Assemblée Nationale aux récentes gesticulations marseillaises. Comme si l’immobilisme, masqué par des déclarations théâtrales bien-pensantes, pouvait créer autre chose que des Gilets jaunes. Comme si les plus modestes, en première ligne face à l’insécurité générée par l’immigration massive, pouvaient résister à la tentation populiste face à un pouvoir aveugle pour qui l’ensauvagement de la société n’existe pas. Signe des temps : au pays des Lumières, les sociologues et climatologues d’extrême gauche ont désormais plus d’influence que les intellectuels et les scientifiques.
Une présidence complaisante avec le wokisme
Confrontée à cet effondrement global qui menace ses fondations, la France ne peut s’offrir le luxe de poursuivre ces politiques pseudo progressistes qui semblent avoir pour unique ambition de se situer, au gré des sondages ou des cibles électorales, dans le « camp du bien » autoproclamé. Une poignée d’hurluberlus crient au racisme systémique de la France, pays de l’universalisme et des droits de l’homme ? Le président, comme le proposait son précédent ministre de l’Intérieur, pose quasiment un genou à terre et promet sur une chaîne américaine de « déconstruire notre propre Histoire ». Une erreur de la police, après avoir laissé les forces de l’ordre se faire caillasser chaque samedi de manifestation ? Le garant de l’autorité de l’État enchaîne les génuflexions, et déclare toute honte bue « je n’ai pas de problème à répéter le terme de violences policières » [Brut, décembre 2020 NDLR]. Une poignée d’écologistes décroissants exigent de mettre à mal notre indépendance énergétique ? Le pouvoir promet, en dépit de toute rationalité scientifique, de fermer des réacteurs nucléaires supplémentaires. Le business des éoliennes coûte des milliards et massacre nos paysages ? Greta Thunberg est à la mode ? Le pouvoir promet donc de transformer les paysages de France, 4ᵉ pays le plus vert au monde, en zone industrielle avec des milliers d’éoliennes. Les Français les plus modestes roulent dans des voitures anciennes ? On leur interdira bientôt l’accès aux centres-villes faute de pouvoir s’offrir un véhicule neuf – la version LREM du fameux et sinistre « s’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ». Une majorité de Français est rétive à ce « changement de civilisation » délirant pour lequel personne n’a voté ? Il suffira de rééduquer les masses à l’écologie punitive, y compris par le biais de l’Éducation nationale, comme l’a déclaré Madame Pompili. Nous pourrions poursuivre ce grotesque inventaire à l’infini, y compris sur le terrorisme, quand Emmanuel Macron, alors en précampagne, déclarait après les attentats du 13 novembre 2015 : « la France doit assumer une part de responsabilité quant au terreau sur lequel prospère le djihadisme ». Le terroriste qui tue au Bataclan est avant tout une victime des injustices sociales qui le frappent. L’autoflagellation woke poussée jusqu’à l’indécence…
Résultat de cette politique de la communication permanente, de la grandiloquence, de la bien-pensance et du déni du réel, une polarisation des positions, un manichéisme violent et vide de raison critique, une abstention galopante et la désillusion des Français. Bilan de cette politique de la dureté avec les faibles — ceux qui respectent la loi ou sont solvables — et de la lâcheté avec les forts — criminels, dealers, tenants des zones de non droit —, une démagogie d’extrême droite aux portes du pouvoir. Notre pays souffre de ces injustices criantes, de ce « en même temptisme » désastreux et cynique, qui n’a d’autre but que de se maintenir au pouvoir « quoi qu’il en coûte ». Y compris en centaines de milliers d’emplois quand il s’agit de sacrifier nos principaux atouts, les industries automobile (400 000 emplois en France), aérienne et nucléaire (200 000 emplois hautement qualifiés), sur l’autel d’une vision mystique de la lutte contre le réchauffement climatique. La France, pays exemplaire en matière d’émission de CO2, doit cesser dès 2022 de se tirer balle sur balle dans les pieds. Dans le seul domaine automobile, la mue accélérée vers le tout électrique en 2035, contre l’avis de nos constructeurs, produira plus de chômeurs que de bienfaits pour la planète, et renforcera encore la Chine au détriment de l’Europe. Pékin peut se gondoler devant tant de naïveté.
Constats accablants
La vérité, que l’exécutif s’échine à masquer en surjouant la crise du Covid depuis 18 mois, est que la France est au bord de l’effondrement dans beaucoup de domaines. Fermer le pays pendant un an et accumuler une covidette potentielle de 400 milliards d’euros aura permis au pouvoir de détourner l’attention, tout en hypothéquant l’avenir des générations futures. Mais le déni du réel à ses limites, et tous ceux qui vivent dans le monde réel ne sont pas dupes. Nous sommes au bord de l’effondrement économique, avec une dette publique à 120% du PIB, qui rend possible un scénario catastrophe à la grecque en cas de hausse des taux d’intérêt. Délitement social et moral, avec une société française rongée par les faillites d’entreprises, le chômage de masse, et une jeunesse désespérée par l’absence de perspective : plus de 25 % de chômage chez les jeunes adultes. Signe d’une société anémique et sans perspectives, nos jeunes diplômés et nos plus brillants chercheurs en sont réduits à quitter la France pour trouver un travail à la hauteur de leurs qualifications. Recul des libertés, et de la première d’entre elle, la sécurité de vivre tranquillement sur notre territoire national. Le niveau d’insécurité a atteint des niveaux inédits, les atteintes aux personnes et aux biens connaissant une hausse exponentielle partout dans l’hexagone.
Il existe une majorité dans le pays, se situant à droite comme à gauche, pour partager ce constat accablant et refuser la déconstruction de la France. Nous sommes une majorité à aimer la France, sa culture — qui existe, n’en déplaise au président de la République —, sa langue et son Histoire. Si Emmanuel Macron ne porte évidemment pas seul la responsabilité du déclassement de notre pays entamé il y a quarante ans, sa réélection verrait se poursuivre son projet, mélange de centralisme archaïque et de doctrine anglo-saxonne écolo-woke, dont la majorité silencieuse du pays ressent l’absurdité et la dangerosité.
Benoît Hamon a achevé la gauche républicaine en 2017, et Marine Le Pen « ne gagnera jamais » comme l’a compris Eric Zemmour. Tous les sondages indiquent que la France n’a jamais autant penché à droite. Si Xavier Bertrand comprend qu’il a enclenché la machine à perdre, et accepte de débattre dans une primaire avec les autres prétendants tout aussi légitimes que lui, il reviendra au vainqueur la lourde responsabilité de convaincre les Français de l’urgence vitale d’un changement de cap radical. La victoire de la droite est possible. Il faudra proposer une vraie vision de la société (forte), du charisme pour convaincre (beaucoup), et du courage pour mener les réformes indispensables (énormément). La poursuite du déclin de La France n’est pas (encore) une fatalité.
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