L'édito de l'Opinion ( eN ACCeS LIBRE)
Guerre totale
Coronavirus: à la recherche de l’union nationale
La drôle de guerre d’un dimanche ensoleillé et insouciant a brutalement cessé. Avec la dramatisation extrême des témoignages de médecins et le durcissement des mesures de protection annoncées dans la soirée par Emmanuel Macron, la France a été submergée lundi par un sentiment de peur : sous un ciel bas et pluvieux, un climat d’insécurité maximum s’est partout installé.
Au terme d’une lente prise de conscience, les Français (tous, du chef de l’Etat au plus anonyme des citoyens) semblent avoir admis que la France était entrée en guerre. Que ce ne sont pas seulement des mots, ni des images faciles, maintes fois rabâchées à la moindre situation de crise, mais une tragique réalité. Cette fois, la situation est grave car la menace est totale : sanitaire, économique et budgétaire, sociale, digitale, sécuritaire.
Aucun pays n’avait jamais imaginé être pris sous un tel feu croisé de nature à paralyser tous les secteurs de la vie d’une nation. Et aucun pays n’est suffisamment armé pour y répondre. Alors, chacun improvise, plus ou moins solidaire de ses voisins, et ajuste sa réponse au feu ennemi avec toujours un temps de retard : confinement, fermeture des frontières, déversement de centaines de milliards de dollars et d’euros pour mettre sous oxygène le tissu économique et le maillage financier. Et malgré tout, l’épidémie avance encore.
Dans cette guerre, asymétrique parce que nous opposant à un adversaire mystérieux, l’essentiel est maintenant qu’il y ait le moins de victimes possible. On sait que le virus ne peut pas gagner, encore faut-il limiter les dégâts qu’il peut provoquer. Tout est maintenant question de discipline collective, de respect des directives sanitaires, d’obéissance civique. D’union nationale, en somme. Le fiasco de la gestion du premier tour des municipales a beaucoup abîmé ce sentiment. Emmanuel Macron doit s’obliger à le reconstruire d’urgence.
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