Par Thomas Poupeau
Il rythme la vie de 12,5 millions d’élèves et, en réalité, de la quasi-totalité des Français. Ces jours-ci, dans de nombreux établissements, on se penche sur le calendrier scolaire 2022-2023 établi par l’Éducation nationale. L’année en cours est loin d’être finie, mais il est à l’ordre du jour des conseils pédagogiques, afin d’organiser l’exercice suivant : « On regarde les longs week-ends, on pense aux emplois du temps, on pointe les bizarreries ou des périodes longues », résume Catherine, cheffe d’établissement en Charente. « Ça y est, il est placardé dans mon bureau, sourit Étienne, principal de région parisienne. C’est notre guide ! »
Que dit cet agenda, qui n’est pas établi au hasard mais adossé à un impératif de 36 semaines de classe ? D’abord, que la rentrée des élèves aura lieu le jeudi 1er septembre, comme c’est de tradition… quand c’est possible. Par exemple, cette année, elle a eu lieu le jeudi 2 septembre car le mercredi, presque 90 % des écoles n’ont pas cours, selon l’Association des maires de France, depuis qu’elles sont repassées à la semaine de quatre jours. La prérentrée des enseignants aura lieu le 31 août.
Les grandes vacances le 8 juillet 2023
La date que toutes les familles scrutent, c’est celle de fin d’année. En 2023, elle aura lieu le samedi 8 juillet ! Plus tardif que les années précédentes - sauf en 2016-2017, où, au jour près, le calendrier scolaire était le même. De quoi agacer certains profs. « Ma classe sera quasiment vide la dernière semaine, les familles seront parties en vacances, surtout si les prix touristiques sont considérés hors vacances, donc moins chers », anticipe Hélène, prof d’histoire à Paris.
Pour Kim (le prénom a été changé), c’est… la chaleur qui risque de poser souci. « Plus on avance dans l’année, plus il fait chaud. Déjà ils prévoient 35° un 18 mai, alors un 8 juillet je n’imagine pas la chaleur en classe », craint-elle. Mais de son côté, Stéphane Crochet, secrétaire national du SE-Unsa, parie sur « moins d’absentéisme » avec cette date. « Quand on termine sur une demi-semaine, cela pose des soucis de mode de garde d’enfants sur la moitié de la semaine. Là, c’est plus clair ! »
Pour la FCPE, association de parents d’élèves, cette date « ne veut rien dire » pour de nombreux collégiens et des lycéens, notamment ceux scolarisés dans les 3000 centres d’examens du bac, mobilisés dès la mi-juin pour la philo et le Grand oral. « Mon fils est en seconde, on lui a dit que le 10 juin, c’était fini, tonne Éric Labastie, secrétaire général de la FCPE. Évoquer une fin de l’année aussi tardive alors que la reconquête du mois de juin (le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer avait assuré que sa réforme du bac permettrait de faire classe tout juin) n’a pas été faite, c’est un non-sens ! »
Autre élément notable, la zone A (Besançon, Dijon, Grenoble, Lyon, Clermont-Ferrand, Limoges, Poitiers et Bordeaux) va devoir cravacher deux mois et demi au retour des vacances de printemps (le 24 avril), jusqu’au 8 juillet ! Loin des sept semaines recommandées par les chronobiologistes entre chaque congé. C’est encore plus long que les 10 semaines et demie à la même période de l’an dernier pour deux zones, déjà éprouvées comme « un marathon » par les familles et les profs. Cette même zone A bat aussi le record de la période de classe la plus courte : rentrés des vacances de Noël le 3 janvier, ils seront en congés d’hiver le… 4 février.
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