HASHTABLE
Petites chroniques désabusées d'un pays en décomposition rapide…
Avec Macron, le flicage numérique est « en marche » accélérée et cadencée
Il est maintenant clair, après cinq longues années d’un premier mandat d’Emmanuel Macron essentiellement placé sous le signe du moquage de visage olympique, que rien ne se passe jamais comme prévu, mais, malgré tout, s’il y a un domaine où la France est bien « En Marche », c’est celui du puçage de chaque petit composant de sa société, des objets jusqu’aux citoyens en passant par les entreprises…
Et dans la longue marche pour atteindre l’objectif humidement désiré par la République Démocratique Française, la dernière élection présidentielle ne fut finalement qu’une péripétie qui n’a pas du tout gêné l’actuel gouvernement lorsqu’il s’est agi de mettre en place une nouvelle application d’identification numérique, citoyenne et festive, de chaque tête du cheptel contribuable français.
Eh oui : l’identification numérique arrive et va bientôt être proposée à tous les Français qui se précipiteront sans nul doute pour l’avoir comme pour d’autres colifichets au bénéfice particulièrement douteux.
De quoi s’agit-il ? Essentiellement, cette identification numérique est une application déployable sur téléphone portable (France Identité) remplaçant dans une certaine mesure la carte d’identité et qui pourra être présentée pour différentes démarches auprès des administrations, notamment en ligne.
L’hameçon est toujours le même, simple et particulièrement efficace : on propose un service évidemment en ligne nécessitant cette application, qu’on rend aussi attrayante et fonctionnelle que possible – dans la mesure des capacités des services de l’État à justement parvenir à ce genre de prouesse (ce qui veut dire que ce sera sûrement plein de bugs, de fuites et de choix ergonomiques consternants) – ce qui permet d’assurer une bonne pénétration de l’outil dans les classes les plus frétillantes de citoyens naïfs.
La seconde étape consiste ensuite à obliger l’utilisation de cette application, au départ facultative, pour à la fois éliminer les démarches équivalentes dans le monde réel (ce qui permet de supprimer des guichets et éviter l’enquiquinante interaction des administrations avec leurs assujettis) et pour ostraciser un peu plus tous les citoyens qui auraient jusque là refusé de rentrer dans la danse numérique.
La dernière étape consiste ensuite à relier cette application à toute une myriade de procédés typiquement étatiques (pistage, surveillance, recoupement de fichiers, analyse des données en temps réel pour établir des statistiques comportementales puis politiques puis, pourquoi pas, religieuses ou sexuelles) ce qui, couplé par exemple avec passeport et porte-monnaie électronique, permet d’aboutir à un esclavagisme numérique total et soyeux, sans protestation et sans capacité de retour en arrière.
Ce qui est vrai pour le petit moutontribuable l’est évidemment aussi pour les entreprises, et depuis longtemps : correctement enregistrées, pistées, suivies et ponctionnées, ces vaches à lait républicaines n’ont jamais cessé d’être l’objet de toutes les convoitises étatiques.
Cependant, ce serait dommage de s’arrêter à ce qui existe déjà ; là encore, la République du Pistage Total (et totalitaire) est En Marche et c’est sans surprise qu’on découvre qu’une nouvelle mesure d’intermédiation étatique est en train de se mettre en place dans le silence compact des médias grand public qui ne veulent pas effaroucher le gibier citoyen.
En effet, le projet de dématérialisation des factures européennes avance à grand pas. En substance, il s’agit d’imposer la numérisation des factures de toutes les entreprises européennes, et d’obliger la saisie numérique de ces factures dans un progiciel de l’État qui devient alors intermédiaire obligé et central d’absolument toutes les transactions professionnelles. Chaque facture envoyée à un client, quel et où qu’il soit, devra faire l’objet d’une saisie dans l’usine à gaz numérique qui se met en place sous les applaudissements fiscaux.
Il reste encore quelques années (l’obligation sera active au premier juillet 2024 pour les grandes entreprises, un an plus tard pour celles de taille intermédiaire et un an de plus pour les petites) mais la marche semble inexorable : chaque facture devra impérativement être saisie dans le bastringue étatique – ne vous inquiétez pas, m’ame Michu, tout se passera aussi bien que d’habitude – au format prédéfini (qui n’est évidemment pas PDF mais bien « la norme EN16931 »).
Le pompon étant que tout ceci sera évidemment présenté comme une absolue nécessité européenne, alors que la seule obligation au niveau communautaire est celle d’une interopérabilité des systèmes, pas de l’existence d’un système centralisateur étatique. La France, égale à elle-même lorsqu’il s’agit d’asservir son peuple (et d’emmerder les récalcitrants) n’accordera donc aucune liberté et, via un « gold plating » pratique, imposera donc que l’État vienne fourrer son groin absolument partout afin de parfaire son enfer fiscal.
Au passage, on ne s’étonnera pas que ces mesures n’emmerderont pas ces Français qui dirigent les grosses entreprises et celles qui sont dans la connivence avec l’État français, mais surtout « ceux qui ne sont rien », ces Français petits patrons de cette myriade d’entreprises qui forment le vrai tissus industriel du pays, ainsi que les Français lambdas qui, eux aussi, finiront par être confrontés à ces nouveautés électroniques d’asservissement fiscal ultime.
Pistage numérique des citoyens, pistage numérique des entreprises, intermédiation de l’État dans absolument toutes les transactions commerciales possibles, avec en ligne de mire un prélèvement inévitable de taxes et, surtout, la possibilité pour ce même État d’interdire purement et simplement l’existance numérique et physique (puisqu’économique) de toute entreprise ou de tout citoyen qui lui déplaît… Voilà un tableau appétissant.
Quand on se souvient en outre des attaques actuelles contre la liberté d’expression (l’épisode Musk & Twitter en est une parfaite illustration), on voit se dessiner un bien sombre avenir.
Les pires tyrannies ont toujours procédé de la sorte : d’abord l’élimination de la liberté d’expression, puis la mise en place de Ministères de la Vérité (tant en France qu’aux États-Unis), puis le pistage aussi fin que possible de toutes les activités des individus, … et enfin, l’élimination (sociétale puis physique) des opposants.
Décidément, la France du « Monde d’Après » est vraiment réjouissante.
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