Tristement, Véran abandonne le masque. Pour le moment…
Ah, enfin, ça y est : comme Olivier Véran l’a annoncé en tirant une triste mine il y a quelques jours, c’est aujourd’hui la levée de l’obligation des masques dans les transports en commun. Manifestement, le virus, retranché dans les transports en commun et tabassé de tous côtés par les fines décisions politiques d’un gouvernement au taquet, a finalement laissé tomber et ne rôdera plus dans les rames bondées de la RATP.
Le soulagement est intense. La victoire quasi-totale.
Et finalement donc, après deux ans d’acharnements divers et variés de politiques de santé de plus en plus douteuses pour un bilan qu’on qualifiera pudiquement de médiocre, le Français va pouvoir rejoindre la déjà-longue cohorte de citoyens européens qui n’ont plus à pâtir de cette obligation arbitraire de masquer son visage dans les transports en commun, et ce malgré l’absence d’étude sérieuse établissant l’utilité du dispositif : non seulement, la comparaison « grandeur réelle » des pays avec et sans port de masque obligatoire ne permet pas d’affirmer la moindre utilité probante (et la corrélation négative permet même d’envisager un effet néfaste) mais en plus est-il maintenant établi que ce dispositif – qui empêche par définition le porteur de respirer à son aise – est clairement néfaste pour les enfants en plein développement cérébral.
Il était donc plus que temps que l’affichage vertuel facial s’arrêtât dans les rares endroits où il subsistait encore, seuls endroits où l’on pouvait encore affirmer qu’une terrible pandémie sévissait.
Les beaux jours sont de retour, les fleurs sortent, les arbres poussent et les petits oiseaux chantent. Le navetteur parisien peut enfin retrouver son légendaire sourire dans ces métros ponctuels aux volutes parfumées. La grande parade covidesque est terminée, on va enfin pouvoir reprendre le train-train de nos vies chahutées, et s’occuper des petits trac… AH MAIS NON, que dites-vous là ? N’oubliez-vous pas un peu trop vite tous ces malades, tous ces morts qui chaque jour s’amoncellent ? Qui nous dit que les contaminations (dont plus personne ne semble se soucier) ne continuent pas de s’additionner les unes aux autres ?
Eh bien peut-être mais à en juger par l’humeur des uns et des autres et les gros titres d’une presse toujours si remarquable à faire un travail de fond précis respectant une balance subtile entre information anodine et propagande putassière illimitée, tout le monde semble avoir intégré que la situation, au moins sur le plan épidémique, est globalement revenue à celle de 2018 ou 2019, ces années un peu fofolles où les gens se faisaient parfois la bise et se serraient la main de façon colloquiale sans l’avoir au préalable passée trois fois sous un bain de gel hydroalcoolique.
Dans ce contexte, les mimiques attristées d’Olivier Véran, l’actuel minustre de la Santé, revenant à regret sur l’obligation (idiote) de porter un masque dans les transports en commun, indiquent assez bien que le gouvernement n’entend vraiment pas lâcher aussi facilement son contrôle sur la population. Pour le gouvernement en général et Véran en particulier, aucune précaution n’est à exclure et surtout pas l’hypothèse qu’on doive, cet automne, repicouser massivement le cheptel au prétexte de l’un ou l’autre variant :
Notons au passage la savoureuse tirade « On a acquis tous les outils pour lutter efficacement contre cette pandémie », qui doit faire froid dans le dos à tous ceux qui se rappellent même vaguement de l’historique des institutions françaises en matière d’acquisition d’outils ou d’expérience.
Parallèlement et sans se démonter, la Direction générale de la Santé a courageusement réouvert à la commande les vaccins des principaux fabricants pour répondre à l’inévitable bousculade de Français qui voudront se faire injecter l’élixir miraculeux une quatrième fois, les trois fois précédentes n’étant apparemment pas suffisantes pour garantir une immunité vaccinale solide.
Ajoutons à cela que, normalement, le Pass vaccinal français devait expirer pendant l’été (31 juillet). Tout indique cependant que la députaillerie (reconduite triomphalement, soyons-en sûrs) se lèvera comme un seul homme pour garantir que ce magnifique outil sera conservé, quand bien même son impact sanitaire fut objectivement et mesurablement nul alors que son impact social fut tout aussi objectivement et mesurablement désastreux : ce serait dommage de mettre à la benne tous ces petits octets de surveillance et de rétorsion pratique, festive et citoyenne alors même que l’Union européenne, par le truchement de son Parlement, a elle-même copieusement relancé le bastringue jusqu’en juin de l’année prochaine, n’est-ce pas.
Et tout ceci se passe alors même qu’au niveau européen, on met (fort discrètement) en place les outils pour espionner toujours un peu plus les citoyens via d’habiles dérogations à des textes pourtant clairs. Ainsi, récemment, le même Parlement européen a voté favorablement pour une dérogation à la directive 2002/58/CE ce qui permet aux autorités d’espionner assez facilement les messages texte échangés sur Internet, en présentant cela comme une lutte contre la pédocriminalité, qui constitue, avec le terrorisme et le blanchiment d’argent, l’une des trois excuses les plus bateau pour dissoudre nos libertés.
Il faudrait être autiste ou d’une mauvaise foi de macroniste pour ne pas (vouloir) comprendre ce qui se passe : la clique des dirigeants actuels, qui a utilisé la pandémie de toutes les façons possibles pour accroître son pouvoir, ne veut absolument rien lâcher. La coalition d’extrême-centre qui se dessine lui donnera un véritable blanc-seing et continuer sur cette lancée autocratique ne fera courir aucun risque à l’exécutif, au moins politiquement.
Cependant, avec des pénuries possibles (voire voulues ou planifiées ?), l’inflation qui semble de moins en moins transitoire et contrôlée, et la situation sociale explosive en France, tout indique que ces envies de confinement, de contrôle social et de rétorsion du peuple français « à la chinoise » ne vont peut-être pas aussi bien se passer que prévu.
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