« Une mesure simple », conditionnée à « de l’engagement, de l’assiduité, de la motivation ». C’est par ces mots que le chef de l’État dessine ce mardi les contours du « Contrat engagement jeune » destiné aux Français de moins de 25 ans peinant à s’insérer sur le marché de l’emploi. Pour les soutenir, Emmanuel Macron annonce jusqu’à 500 euros par mois, en échange d’une formation. Le dispositif sera lancé le 1er mars 2022.
Le « Contrat engagement jeune » s’adresse aux moins de 25 ans qui se trouvent sans formation ni emploi depuis plusieurs mois. L’allocation jusqu’à 500 euros « pourra être versée sous condition de revenus, d’assiduité et d’acceptation des offres d’activité faites », détaille Emmanuel Macron.
Le chef de l’État a pris la parole sur ses réseaux sociaux pour capter l’attention des plus jeunes et leur expliquer directement l’objectif de cette nouvelle mesure. « Concrètement, dès le 1er mars, tous les jeunes de moins de 26 ans qui, sans formation ni emploi depuis plusieurs mois, s’inscriront, pourront bénéficier de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine pour découvrir un métier, se former, trouver un apprentissage ou un emploi », dit-il.
Le « Contrat engagement jeune » s’inspire de la Garantie jeunes, un parcours intensif d’accompagnement au succès reconnu. « Je ne me résous pas à ce que plusieurs centaines de milliers d’entre vous soient depuis trop longtemps sans emploi, souvent sans ressources. Sans perspectives », poursuit Emmanuel Macron.
En déplacement à Vitry-sur-Seine, Jean Castex a pris la parole en milieu de matinée pour détailler les enjeux du Contrat engagement jeune, qui devrait toucher « 400 000 jeunes en 2022 ». Soit les 200 000 personnes déjà concernées par la Garantie jeunes, supprimée et fondue dans le nouveau dispositif, auxquelles s’ajoutent 200 000 nouveaux bénéficiaires. Le Premier ministre promet « un accompagnement intensif et personnalisé avec un référent unique qui verra le jeune au moins une fois par quinzaine et si possible une fois par semaine (…) un parcours intensif qui doit réunir tous les atouts pour permettre au jeune de trouver un emploi dans un délai maximum de douze mois. » « C’est un objectif très ambitieux mais qui est à notre portée, grâce à l’investissement que nous consentons et grâce à la mobilisation et à l’engagement des entreprises, des collectivités, des associations », a-t-il commenté.
Devant les députés LREM, réunis en groupe à l’Assemblée, Jean Castex a redit vouloir « s’adresser aux jeunes les plus éloignés de l’emploi » et précisé la stratégie du gouvernement : « Ce n’est pas le RSA jeunes qui installerait les jeunes dans une allocation inconditionnée et permanente. Notre approche est celle du retour à l’emploi. » « Ce n’est pas un dispositif de plus, on simplifie tout le maquis des aides existantes, a martelé le Premier ministre. Tout le monde pourra disposer du même outil, avec des dispositifs d’accompagnement ciblés. » Christophe Castaner, le patron de députés de la majorité, a appuyé l’analyse de Jean Castex en qualifiant ce Contrat engagement jeune de « sujet très politique ». « Nous sommes dans une politique de construction, et pas d’allocation », a déclaré l’ancien ministre.
Le président avait promis ce dispositif lors de son allocution du 12 juillet. Ce projet a, depuis, fait l’objet d’un bras de fer entre Bercy et le ministère du Travail. L’accouchement fut laborieux, entre freins liés à des raisons budgétaires et doutes sur la capacité des missions locales à assurer rapidement la montée en charge du dispositif. Fin septembre, Emmanuel Macron avait même demandé à Élisabeth Borne de revoir sa copie.
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