samedi 30 octobre 2021

HALLOWEEN

 



Halloween

Une fête païenne commercialisée

La fête d’Halloween découle d’une fête celte, la fête de Samain, dont l’origine remonte à plus de 2 500 ans. Hydromel à flot, festin abondant, prédictions druidiques sur l’hiver à venir et sacrifices rituels célébraient, durant sept jours, tant la nouvelle année que l’esprit des défunts.
Charlotte Chaulin


Le nom Halloween serait une contraction de l’expression « All Hallows Eve » qui signifie « La veille de tous les saints ». Située à la jonction entre l'année qui se terminait et celle qui débutait, cette fête était vue comme un portail magique entre le monde des esprits et celui des vivants. Les esprits rendaient alors visite aux vivants.

L’arrivée du christianisme bouscula les traditions celtiques, païennes. Au IXème siècle, la Toussaint est fixée au Ier novembre par le pape Grégoire IV. Halloween est naturellement fixée la veille par les gaéliques, le 31 octobre.

Au Moyen Âge, de nouvelles pratiques virent le jour comme la tradition du porte-à-porte déguisé. Les enfants allaient frapper aux portes pour proposer des chansons ou plaisanteries en échange de friandises.

Une jack-o'-lantern traditionnelle (navet) irlandaise du début du xxe siècle exposée au Museum of Country Life.
La fête d’Halloween se glissa par la suite dans les bagages des deux millions d'Irlandais qui émigrèrent massivement aux États-Unis pour fuir la misère. Car, en 1845, une terrible famine causée par la maladie de la pomme de terre frappa l’Irlande de plein fouet. Et c'est en emportant avec lui ses coutumes et traditions que ce peuple importa ce qui deviendra un événement national majeur en Amérique : la fête d'Halloween.

En effet, les Américains adoptèrent tout de suite cette fête qu'ils s'approprièrent comme ils le firent avec la légende du Père Noël. Rappelons que ce vieux barbu délivreur de cadeaux dans la nuit du 24 décembre n'a enfilé son habit rouge et ses bottes noires qu'au XXème siècle lorsque Coca-Cola s'en empara comme figure publicitaire. Il était au départ un évêque de Myre (Asie Mineure) du IVème siècle, canonisé et fêté principalement dans les pays germaniques.

Illustration du roman pour enfants, Halloween à Merryvale par Alice Hale Burnett., 1916. Légende : Gardez ceci jusqu'à ce que je sois parti, puis tenez-le au-dessus de la lumière des bougies.
Dans cette même logique d'appropriation culturelle, les Américains détournèrent certains usages de la fête d'Halloween. Les Irlandais avaient coutume de creuser un navet en forme de visage menaçant et d’y placer une bougie pour en faire une lanterne comme dans la légende de Jack’O Lantern. Les Américains remplacèrent le navet par une citrouille. Tout simplement parce que le navet était peu cultivé outre-Atlantique. Il faut dire que la citrouille est aussi plus large et donc plus facile à sculpter !

En France, Halloween était célébrée en Bretagne du XVème au milieu du XXème siècle. Ce n'est qu'à la fin du XXème siècle qu'elle se diffusa dans tout le pays, pour deux raisons. La première est l'influence des États-Unis sur les pays occidentaux, le softpower américain, et la deuxième, qui en découle, est la sortie d’un nouveau téléphone de France Télécom en 1997 baptisé Olaween qui s’accompagna d’une campagne hors normes : 8.000 citrouilles furent installées au Trocadéro, à Paris.

8 000 citrouilles ont été installées au Trocadéro à Paris en 1997 pour la sortie du téléphone Olaween chez France Télécom


Mais jugée trop commerciale dans l’hexagone où elle s'est importée comme un bien de consommation, Halloween a du mal à s'implanter. Elle reste néanmoins présente dans la culture et l’imaginaire populaire, se retrouvant très souvent dans le cinéma d’horreur.

Pendant ce temps, aux États-Unis, Halloween engendrerait environ 8 milliards de dollars de recettes annuelles. Une affaire qui roule !
La légende de Jack’O Lantern

Illustration de Jack Stingy piégeant le diable

En Irlande vivait un maréchal ferrand avare et ivrogne, du nom de Jack. Un soir, alors qu’il se soûlait comme à son habitude à la taverne, le diable lui apparut pour lui demander son âme. Jack accepta de le suivre à une condition : que le diable lui paye un dernier coup à boire.

Ce dernier accepta et se transforma en une pièce de six pence pour payer sa tournée. Jack se saisit de la pièce et la glissa dans une bourse en cuir contenant une croix d’argent. Le diable se trouvant ainsi pris au piège fut contraint d’accepter la demande de Jack : lui donner un délai de dix années supplémentaires.

Dix ans plus tard, le malin se présenta à lui pour réclamer son dû. Jack lui demanda une ultime faveur : que le diable cueille pour lui une pomme avant de l’emmener.

Le diable accepta et grimpa à l’arbre. Jack sortit alors son couteau et grava une croix sur le tronc, piégeant ainsi le cornu, une fois de plus. Jack proposa alors de le libérer seulement contre la promesse du diable de ne jamais revenir. Le diable n'eut d'autre choix que d'accepter et Jack effaça la croix.

Mais lorsqu’il mourut, ses nombreux péchés lui interdirent les portes du paradis. Néanmoins, le diable ne put pas récupérer son âme ! L’âme de Jack se retrouva donc à errer seule dans le noir.

Le diable moqueur lui offrit un morceau de charbon infernal comme seule source de lumière. L’âme sculpta un navet pour y placer ce morceau et éclairer ses pas.

Depuis, cette âme errante porte le nom de Jack’O Lantern et réapparaît à chaque anniversaire de sa mort, la veille de la Toussaint...

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