« Il fallait réagir face à la montée de la criminalité à Marseille. Il fallait mettre en place des solutions d’urgence face au décrochage de l’agglomération dans ses domaines les plus vitaux : transports, logement, emploi, santé. » Signé Emmanuel Macron ? Non, Jean-Marc Ayrault. En novembre 2013. Avec déjà un plan massif (2,5 milliards d’euros), déjà la promesse de 300 nouveaux policiers, déjà un esprit de reconquête (sur les dealers ?), l’ancien Premier ministre rêvait la cité phocéenne non en capitale « de la Méditerranée », mais… « du Sud » !
Ajoutée au clientélisme endémique et à l’incompétence administrative, la fin calamiteuse de l’ère Gaudin a porté la deuxième ville de France au bord de la faillite, de la rupture républicaine. Après d’autres, le Président a donc raison de vouloir apporter une « réponse globale » au désastre marseillais. Mais une autre lecture laisse planer le doute sur son offensive pré-électorale. Pour paraphraser le chef de l’Etat, un mâle blanc ne vivant pas dans les quartiers nord, venant avec un plan, cela ne marche plus comme ça…
De fait, le barnum fait autour de la durée du séjour et du nombre de ministres dépêchés au soleil fleure bon la vieille politique, à défaut de solution inédite. Emmanuel Macron a beau avoir déclaré mercredi que « ce ne sont pas les milliards qui régleront les problèmes », ces milliards vont pleuvoir. Sans un mot sur le contrôle de l’efficacité des dépenses, ni sur le déclin des activités portuaires longtemps paralysées par le jusqu’au-boutisme syndical, ni sur les bisbilles territoriales sources de gaspillages ou sur l’Etat central, plus à l’aise en payeur démagogue qu’en décentralisateur responsable. Ce plan Cane-Cane-Canebière sonnera doux comme la chanson d’Alibert. De là à « sauver » Marseille…
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