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Dépenses, dette, déficit: la bamboche budgétaire, c’est pas terminé!
Par Rémi GodeauLa première politique est budgétaire, assurait Michel Debré. Que dira donc de l’action gouvernementale le budget pour 2022, dévoilé ce mercredi ? Pour vraiment le savoir, il faut d’abord s’affranchir des habituels leurres, bruits et artifices. Ne pas écouter les traditionnels chœurs de Bercy, prompts à célébrer en toutes circonstances les dépenses maîtrisées et la croissance retrouvée. Dénicher les maquillages et triturages, injustifiables, sous les milliards – pour le coup fondés – du quoi qu’il en coûte. Faire abstraction du contexte de pré-campagne, la surenchère de promesses des candidats de droite et de gauche faisant presque passer les largesses d’Emmanuel Macron pour des broutilles.
Au fil du simulacre budgétaire, il faut ensuite renoncer à exiger le minimum démocratique. La sincérité ? Une illusion quand 5 milliards d’euros de dépenses – revenu d’engagement, plan d’investissement et plan compétences – ne seront pas précisés le jour même de la présentation en conseil des ministres. Le contrôle ? Un mirage alors qu’une écrasante majorité des élus, biberonnés à l’argent magique, soutient encore et toujours le modèle d’une croissance tirée par la seule consommation payée par la dette.
Apparaît alors dans toute sa cruauté un double constat. Sous prétexte de crise sanitaire, le pouvoir a financé à crédit de nouvelles dépenses de fonctionnement, des charges pérennes non gagées sur des réformes à même de stopper la dégradation des services publics. Ceux qui croient au retour de l’Etat aggravent ainsi son impuissance. Et puis en affichant sa 48e année de déficits consécutifs, la France accentue son isolement en Europe. Une fois rétablie l’orthodoxie – même amendée – de Bruxelles, notre pays se trouvera entravé par ses piètres finances publiques. Son leadership déclassé, réduit aux seuls membres surendettés du sud.
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