L'ÉDITO DE L'OPINION Par Nicolas Beytout
Emmanuel Macron et la Renaissance
Il y a un mois, à l’occasion du 2000e numéro de l’Opinion, Emmanuel Macron prenait la plume pour décrire sa France de 2025. Voici qu’il complète cet exercice en décrivant, dans un long entretien accordé à la revue Zadig, sa France d’aujourd’hui. Il y parle territoires, appauvrissement de certaines vallées, expansion de grandes métropoles, transformation du pays. Il y parle géographie, et histoire aussi.
Car, et ce n’est pas un hasard, un mot revient à un mois d’intervalle dans les propos du chef de l’Etat : Renaissance. Pour Emmanuel Macron, la période troublée que nous traversons doit être reliée « à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance ». L’analogie est en effet frappante : « C’est l’époque des grandes peurs, des phénomènes qui forgent un peuple, je dirais même de la réinvention d’une civilisation. C’est aussi un moment de tensions (…) entre un Etat central et des féodalités, (…) sans oublier le rapport entre les religions ». Tout était là, il y a cinq ou six siècles, et tout y est à nouveau : la colère des Gilets jaunes, le déclin économique d’un modèle et la peur du déclassement, la puissance des corporatismes, les grandes épidémies et les affrontements autour de la religion. Tout.
Renaissance, un mot-clef pour décrypter ce que pourrait être le Macron de 2022. Car cette époque historique qu’il décrit, admiratif, est celle qu’il voit poindre désormais : révolution technologique, capacité au rebond et à la réinvention, grandes découvertes, exploration de continents ou d’astres méconnus, selon lui tout commence.
Reste le plus difficile : emmener les Français à partager cette confiance qu’Emmanuel Macron dit ressentir pour l’avenir, « cette prescience que nous avons cette force et cette inspiration en nous ». Confiance contre peur, ce sera un des grands débats de la prochaine présidentielle.
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