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Elections régionales: l’enjeu démocratique du vote en juin
La France serait-elle la seule nation à se montrer incapable d’organiser des élections en temps de Covid ? Elle qui s’enorgueillit de laisser ses écoles ouvertes sans craindre le brassage des élèves, de leurs parents et des profs, serait paralysée par la perspective des files d’attente d’électeurs lors de deux dimanches électoraux en juin prochain ? Partout la démocratie continue à vivre, partout, on vote : Israël en ce moment même, les Pays-Bas la semaine dernière, comme la Suisse juste avant, et bientôt l’Espagne et d’autres encore. Il suffit de le vouloir.
Emmanuel Macron hésite pourtant et son entourage fait monter la pression en prévision du 1er avril. Ce jour-là, le Conseil scientifique remettra ses recommandations sur la tenue des élections régionales et départementales en juin prochain. Mais sans attendre, les partisans d’un nouveau report (initialement, les scrutins auraient dû se dérouler ces jours-ci) plaident pour décaler ce rendez-vous à l’automne, au mieux. Leur argument du moment ? Les conditions sanitaires interdisent le bon déroulement d’une campagne électorale. Comme si tous les partis politiques, tous les candidats, ne se retrouvaient pas à gérer les mêmes contraintes.
La réalité est plus prosaïque : les conseils régionaux et leurs présidents ont été des acteurs engagés de la lutte contre le Covid, ce qui devrait valoir une forte prime aux sortants. Or aucun d’entre eux ne pointe à la majorité présidentielle. Et certains (Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et pourquoi pas Laurent Wauquiez) rêvent de se lancer ensuite dans la course à l’Elysée. C’est cette logique-là qu’un report des élections permettrait de casser. S’il repoussait les échéances, Emmanuel Macron serait inévitablement soupçonné de calcul politicien. Et de trahir sa promesse initiale de revitaliser la vie démocratique du pays.
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