Notre système de santé à l’heure du benchmark
La France est-elle le pays d’Europe le plus touché par la Covid-19 ? Combien de personnes contaminées dans l’Hexagone, de nouveaux cas, de victimes, de patients admis en réanimation, etc. ? A l’inévitable petit jeu du « benchmark » international entamé depuis le début de cette crise sanitaire, est venu s’ajouter un nouvel élément de comparaison pour jauger de notre résilience face au virus : l’état d’avancement de la campagne de vaccination. Un point sur lequel nous ne nous sommes guère illustrés, l’opération ayant débuté à un train de sénateur, même si les choses se sont un peu améliorées.
De là à nous coiffer du bonnet d’âne dans la gestion de cette crise, il y a un pas. Partout sur le continent, il y a eu, il y a et il y aura encore des couacs. Si la France n’est pas si nulle, il est grand temps, néanmoins, qu’elle atterrisse et cesse de penser qu’elle dispose du meilleur système de santé du monde. Que notre coûteux modèle de protection sociale fasse des envieux est une chose. Mais vivre dans le fantasme que nos infrastructures hospitalières seraient les plus efficaces constitue un coupable péché d’orgueil.
A force de dresser des louanges aux médecins et soignants, héros de la première ligne, on en oublie que ces derniers sont souvent réduits au système D – rappelons-nous la pénurie de blouses, gants et masques en mars dernier – et prisonniers de pesanteurs administratives comme seule la France peut en imaginer. Et dire qu’en l’espace de quatre ans, deux lois (2016 et 2019) et une grande concertation (le fameux « Ségur ») se seront penchées sur la modernisation de notre système de santé… Tellement efficace que ce lundi, au beau milieu d’une guerre sanitaire qui se durcit avec l’arrivée d’un nouveau variant du virus, des médecins entament un mouvement de grève illimitée.
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