Proportionnelle, calendrier électoral: la pandémie, meilleure alliée de l’exécutif
Les inquiétudes grandissantes de LREM
Incontrôlable et incontrôlée, pour des raisons diverses et variées, dont certaines sont directement liées à une mauvaise anticipation de l’État français, la pandémie est devenue la meilleure alliée de l’exécutif.
Elle lui permet de ne pas tenir ses engagements électoraux, à l’image de l’abandon de la réforme du mode de scrutin aux élections législatives, ou d’envisager le plus sérieusement du monde un nouveau report des élections départementales et régionales…
« Je crains que si jamais la décision de reporter après la présidentielle, les élections départementales et régionales, [était prise], vous ne puissiez pas endiguer une autre pandémie, qui est la pandémie politique. Vous serez suspectés de tout ! Vous serez vilipendés ! Et cela aboutira à quoi ? À plus d’abstention », a déclaré Jean-Louis Debré lors de son audition au Sénat du 13 janvier 2021. L’influent président du Conseil constitutionnel manifestait ainsi son anxiété face aux velléités liberticides d’une part grandissante de l’exécutif, suivi en cela par une majorité au garde à vous, peut-être désireuse de ne pas affronter l’épreuve électorale après la déculottée que furent les dernières élections municipales.
La République En Marche est en grande difficulté lors des élections intermédiaires, hors les élections européennes qui sont moins sujettes aux équilibres précaires de la politique locale. La plupart des sondeurs annoncent d’ailleurs une claque pour le parti présidentiel aux prochaines élections régionales et départementales, qui devraient accorder des « primes aux sortants » et peut-être conforter la progression des Verts et l’enracinement du Rassemblement national. Alors que tout semblait au vert pour que ces deux rendez-vous électoraux soient décalés au mois de juin, des voix dissidentes et des esprits chagrins se font jour dans la majorité. La pandémie « ne permettrait » pas la tenue d’élections.
La démocratie confinée?
Veulent-ils mettre notre démocratie sous cloche comme ils l’ont fait pour notre vie sociale et notre vie économique ? On pourrait le penser tant les mesures les plus illogiques et incompréhensibles se succèdent à un rythme effréné. La bêtise de nos dirigeants est aussi contagieuse que ces variants anglais et brésiliens qu’on ne sait pas retenir là où ils sont apparus. On ne ferme pas les frontières avec le Brésil ou l’Afrique-du-Sud, comme le réclament même les plus à gauche des médecins et des élus depuis déjà plusieurs semaines – le député Sébastien Nadot l’avaient ainsi fait sur Twitter avant de se raviser -, et comme le comprendraient les voyageurs, mais on envisage le plus sérieusement du monde de reporter aux calendes grecques les deux dernières élections avant l’élection présidentielle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire