Ces déconnectés qui nous gouvernent
Elle était redoutée, voilà la deuxième vague de Covid-19 qui approche à grands pas. La propagation du virus s’est accélérée dans l’Hexagone ; les unes après les autres, les villes françaises basculent en alerte maximale. Est-on mieux armé pour y faire face ? Sur le front numérique, certainement pas.
L’application StopCovid, utile pour faire le travail de traçage que les restaurateurs doivent désormais effectuer manuellement, est un bide - le ministre de la Santé l’a admis récemment. Plus gênant : très peu a été fait pour qu’il en soit autrement. Les chantres de la start-up nation peuplent-ils l’Elysée ? Ils ont manifestement oublié les bases du « growth hacking » sur le perron. Tant pis pour les Français qui font encore les frais de la déconnexion – littéralement – des élites.
Déconnecté, le Premier ministre qui avoue ne pas avoir téléchargé StopCovid, comme si l’exemplarité des élus n’incluait pas une bonne hygiène numérique. Déconnecté, le secrétaire d’Etat en charge du Numérique qui vante l’architecture technique de StopCovid devant le Sénat alors que personne n’utilise l’application. Faut-il rappeler que le principe du « construisez, et ils viendront » ne marche que dans la fiction…?
Déconnecté, au sens propre et figuré encore, le conseil municipal de Lille qui adopte un moratoire sur le déploiement de la 5G. Il changera peut-être d’avis mardi, après qu’Apple aura dévoilé son nouvel iPhone compatible avec cette technologie, ultime signal attendu par le secteur pour accélérer sur les infrastructures.
Si chacun est libre d’être un tech refuznik plus ou moins convaincu, ce privilège devrait échapper à nos dirigeants dès lors que leur technophobie est lourde de conséquences pour les citoyens et les entreprises qui la subissent. Sur le front sanitaire comme économique.
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