mercredi 26 août 2020

MASQUES: LES EFFETS PERVERS DU TOUJOURS PLUS

 L'ÉDITO DE L'OPINION EE

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Coronavirus

Masques: les effets pervers du toujours plus

Rémi Godeau

Il court, il court, l’exécutif… Il court après ce masque symbole de sa gestion erratique de la crise du coronavirus. Un temps jugée inutile, voilà la protection faciale érigée en barrière absolue en cette rentrée « à haut risque sanitaire ». A tel point qu’on se demande où s’arrêtera l’engrenage.

D’abord réservé à la première ligne, le masque devient obligatoire pour tous, partout ou presque, au gré d’indicateurs à géométrie variable. Dans les lieux publics, mais aussi dans l’entreprise, à l’école – en attendant le domicile privé ? Pour les plus âgés, les navetteurs, les plus fragiles, et désormais les élèves de plus de 11 ans – pourquoi pas à partir de 6 ans comme en Italie ? Un premier temps à tarif réglementé, puis à prix libre, distribué par l’administration aux populations « vulnérables », peut-être un jour gratuit dans les collèges et lycées – avant une distribution en libre-service au nom d’un « droit au masque » sur fond de justice virale ?

Que le gouvernement s’adapte au retour de l’épidémie et à l’état – fluctuant – du savoir scientifique, rien de plus logique. Sauf que sa surenchère dans la précaution a le goût d’une fuite en avant, un air de mieux vaut interdire que faillir, systématiser que rater, obliger qu’expliquer. Au prétexte de santé publique, jusqu’où ira l’intrusion dans l’intime ? Et comment croire que la contrainte permanente, source d’une bureaucratisation et d’une infantilisation croissantes, suffira à rassurer le citoyen, prié de croire tout et son contraire ?

En cinq mois, les Français ont fait preuve d’une extraordinaire capacité d’adaptation. Une très large majorité a adopté le masque, guidée moins par la peur que par la responsabilité. C’est cette voie qu’il faut suivre : la confiance ne se décrète pas, ni ne se construit par accumulation d’injonctions contradictoires.

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