L'ÉDITO DE L'OPINION
Milliards, milliards
Une vérité désagréable à entendre
Par Nicolas BEYTOUT
Des milliards d’euros, des milliards à donner le tournis. En voilà 6,5 pour les jeunes, 7 pour les soignants, sans compter les 10 qui venaient d’être alignés pour soulager la dette des hôpitaux. En voici encore une poignée (sans autre précision) pour la SNCF qui s’était déjà défaussée sur l’Etat d’une dette de 35 milliards. Ajoutons plusieurs dizaines de milliards pour le chômage partiel, pour les agriculteurs, la culture, le tourisme, et Air France ou Renault. Et ce chiffre magique : 100 milliards pour la relance.
Naturellement, personne n’aurait l’idée de contester qu’il ait fallu répondre par des moyens exceptionnels à l’invraisemblable crise sanitaire, économique et sociale qui s’est abattue sur le monde entier.
Mais, alimenter quotidiennement le moulin à dépenses devrait au minimum se faire avec, dans le discours, un rappel à la réalité : cet argent devra être remboursé. Au lieu de cela, on crée l’illusion que personne ne paiera : Emmanuel Macron affirme que ce ne sont pas les contribuables, le Premier ministre soutient qu’il n’y aura pas d’impôt nouveau, petit arrangement avec la vérité puisque des impôts européens vont apparaître, et que des taxes qui devaient disparaître seront maintenues pendant des dizaines d’années. Quant aux promesses de réduction d’impôts, décision bienvenue, elles ne devraient s’entendre qu’avec leur corollaire : la baisse de la dépense. Or rien de ce côté-là : la réforme des retraites et de l’assurance-chômage sont ajournées, le train de vie de l’Etat reste immuable et, malgré des dépenses sociales au sommet, on relance un projet « dépendance » à plus de 3 milliards par an.
La vérité est peut-être désagréable à entendre, mais ça ne peut pas durer comme cela. La France entrant bientôt en période pré-électorale, il ne se passera rien de tangible d’ici 2022. C’est alors qu’il faudra faire les comptes.
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