Dette, le retour. Puisque le défaut est inimaginable, l’annulation douce illusoire, l’inflation évaporée, il ne reste pas trente-six solutions pour s’attaquer à la dette héritée de la crise du Covid-19. Dire que la croissance suffira à régler la question est un gros mensonge. Comment un pays qui refuse de débattre sur le temps de travail peut espérer retrouver la dynamique des Trente Glorieuses ? Et puis les hérauts de la décroissance poussent leurs pions. Non, il faudra aussi réduire les dépenses pour améliorer le solde budgétaire primaire et augmenter, ou du moins consacrer une part plus importante des impôts au remboursement.
Comment l’avouer ? Impossible pour le gouvernement de concéder que l’Etat devra réviser à la baisse des prétentions interventionnistes – l’argent magique permet désormais toutes les largesses. Et impossible, dans un pays détenant le record mondial de la pression fiscale, d’annoncer un alourdissement de la fiscalité, sauf à prétendre – autre contrevérité – qu’il suffit de faire payer les « riches » pour résoudre l’équation. Résultat, Bercy en est à jouer les Houdini, comme l’écrit dans l’Opinion Olivier Auguste. L’habillage comptable consiste donc à saucissonner la dette pour en masquer l’ampleur. Après avoir séparé la dette Covid de la dette générale (et passer ainsi sous le seuil fatidique des 100 %), pourquoi ne pas cantonner la nouvelle dette de la sécu, la dette retraite de la fonction publique, la dette Défense, etc. Abracadabra : de l’éparpillement viendrait la disparition… Dans un esprit de transparence, les Finances feraient mieux de distinguer, pour s’en inquiéter, la part de la dette affectée aux dépenses de fonctionnement…
A la fin, il faudra quand même payer. On savait nos dirigeants imbattables pour dépenser l’argent qu’ils n’ont pas. On les sait maintenant aussi capables de capter l’impôt qu’ils n’ont pas encore perçu. L’histoire de la contribution au remboursement de la dette sociale – 0,5% prélevé sur la plupart des revenus – est révélatrice. Créée en 1996 pour boucher une fois pour toutes le trou de la Sécu, elle devait s’éteindre treize ans et un mois plus tard. Elle est toujours là. La seule annonce de l’apurement de la dette sociale cette année a suffi à provoquer une pluie de recommandations sur l’utilisation de cette contribution temporaire amenée à durer. La manne annuelle de 8 milliards d’euros devait servir au financement de la dépendance, puis à la réforme des retraites. Ce devrait donc être le remboursement de la dette Covid… jusqu’en 2043.
C’est un jeu de bonneteau fiscal. Il trahit l’indigence de l’« Etat stratège », condamné à sauter sur la moindre recette pour éviter la banqueroute. Son court-termisme aussi car, par ricochet, il faudra trouver d’autres moyens pour le cinquième risque. Hommage à la prestidigitation, le ministère du Budget sait faire passer une moindre hausse pour une baisse. Il tentera de nous faire croire que le maintien d’une contribution normalement vouée à disparaître n’est pas un alourdissement fiscal. C’est pourtant le premier. Pas le dernier.
Bonne lecture !
Comment l’avouer ? Impossible pour le gouvernement de concéder que l’Etat devra réviser à la baisse des prétentions interventionnistes – l’argent magique permet désormais toutes les largesses. Et impossible, dans un pays détenant le record mondial de la pression fiscale, d’annoncer un alourdissement de la fiscalité, sauf à prétendre – autre contrevérité – qu’il suffit de faire payer les « riches » pour résoudre l’équation. Résultat, Bercy en est à jouer les Houdini, comme l’écrit dans l’Opinion Olivier Auguste. L’habillage comptable consiste donc à saucissonner la dette pour en masquer l’ampleur. Après avoir séparé la dette Covid de la dette générale (et passer ainsi sous le seuil fatidique des 100 %), pourquoi ne pas cantonner la nouvelle dette de la sécu, la dette retraite de la fonction publique, la dette Défense, etc. Abracadabra : de l’éparpillement viendrait la disparition… Dans un esprit de transparence, les Finances feraient mieux de distinguer, pour s’en inquiéter, la part de la dette affectée aux dépenses de fonctionnement…
A la fin, il faudra quand même payer. On savait nos dirigeants imbattables pour dépenser l’argent qu’ils n’ont pas. On les sait maintenant aussi capables de capter l’impôt qu’ils n’ont pas encore perçu. L’histoire de la contribution au remboursement de la dette sociale – 0,5% prélevé sur la plupart des revenus – est révélatrice. Créée en 1996 pour boucher une fois pour toutes le trou de la Sécu, elle devait s’éteindre treize ans et un mois plus tard. Elle est toujours là. La seule annonce de l’apurement de la dette sociale cette année a suffi à provoquer une pluie de recommandations sur l’utilisation de cette contribution temporaire amenée à durer. La manne annuelle de 8 milliards d’euros devait servir au financement de la dépendance, puis à la réforme des retraites. Ce devrait donc être le remboursement de la dette Covid… jusqu’en 2043.
C’est un jeu de bonneteau fiscal. Il trahit l’indigence de l’« Etat stratège », condamné à sauter sur la moindre recette pour éviter la banqueroute. Son court-termisme aussi car, par ricochet, il faudra trouver d’autres moyens pour le cinquième risque. Hommage à la prestidigitation, le ministère du Budget sait faire passer une moindre hausse pour une baisse. Il tentera de nous faire croire que le maintien d’une contribution normalement vouée à disparaître n’est pas un alourdissement fiscal. C’est pourtant le premier. Pas le dernier.
Bonne lecture !
Rémi Godeau
Rédacteur en chef
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