L'édito de l'Opinion
Idéologie
Municipales: la crise du logement ou l’économie par les nuls
Par Rémi GODEAU.
Benjamin Griveaux a fait des heureux : les propriétaires parisiens, ces « rentiers » soumis à l’IFI. Avec sa proposition d’un apport de 100 000 euros pour faciliter l’achat d’un logement, le candidat LREM à la mairie de Paris a moins de chance d’aider les classes moyennes que d’alimenter la spéculation immobilière. Le résultat de cette mesure à 2 milliards d’euros est connu d’avance : le flop ! Même destin funèbre pour le blocage des loyers – pourtant panacée de tout programme de gauche. Avec ces calembredaines, la capitale et les grandes métropoles n’ont pas fini de se vider…
Mais qu’importe : le but n’est pas de réussir, mais de gagner. Moins de solutionner que de berner. Incompétence ou cynisme ? Ces municipales ravivent un travers bien français : le primat absolu du politique, héritage révolutionnaire ravivé par le populisme. A droite comme à gauche, les lois du marché ne sauraient ainsi résister à la volonté des dirigeants du peuple. Cette sornette permet de faire prévaloir l’idéologie sur la vraie vie. Et tant pis si, malgré les dizaines de milliards d’euros d’argent public dépensés chaque année, la crise du logement ne cesse de prospérer.
Cette inculture mâtinée de dogmatisme se trouve désormais aggravée par la surenchère écologique, source de nouveaux délires. Au nom de la lutte contre la bétonisation, on interdit d’accroître l’offre de mètres carrés. Au prétexte du combat contre la densification, on expulse les habitants en périphérie. Sans jamais tenir compte des externalités négatives, on promet des travaux titanesques pour les espaces verts… A chaque fois, l’étranglement réglementaire de la croissance n’empêche pas nos Gribouille d’en distribuer les dividendes… à fonds perdu. Comment ne pas voir que ce déni de réalité accentue le divorce entre classe politique et forces vives ?
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