Par Violette Salle
Coluche candidat à la présidentielle en 1981 : découvrez sa lettre d’abandon exclusive
En 1981, Coluche se présentait à l'élection présidentielle, avant de finalement retirer sa candidature quelques mois après. Son ancien directeur de campagne, Romain Goupil, a lu en exclusivité sa lettre de renoncement dans Touche pas à mon poste.
C’était l’un des humoristes préférés des Français. Mais au-delà de ses célèbres blagues et sarcasmes, Michel Colucci, dit Coluche, était aussi un homme engagé. A tel point que le 30 octobre 1980, il organise une conférence de presse où il révéla sa candidature à l’élection présidentielle de 1981. Si certains ont vu cette candidature comme une énième blague de l’humoriste, Coluche avait toutefois récolté 16% d’intention de vote lors d’un sondage. Menacé, sous pression et avec l’assassinat de son régisseur René Gorlin, celui qui est décédé à Opio en 1986 a finalement préféré abandonner la course à la présidentielle, le 16 mars 1981. Ce 13 février dans Touche pas à mon poste, Romain Goupil, ancien directeur de campagne de Coluche, a révélé en exclusivité la lettre de renoncement écrite par l’humoriste. “Je ne suis plus candidat. D’abord parce que probablement je n’aurais pas (ou plus) les 500 signatures vu que depuis qu’ils m’ont écrit pour me les promettre, déjà beaucoup de maire m’ont signifié qu’ils ne pourraient pas confirmer, vu que leurs partis respectifs leur avaient interdit”, a lu Romain Goupil.
"J'espère qu'un jour, les retraités auront une retraite décente"
“Je suis interdit à la radio, à la télé. Tous ceux qui ont essayé de me soutenir se sont fait virer. La grande presse fait le silence, les maires se dégonflent, tout part en c******s, moi aussi”, écrivait Coluche en 1981. “J’ai voulu m’amuser, et amuser les autres dans une période d’une grande tristesse et d’un grand sérieux, c’est le sérieux qui gagne. Et bien tant pis. Des gens seront déçus, je le suis aussi”, a ensuite lu Cyril Hanouna. Coluche s’est ensuite adressé à la jeunesse française ainsi qu’aux retraités dans sa lettre, et a enfin eu un mot pour les journalistes : “J’espère qu’un jour, les jeunes pourront se promener dans les rues sans que la police ne les agressent. J’espère qu’un jour, les retraités auront une retraite décente et qu’ils pourront s’arrêter de travailler à un âge où l’on peut encore profiter de la vie. J’espère qu’un jour, les journalistes pourront exercer leur métier sans être obligés de cirer les pompes du pouvoir”.
“Aujourd’hui, je me demande comment j’ai pu croire que ma candidature ferait rire les médias et les hommes politiques. Si j’avais fait 2% dans les sondages, on aurait trouvé ça rigolo. Mais 10%, c’est trop. Messieurs, les hommes politiques de métier, j’avais mis le nez dans le trou de votre c**, je ne vois pas l’intérêt de le laisser. Amusez-vous bien, mais sans moi”, concluait Coluche dans sa lettre de renoncement à la présidentielle de 1981.
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