L'édito de l'Opinion
Blasphème et justice
Affaire Mila: une étrange génuflexion devant l’islam
Par:
Nicolas Beytout
Islam, 1 ; laïcité, 0. C’est le résultat, très préoccupant, de la lamentable affaire Mila, du nom de cette jeune fille qui, pour avoir insulté l’islam, se retrouve à la fois menacée de mort sur les réseaux sociaux, et poursuivie par la justice française. Ses propos, certes d’une intense vulgarité, ont provoqué l’ouverture par le parquet d’une enquête pour « incitation à la haine raciale », avec l’approbation explicite et maladroite de la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, pour qui l’insulte à une religion est « évidemment une atteinte à la liberté de conscience ». Quant au déferlement de haine dont Mila a été la cible sur les réseaux sociaux, il a fallu qu’elle porte plainte pour que la justice se décide à ouvrir, là aussi, une enquête. Flagrante, terrifiante disproportion.
Insensiblement, notre pays vient de franchir un cap dans l’acceptation d’un islam devenu intouchable. Car si la loi interdit d’injurier ou de diffamer quiconque en raison de sa religion, elle considère en revanche que critiquer, moquer, insulter une religion, l’islam ou une autre, est un droit fondamental. Jusqu’alors, la France ne punissait pas le blasphème. Voilà notre pays qui semble s’y résoudre, comme tétanisé par la crainte permanente d’être accusé d’islamophobie.
Cette dérive est d’autant plus inquiétante qu’elle s’accompagne d’un retour des attaques les plus abjectes contre le christianisme. France Inter (radio de service public, faut-il le rappeler) a ainsi diffusé il y a trois semaines une séquence humoristique d’une époustouflante finesse dans laquelle Jésus était joliment traité de « pédé » que les Romains, au moment de le crucifier, auraient mieux fait « d’enculer ». Cette gracieuse poésie, parfait exemple de blasphème, n’avait semble-t-il pas ému le ministère public, et juste amené la maison Radio France à présenter des excuses. Islam 1 ; christianisme, 0.
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