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Grigori Efimovitch Raspoutine, par la suite Raspoutine-Novyi (en russe : Григорий Ефимович Распутин-Новый1), probablement né le 9 janvier 1869 ( dans le calendrier grégorien) dans le village de Pokrovskoïe et mort assassiné le 17 décembre 1916 ( dans le calendrier grégorien), est un pèlerin, mystique et guérisseur russe. Il a été le confident d'Alexandra Feodorovna, épouse de l'empereur Nicolas II, ce qui lui a permis d'exercer une forte influence au sein de la cour impériale russe.
Originaire des confins de la Sibérie, il se présente comme un strannik, un pèlerin mystique errant, et se prétend starets et prophète. Si aucune source ecclésiastique n’atteste son appartenance à un quelconque ordre religieux, il affirme sa fidélité à l'Église orthodoxe russe mais est suspecté d'appartenir à la secte des khlysts. L'hypothèse la plus généralement retenue est qu'il est surtout un aventurier, se présentant comme pèlerin itinérant, doté d'un grand pouvoir de séduction.
En 1907, réputé guérisseur, il est pour la première fois invité par le couple impérial au chevet de leur fils, Alexis, héritier du trône atteint d'hémophilie. Raspoutine gagne en influence, en particulier pendant le conflit mondial. La tsarine et sa famille le considèrent comme un guérisseur, un mystique, voire un prophète. Ses ennemis le décrivent comme un charlatan débauché, mû par un appétit sexuel démesuré et même comme un espion. Il participe ainsi à jeter le discrédit sur la famille impériale et constitue l'un des éléments de la chute des Romanov. Il est assassiné à la suite d'un complot fomenté par des membres de l'aristocratie.
Certaines zones d'ombre subsistent sur sa vie et son influence, sa biographie étant surtout basée sur des témoignages partiaux, en partie alimentés par la propagande antimonarchiste, des rumeurs et des légendes. Après sa mort, son mythe inspire nombre d’écrivains et artistes. Longtemps diabolisé, il bénéficie par la suite en Russie d’une opinion moins défavorable que de son vivant
Assassinat
L’historien Edvard Radzinsky a pu donner les détails de cet assassinat grâce aux archives de la Commission extraordinaire de 1917 et le dossier secret de la police russe.
La famille Romanov, jalousant les faveurs dont bénéficie Raspoutine, choquée par sa réputation scandaleuse, ses débauches, dans lesquelles des noms de femmes de la haute noblesse sont mêlés, s’oppose de plus en plus ouvertement au « starets ». De plus, en pleine guerre mondiale, le bruit court qu’il espionne au profit de l’Allemagne. Plusieurs complots se trament contre lui.
Une conjuration aboutit à son assassinat dans la nuit du 16 au alors qu’il est l’invité du prince Félix Ioussoupov, époux de la grande-duchesse Irina, nièce du tsar. Parmi les principaux conjurés se trouvent le grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin de Nicolas II et amant du prince, le député d’extrême-droite Vladimir Pourichkevitch, l’officier Soukhotine, le docteur Stanislas Lazovert ainsi que l'agent secret britannique Oswald Rayner. Ioussoupov, chez qui est commis l’assassinat, en publie, en 1927, le récit détaillé mais quelque peu arrangé.
Le cadavre est retrouvé le au petit matin. Gelé et recouvert d’une épaisse couche de glace entourant le manteau de castor, le cadavre est remonté à la surface de la Neva au niveau du pont Petrovsky. L’album de photos de police exposé au Musée d’histoire politique de la Russie de Saint-Pétersbourg révèle le visage de Raspoutine défoncé par des coups et son corps transpercé de trois balles tirées à bout portant.
Une première version indique que l’autopsie, faite le jour même de la découverte du corps à l’Académie militaire par le professur Kossorotov, révèle que Raspoutine n’est mort ni du poison, ni des balles, ni des commotions et des coups assénés, mais que la présence d’eau dans les poumons prouverait qu’il respirait encore au moment où on le jeta dans la petite Neva. Mais une seconde version, qui semble être la version officielle, indique que le « Starets » n'a pas été empoisonné, et qu'il serait bien mort de la balle tirée à bout touchant dans le front. En effet, il n'y aurait eu aucune présence d'eau dans les poumons lors de l'autopsie, et le docteur Lazovert avouera plus tard au Prince Félix Ioussoupov et à Dimitri Pavlovitch qu'il ne leur a jamais réellement fourni du cyanure, mais un simple produit inoffensif. Ainsi, le célèbre récit horrifique de la nuit du 16 au , donnant à Raspoutine un visage de Diable n'est certainement que pure invention. Cela n’empêche que le célèbre guérisseur connut une mort atroce voulue par la jalousie intense des hautes instances aristocrates.
Plusieurs personnes ayant eu vent de la nouvelle viennent puiser l’eau où Raspoutine a été trouvé mort : elles espèrent ainsi recueillir un peu de son pouvoir mystérieux
À la demande de l'impératrice, Raspoutine est inhumé le 22 décembre 1916 ( dans le calendrier grégorien) dans une chapelle en construction, près du palais de Tsarskoïe Selo. Un monument commémoratif y fut élevé dans les années 1990.
Au soir du 22 mars, sur ordre du nouveau Gouvernement révolutionnaire provisoire, on exhume le corps de Raspoutine. Pour le faire disparaître, on ramène le corps et son cercueil à Saint-Pétersbourg et on l'incinère dans une chaudière de l'institut polytechnique puis ses cendres sont dispersées dans les forêts environnantes. Mais, selon la légende, seul le cercueil aurait brûlé, le corps de Raspoutine restant intact sous les flammes
Raspoutine aurait prédit à la tsarine:
« Je mourrai dans des souffrances atroces. Après ma mort, mon corps n'aura point de repos. Puis tu perdras ta couronne. Toi et ton fils vous serez massacrés ainsi que toute la famille. Après, le déluge terrible passera sur la Russie. Et elle tombera entre les mains du Diable. »
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