mercredi 6 novembre 2019

EMMANUEL MACRON ET L'ARCHIPEL FRANÇAIS


Mitan

Emmanuel Macron et l’archipel français

Nicolas Beytout
Lorsqu’il franchira cette semaine le mitan de son quinquennat, Emmanuel Macron regardera-t-il derrière lui ? Mettra-t-il en balance les travaux accomplis et les promesses tenues d’un côté, les loupés et les instants où sa présidence a failli basculer de l’autre ​? Ou préférera-t-il considérer ce qu’il lui reste de temps pour donner un sens à son action et réussir son mandat ​? A mi-parcours, beaucoup, en effet, reste à faire pour ce Président élu sur la promesse de remettre la France en marche. L’enjeu est donc simple ​: continuer à réformer malgré les deux obstacles de taille qui sont dressés devant lui. Le premier est un classique de la vie politique, c’est l’entrée dans une succession ininterrompue de campagnes électorales pendant lesquelles la crainte de déplaire paralyse l’action ​: municipales, régionales, la France va vivre au rythme d’un scrutin par an avant la grande explication de l’élection présidentielle de 2022. La deuxième moitié du quinquennat sera donc une longue période pré et post-électorale, peu propice à la prise de risque.
Le second obstacle tient au climat social qui s’est installé en France ​: venant après la crise des Gilets jaunes, la réforme des retraites met les nerfs à rude épreuve et semble être un défi permanent au chef de l’Etat. S’il va jusqu’au bout, son quinquennat en sera transformé.
Mais réformer n’est pas tout. Un autre problème, beaucoup plus redoutable, reste entier ​: apaiser la société française. Menacé par le communautarisme, tenaillé par un pessimisme sans égal dans le monde développé, le pays profond doute de son unité et se divise. Il « ​s’archipellise ​», pour reprendre la judicieuse image du politologue Jérôme Fourquet. La France a le mal de vivre, et Emmanuel Macron n’a pour l’instant pas de remède. Son projet politique était faible sur les questions régaliennes, flou sur les sujets de laïcité et de religion. C’est son défi 2022.

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