MALAISE DANS LA DÉMOCRATIE
par Vincent Trémolet de Villers publié le 10 octobre 2019
Le divorce est-il consommé ? Ces derniers jours auront
été ceux de la grande rupture entre la parole publique et l’opinion. Ministres
qui défilent en vain devant l’usine calcinée de Rouen ; vote d’un
amendement sur la GPA en pleine nuit ; contorsions insensées pour
reconnaître, après la tuerie de la est
un attentat ; palabres sur l’immigration ; indolence pitoyable ;
48 heures d’attente pour faire du terroriste quand il suffisait d’une minute…
Réalisée par la Fondapol et OpinionWay, avant même cette
tragique semaine, la première vague de notre indicateur de la protestation
électorale dévoile la colère grandissante des Français vis-à-vise la politique
en particulier. Ce diagnostic du malaise qui plombe notre démocratie n’épargne
personne. Nier ce phénomène, c’est l’alimenter ; le condamner, c’est
décupler sa force. Le premier devoir est de comprendre. Un sentiment commun est
à l’origine de cette défiance : la triste réalité-économique, culturelle,
sociale, sécuritaire- que subit une grande part de nos concitoyens, et dans
laquelle l’immigration incontrôlée joue un rôle majeur, n’est jamais prise en
compte par ceux qui y échappent. Pire, même , elle est niée. On renvoie à ceux
qui éprouvent ,chaque jour, le déclassement et la dépossession, des batteries
statistiques illustrant leur supposé bien-être, quand ce n’est pas le décor
Potemkine des téléfilms. Au malheur quotidien répond plus belle la vie.
Comprendre d’abord, tout faire ensuite pour éviter
l’affrontement qui se dessine entre le « peuple » et les
« élites ». Cette partition sociologique, géographique installe un
climat dont les candidats, de part et
d’autre, tireront un profit immédiat- Marine Le Pen pourrait arriver en tête au
premier tour, Emmanuel Macron gagnera le second-, mais après ?
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