Absente de l’université d’été du Medef, Marion Maréchal donne sa version du libéralisme
- Par Clotilde Dumay ( LE FIGARO)
- LE SCAN POLITIQUE - Dans une tribune publiée sur Atlantico, Marion Maréchal expose «ce (qu’elle) aurai(t) dit au Medef si on (l)’avait laisser y aller».Elle aurait dû prendre la parole ce jeudi, à l’université d’été du Medef. Mais face à la polémique suscitée par l’annonce de sa venue, Marion Maréchal s’est finalement vue retirer son invitation. C’est donc dans une tribune publiée sur le site d’information Atlantico que l’ancienne députée du Vaucluse a choisi d’évoquer les principes économiques auxquels elle croit.«Certains ont tenté de justifier mon invitation par mon étiquette “libérale”, écrit-elle d’abord. Un qualificatif tantôt infamant, tantôt valorisant selon le commentateur. La difficulté du dialogue dans cette démocratie tient pour partie au fait que ce type de mot valise ne recouvre pas nécessairement la même réalité, ni le même sens dans la bouche de ceux qui l’utilisent.» De ce constat, Marion Maréchal pose un point de départ: «S’il est bien une question fondamentale pour moi en économie, c’est celle de la liberté.»Prenant pour exemple le général de Gaulle, la directrice de l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep) à Lyon défend d’abord «l’indépendance française» sur le plan financier. «Si notre dette n’était pas aussi importante, ou du moins si elle ne servait pas principalement à financer nos dépenses de fonctionnement, nous n’aurions de compte à rendre à personne mais surtout la voix française pèserait bien davantage dans les rapports de force internationaux», assure-t-elle.
«Il existe une troisième voie»
Avant de prôner «la liberté personnelle dans un pays champion du monde de la pression fiscale», tout en reconnaissant que «le capitalisme ne peut pas fonctionner grâce aux seules forces du marché». «L’État est nécessaire pour protéger les marchés, punir les tricheurs, éviter les ingérences extérieures, protéger les secteurs stratégiques, garantir des investissements de long terme qui n’attirent pas les capitaux privés, créer des infrastructures, soutenir les plus fragiles mais aussi et surtout pour assurer les fonctions régaliennes en particulier la sécurité, la défense et la justice qui ne peuvent fonctionner équitablement dans le cadre d’un marché concurrentiel», développe-t-elle.En somme, Marion Maréchal est «convaincue qu’il existe une troisième voie entre un socialisme étatique qui n’a aucun scrupule à capter un maximum de ressources produites par le privé pour les redistribuer selon son idéologie, et un néolibéralisme qui croit par principe que la privatisation d’un service public le rendra nécessairement plus efficace, ou qui dénie à l’État tout rôle économique».Pour illustrer son propos, la nièce de Marine Le Pen prend l’exemple de l’écologie: «L’État peut poser des cadres, en concertation avec le reste de la communauté internationale ; mais rien ne remplacera l’entrepreneur qui, sur le terrain, innove dans l’économie verte ; ou le collectif d’individus qui créent un écosystème régénératif, selon une logique de circuits courts et de marché de proximité.» Avant de conclure: «Notre pays ne peut malheureusement pas se contenter de vivre sur ses acquis en regardant désabusé la disparition progressive de la classe moyenne et la relégation croissante des classes populaires.»
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