Notre-Dame: l’architecte du Futuroscope imagine un toit rétractable pour la cathédrale
Le figaro:
Par Michaël Naulin
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Si l’extérieur est rigoureusement identique à la toiture d’origine, Denis Laming, auteur de nombreux projets architecturaux en Chine, a imaginé plusieurs innovations. «Notre-Dame doit être entièrement respectée mais doit aussi s’inscrire dans le futur pour qu’elle continue de rayonner. Il faut qu’elle reste un phare.»
Alliance des anciens et des modernes
La pointe de modernité se trouve à l’intérieur. Par un effet de coulissement, le toit s’ouvrira lentement pour laisser place à une verrière. Mais ici pas de promenade sur les hauteurs de la cathédrale comme d’autres projets l’envisagent: «Il s’agira d’un lieu pour des cérémonies religieuses ou des conférences sur des thèmes qui ont un sens.» Un endroit de recueillement, de culte et de partage qui ne sera pas ouvert au public. Au total, quatre pièces seront réparties sur les 13 mètres de large et 80 mètres de long de la toiture.
Qu’en est-il de la flèche de Viollet Le Duc? «Je la ferais à l’identique, je la sécuriserais avec un mélange de matériaux contemporains bien solides et qui ne brûlent pas comme le carbone et le titane. Pour «réconcilier ceux qui auront la nostalgie de la forêt en chêne», Denis Laming envisage de reproduire la charpente en bois au niveau de la flèche et du chœur en traitant le matériau pour l'ignifuger. Le reste de la charpente sera en métal.
De quoi associer les savoir-faire des artisans des monuments historiques aux méthodes ultramodernes. «Ceux qui veulent reconstruire strictement à l'identique sont dans l’affect et je n’aime pas non plus l’idée de proposer un projet excentrique pour Notre-Dame, parce que ce serait décalé. Le rôle de l’architecte n’est pas d’avoir un style, mais de comprendre la situation, de comprendre le lieu, et d’imaginer ce qu’il y a de mieux.»
Un budget entre 100 et 200 millions d’euros
L’utilisation de matériaux modernes permettra aussi selon l’architecte de «limiter la folie des budgets». «Dans le raisonnement il faut séparer le côté spirituel et sentimental, du côté technique.» Pour le chantier de reconstruction du toit et de la flèche, Denis Laming prévoit un budget entre 100 et 200 millions d’euros. Des coûts réduits et une réalisation rapide: «Au niveau des délais, il faudra deux ans sans aucune précipitation», assure-t-il.
Mais pas question pour lui de participer au concours d’architecture annoncé pour reconstruire la flèche: «C’est une très mauvaise idée: si la reconstruction est à l’identique, le concours est inutile. Et les délais légaux rajouteraient une à deux années à la procédure.»
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