De plus en plus de violences
Le 10 mars dernier, ces deux passionnés ont assisté, impuissants, à une violente altercation entre des participants à leurs tournois. « Les protagonistes étaient très éméchés. Ils s’insultaient durant la partie. Puis finalement, ils en sont venus aux mains dans notre local. On ne veut plus tolérer ça », précise les dirigeants de l’association.
« J’en ai vu arriver en buvant. Que se passe-t-il si ces boulistes ont un accident en voiture en rentrant chez eux ? »
Ce pugilat n’est pas un acte isolé, bien au contraire. La majorité des présidents interrogés observe des comportements de moins en moins adaptés au sport-boules. « Les problèmes sont fréquents. Des personnes se rendent sur les compétitions complètement ivres. Des participants transportent même des bouteilles dans leur voiture pour consommer discrètement. Ils deviennent ensuite incontrôlables sur les boulodromes », constate Serge Mexès, le dirigeant du club de Saint-Orens, visiblement soulagé par cette nouvelle directive.
« J’en ai vu arriver en buvant. Que se passe-t-il si ces boulistes ont un accident en voiture en rentrant chez eux ? », s’interroge Robert, inscrit à Tournefeuille. « En plus d’être désagréable, le joueur peut être considéré comme dopé, puisque l’alcool lui permet de se détendre et se relâcher. La pétanque est avant tout un sport de concentration. », poursuit Setha, qui porte les couleurs de Saint-Simon.
« Compenser les pertes de la buvette »
Cette réforme empêche aussi les clubs de vendre de l’alcool « fort ». Seuls les bières et les vins chauds sont tolérés. « Mais les compétiteurs devront rester dans les clous », prévient Michel Le Bot, le président du comité départemental de Haute-Garonne et vice président délégué de la FFPJP. « On prône le sport santé, l’alcool n’a rien à faire dans une enceinte sportive », avertit-il.
Plusieurs représentants de clubs annoncent déjà qu’ils ne respecteront pas cette décision. « Les habitués viennent pour l’esprit convivial. Ils vont nous tuer avec toutes ces transformations. Sans compter que la buvette représente la majeure partie des revenus de toutes les associations. Il va falloir compenser ces pertes », indique un responsable de club, sous couvert d’anonymat.
Même si la pétanque ne sera pas représentée au Jeux Olympiques 2024, les dirigeants de la Fédération tentent de professionnaliser ce sport.
Depuis avril 2018, le port des jeans, des débardeurs ou des claquettes est interdit lors des tournois officiels.
Les contrôles d’alcoolémie étaient nécessaires pour continuer d’évoluer. « Je trouve que cette décision est sage, nous sommes plus crédibles » estime le Tournefeuillais Patrick Taurine. Ces changements permettront-ils d’attirer plus de jeunes pétanqueurs ? « On l’espère. Actuellement, les parents préfèrent que leurs enfants fassent du rugby ou du football. Mais nous avons un rôle à jouer », prédit le Saint-Orennais Serge Mexès.
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