Gilets jaunes: les promesses d’Emmanuel Macron au défi de l’administration
Nicolas BEYTOUT: journal l'opinion 13 décembre
Formulées lundi soir par le président de la République lui-même en réponse aux Gilets jaunes, les promesses sont claires : défiscalisation immédiate des primes que pourront verser les entreprises, et, au 1er janvier, augmentation du smic de 100 euros sans surcoût pour l’employeur, défiscalisation des heures supp’ et réduction de la CSG des retraités ayant une pension comprise entre 1200 et 2000 euros. Ces dispositions doivent faire rentrer chez eux les manifestants.
On verra bien samedi si le but est atteint, comme il faut l’espérer.
On verra bien samedi si le but est atteint, comme il faut l’espérer.
Mais un danger plane : reformulées par l’administration, ces promesses sont en train de disparaître sous un couvercle technocratique. Relever le smic net est impossible dans les délais, réduire la CSG pour certains crée une injustice pour d’autres. Il faut une loi pour déverrouiller un dispositif, un décret pour remonter un plafond, un autre pour éviter un effet de seuil. La parole politique était claire, sa traduction administrative est un désastre. Naturellement, personne ne nie la complexité de nos règles fiscales et sociales. Empilées les unes aux autres, chacune générant ses propres exceptions, corrigées une année, renforcées une autre, elles sont devenues un piège absolu dans lequel le moindre mouvement déclenche une série d’effets incontrôlables sur le reste de la construction. Et plus le réformateur essaye de desserrer la contrainte, plus les lacets se resserrent.
Le plus grave, c’est que cette ultra-complexité sert désormais de prétexte à l’administration pour ne pas faire. On croule sous les témoignages de ministres, actuels ou anciens, expliquant à quel point ils ont été découragés de faire, ou au contraire encouragés à porter une mesure recalée par tous leurs prédécesseurs. Emmanuel Macron avait promis un grand renouvellement de la haute fonction publique. Il doit réaliser qu’il est temps.
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