Des Gilets jaunes pour sortir de la crise
Avec ces deux principes d’adhésion – en réalité assez ouverts –, les Gilets jaunes ont vu se multiplier leurs représentants. Mais ils ont pris le risque de voir leur cause parfois dévoyée. Extrémistes des deux bords, professionnels de la contestation, syndicalistes sur le retour, complotistes convaincus et orateurs talentueux, ils sont ainsi quelques-uns à être arrivés tout d’un coup en pleine lumière pour porter, face caméra, le malheur et les revendications des Gilets jaunes. Leur pedigree a fini par être connu. Il s’en est même trouvé un qui, abrité derrière son statut de fonctionnaire de la territoriale, ne travaille plus depuis 10 ans mais reçoit chaque mois un salaire 100% supérieur au smic. D’autres, peut-être emportés par l’hubris que confère la notoriété médiatique, ont fini par déraper, jusqu’à appeler à envahir l’Élysée.
C’était inévitable : ce mouvement né au cœur des réseaux sociaux, ce monde virtuel où l’anonymat permet tout, a fait émerger des profils qui en adoptent les codes. On y cultive le clash, on y surveille les trolls, on y cuisine aussi la haine que l’on sert avec gourmandise. Et, une fois revenu dans le monde réel, on peut même se laisser aller à la violence et au saccage.
Naturellement, cela ne concerne qu’une infime minorité de Gilets jaunes et de leurs représentants. L’écrasante majorité d’entre eux est sincèrement en colère et vit douloureusement les taxes et le sentiment de déclassement. Mais plus leur combat est sincère, plus ils perdent gros à être douteusement représentés. Il faudra bien sortir de la crise ; et cela ne pourra se faire qu’avec des représentants des Gilets jaunes qui leur ressemblent, vraiment.
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