samedi 13 mars 2021

QUOI QU'IL EN COÛTE



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Relance

Quoi qu’il en coûte: le QCM de la nouvelle donne

Par Remi GODEAU


Quelle est la vraie nature du « quoi qu’il en coûte » ? Réponse 1 : un soutien temporaire à une économie précipitée dans la récession pour cause de lutte contre la Covid-19. Réponse 2 : l’amorce d’une relance majeure dans un


monde où l’argent coule à flots et ne vaut rien. Un an après qu’Emmanuel Macron a prononcé sa célèbre formule, ce petit QCM préfigure un des clivages clés de la campagne présidentielle : parenthèse ou changement de paradigme.

En faveur de la réponse 1, ceux qui estiment que la France surendettée ne peut dépenser sans compter ad vitam æternam, sauf à accélérer son déclassement. Pour la réponse 2, ceux qui jugent que le contexte marque l’entame d’un moment keynésien. Si la gauche se retrouve dans le second camp, la droite se fracture et LREM hésite encore à assumer l’option 1. Et partout dans le monde, la frontière s’installe.

Sans conteste, l’Allemagne coche le 1 : l’abandon de son orthodoxie budgétaire ne durera pas, les futures négociations sur le Pacte de stabilité le montreront. Pour l’item 2, regardez vers les Etats-Unis. En référence au méga-plan de Joe Biden, des économistes évoquent le New Deal de Roosevelt, resté mythique, entre autres, pour sa lutte contre les inégalités.

Et la France ? En déficit chronique, plombée par une pression fiscale record, elle peine, par lâcheté et démagogie, à doper sa productivité, à améliorer l’efficacité de son administration, à évaluer sa dépense. Elle flambe par automatisme. Saura-t-elle tirer profit de la relance ? Interventionnisme, égalitarisme et précautionnisme ont étouffé son goût pour la croissance. Saura-t-elle amorcer un redémarrage durable ? Tout sauf consensuelle, la sortie de crise pourrait échouer sur la réponse 3 : ne sait pas.

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