jeudi 17 mars 2022

MACRON 2022: ET SI TOUT N'ETAIT PAS JOUE D'AVANCE?

Macron 2022: et si tout n’était pas joué d’avance?

Par Aurélien Marq pour Causeur.

La macronie ne prend même plus la peine de masquer son mépris de la démocratie. Le découragement menace ceux qui pensent que la France mérite mieux qu’un commercial narcissique jouant à se déguiser en Zelensky dans la sécurité et le faste de l’Elysée. Les prophéties des sondages semblent implacables : Emmanuel Macron sera réélu, l’oracle a parlé…



Halte-là ! Pas si vite.

Il serait hypocrite de balayer les sondages d’un revers de la main. Pour autant, on peut se souvenir qu’ils ont notoirement échoué à prévoir les résultats d’autres scrutins, et qu’il n’est pas absurde de les regarder avec une certaine prudence, voire une prudence certaine, ainsi que le rappelait il y a quelques mois le journal suisse Le Temps, pourtant peu suspect de complotisme.

Pierre Vermeren dénonce les certitudes et le désastre de la non-campagne

Mais admettons un instant que la réélection d’Emmanuel Macron soit une certitude, les Français massivement épuisés par la pandémie, tétanisés par la guerre en Ukraine, effrayés par la crise économique à venir, hypnotisés par le matraquage médiatique, se réfugiant dans un réflexe légitimiste instrumentalisé (non sans talent) par l’actuel détenteur du pouvoir.

On se redira le mot célèbre de Guillaume d’Orange-Nassau : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » Maxime salutaire, d’autant plus nécessaire qu’elle suppose un sens de l’honneur que notre époque peine douloureusement à comprendre. On se souviendra de Jacques Maritain : « L’important n’est pas de réussir, ce qui ne dure jamais, mais d’avoir été là, ce qui est ineffaçable. » Et bien sûr d’Edmond Rostand et de son sublime Cyrano : « Que dites-vous ? C’est inutile ? Je le sais ! Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès ! Non ! Non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile ! » Avouons cependant que malgré sa noblesse, la consolation est maigre, et aurait presque des échos de renoncement.

Heureusement, il n’y a pas que cela ! Car si l’élection présidentielle est primordiale, elle n’est pas tout. Il y a les législatives, et Emmanuel Macron s’il est réélu ne sera pas à l’abri d’une cohabitation, qui ne résoudrait certes pas les problèmes de notre pays, mais pourrait permettre d’éviter qu’il les aggrave encore. Il y a aussi, peut-être surtout, la nécessaire recomposition du paysage politique.

A gauche, le rapport de force entre Fabien Roussel d’une part, et de l’autre Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot : subistera-t-il une gauche « à la française », ou l’islamo-wokisme triomphant s’en partagera-t-il les dépouilles avec l’extrême-centre populicide (pour reprendre le mot de Michel Onfray) d’Emmanuel Macron ?

A droite, se poseront principalement deux questions : celle de l’avenir de LR après l’échec probable (et vraisemblablement retentissant) de Valérie Pécresse, et celle de savoir si la droite restera prisonnière du piège mitterrandien, ou si elle suivra la voie tracée par Eric Zemmour et refusera de continuer à chercher en permanence l’onction de la « gauche morale » (désormais macroniste) en s’excusant d’être de droite. Questions évidemment liées, et dont les réponses dépendront en grande partie du poids relatif de Reconquête et du RN aux prochains scrutins.

Qu’on soit de droite ou de gauche, on m’accordera j’espère que ces questions ne sont pas sans importance, et justifieraient à elles seules de s’engager résolument, de faire campagne, et d’aller voter en avril et en juin.

Mais il y a plus. Infiniment plus.

La macronie ivre d’arrogance

Ce qui se joue ces prochaines semaines, c’est la survie de notre démocratie. Ce ne sont pas des chars qui nous menacent, ni les fusils de milices armées : nous n’avons pas besoin de risquer nos vies pour défendre la démocratie, il nous suffit de proclamer que nous n’entendons pas y renoncer, et de la faire vivre. Rien de plus, mais rien de moins.

La macronie, ces jours-ci, est ivre d’arrogance, et les masques tombent. Elle est le « cercle de la Raison », en dehors d’elle, point de salut ! Nulle opposition ne saurait être légitime, puisque nécessairement extrémiste, tout débat est donc inutile : la démocratie, à quoi bon ? Sous prétexte de crise, il faudrait maintenir Emmanuel Macron au pouvoir par tacite reconduction, d’ailleurs nul ne peut se comparer à lui, et il n’a pas de temps à perdre pour répondre aux critiques, présenter un bilan ou défendre un projet : c’est qu’il a des choses plus importantes à faire que permettre que vive la démocratie française. Il ne répondra qu’aux questions calibrées sur mesure de panels soigneusement choisis, évitera la confrontation directe avec ses rivaux, ne sera interrogé que par des journalistes d’une complaisance si manifeste qu’elle en devient gênante. Et le peuple sera prié de trouver tout ça parfaitement normal.

L’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, rallié à Emmanuel Macron, affirme que « si Emmanuel Macron se dispersait aujourd’hui entre meetings et polémiques tel un candidat sans responsabilité il serait jugé comme inconsistant à l’étranger et agité en France », oubliant que si Emmanuel Macron jugeait ces deux rôles incompatibles, il pouvait endosser pleinement celui de Père de la Nation en renonçant à se représenter. Devant des journalistes évidemment acquis à sa cause, la reporter Anne Nivat déclare : « En temps de guerre on ne change pas de chef. Tout le monde a peur, quand on a peur on ne change pas de chef ». Pourtant, avant d’être remplacé par Churchill avec le succès que l’on sait, Chamberlain démissionna le…. 10 mai 1940.  « On ne change pas de capitaine en pleine tempête. Simple question de bon sens » écrit le député LREM Marc Delatte, pour qui c’est donc manquer de bon sens que de vouloir permettre un choix démocratique. Sur France Inter, Stanislas Guérini, député et délégué général LREM, est scandalisé à l’idée que d’autres candidats puissent vouloir « créer une confrontation » avec le chef de l’Etat : le débat d’accord, mais sans véritable contradiction. Dans Libération, Jean-François Eliaou, lui aussi député LREM, justifie le choix d’Emmanuel Macron de ne pas débattre avec les autres candidats en affirmant : « La qualité des personnalités en lice ne justifie pas que l’on s’abaisse à discuter avec eux. » Une toute nouvelle publication résolument macroniste élève le complotisme au rang des beaux-arts en accusant les trois challengers sérieux (d’après les sondages) du président d’être à la botte de Poutine – quand le pouvoir en place affirme que tous ses rivaux sont des agents de l’étranger, ce n’est jamais bon signe pour la démocratie. Et Claude Posternak, macroniste de la première heure, un temps porte-parole d’Emmanuel Macron, va jusqu’à qualifier de « séditieux » les propos du président du Sénat, deuxième personnage de l’Etat, lorsque celui-ci s’inquiète du risque de déficit de légitimité que l’absence de véritable campagne fait peser sur le scrutin.

Le périmètre de l’acceptable se réduit…

A l’heure où Facebook autorise l’apologie de groupes néo-nazis pourvu qu’ils soient Ukrainiens, où Twitter a fermé « par erreur » – certes temporairement – bon nombre de comptes favorables à Eric Zemmour, on se souvient aussi de la sinistre loi Avia qui voulait donner aux GAFAM un pouvoir de censure délirant, et on comprend que la stratégie du macronisme est de réduire encore et encore le périmètre de l’acceptable jusqu’à proclamer, in fine, que son discours est le seul à avoir droit de cité. Le seul à être « rationnel », le seul à être « républicain », tout le reste étant évidemment « haineux », « extrémiste », « séditieux », et tout juste bon à enfermer dans ce que Philippe Muray appelait « la cage aux phobes ». Samuel Fitoussi l’a résumé en une galerie de portraits de macronistes aussi drôle que percutante, dont l’un estime que « seule la désinformation (ou les bots russes) peut pousser certains à ne pas voter Macron » et un autre « accuse toute personne en désaccord avec lui de tenir des discours nauséabonds (….) tente d’excommunier du débat public au moins une personne par jour et finira par s’arroger à lui seul, le monopole de la fréquentabilité. »

On voit que loin d’être « séditieuses », les inquiétudes de Gérard Larcher ou Pierre Vermeren sont malheureusement fondées. Mais puisque la macronie veut confisquer la démocratie, chaque expression d’une authentique exigence démocratique, chaque manifestation d’un véritable pluralisme, d’une véritable contradiction, est un acte de résistance. S’abstenir, ce serait consentir à ce « coup de force mou », baisser les bras devant les maîtres-censeurs, se résigner à la victoire par abandon de ceux qui œuvrent à priver le peuple français de sa souveraineté, et même maintenant de son droit à penser par lui-même. Mais chaque tract en faveur d’un autre qu’Emmanuel Macron déposé dans une boîte aux lettres, chaque affiche collée, chaque bulletin de vote en faveur d’un autre que lui déposé dans l’urne, sera le signe que les Français n’ont pas encore renoncé à la démocratie.

Et puis… L’avenir n’est pas écrit, il n’y a pas de fatalité, mais même si tout était joué d’avance, si nos votes étaient sans conséquences politiques réelles, alors oublions les calculs politiques et les stratégies ! Dans la liberté de l’isoloir, loin du qu’en dira-t-on et du regard des voisins, loin des « like » et des signalements ceuseurs des réseaux sociaux, loin de clercs médiatiques et de leurs injonctions, votons par adhésion, votons par enthousiasme, votons pour dire ce que nous voulons vraiment parmi des projets de société radicalement différents, votons pour quelqu’un qui aura sû nous toucher, ou bousculer ceux qui nous insupportent, ou nous donner envie de croire qu’autre chose est possible.

Et qui sait ? Si nous osons massivement l’authenticité, nous aurons peut-être de belles surprises aux soirs des scrutins.

 jeudi 7 mars


Aujourd'hui nous fêtons:  Patrice, Patrick, Gertrude.

C'est sa fête : Patrick

Le patron de tous les Irlandais est né en fait au pays de Galles, à la fin de l'époque romaine, dans les années 380.

Enlevé par des pirates Scots (nom porté par les Irlandais au Moyen Âge, à ne pas confondre avec les Écossais), l'enfant est emmené en esclavage en Irlande où il devient gardien de cochons sur les pentes du mont Slemish, dans le comté d'Antrim. Il réussit à s'évader, retrouve ses parents puis gagne la Gaule. À Auxerre, auprès de l'évêque Germain, il reçoit la prêtrise.

Patrick obtient de revenir en Irlande pour convertir les païens. Il embarque pour l'île avec le titre d'évêque, avec quelques compagnons. Le trèfle à trois feuilles lui permet d'expliquer le mystère de la Trinité (trois Personnes - le Père, le Fils et l'Esprit-Saint - en un seul Dieu). La plante deviendra le symbole de l'île.

Infatigable dans son apostolat, Patrick doit affronter de nombreuses résistances, notamment celle des druides. Il meurt vers 461, à plus de 80 ans, sur la terre de Dichn où son tombeau devient aussitôt un lieu de pèlerinage.

Depuis lors, chaque année, le 17 mars, jour de sa fête, les Irlandais du monde entier ne manquent pas de célébrer sa mémoire... avec force chopines.

Dicton du jour: Quand il fait doux à la Saint-Patrice, de leurs trous sortent les écrevisses.

Citation du jour: “Ceux qui ont beaucoup à espérer et rien à perdre seront toujours dangereux.”

Les photos du jour:

Une nuée de sable du Sahara va remonter sur la France cette semaine



Après les intempéries du week-end qui ont généré des pluies diluviennes sur l'ouest de l'Hérault, le retour d'un temps plus sec s'accompagne d'un flux de sud vigoureux. Celui-ci fait remonter de l'air doux, mais aussi faire voyager d'importantes quantités de sable en provenance du Sahara jusque sur la France et au-delà, en direction des îles Britanniques et des Pays-Bas. Le vent d'autan a soufflé jusqu'à 100 km/h dans le Sud-Ouest ce lundi, propulsant ces particules de poussières à travers toute la région. Une situation qui se produit en moyenne une à trois fois par an dans le sud de la France, avec une intensité variable.

Dessin ou histoire du jour:



Air de campagne:

Valérie Pécresse aspergée de poudre rose lors de sa visite dans les PME

Christel Caulet pour l'info au quotidien

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Valérie Pécresse aspergée de poudre rose lors de sa visite dans les PME. La candidate LR a été auditionnée au siège de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME). Elle a été aspergée par des militants du Collectif Akira lors de sa visite dans les PME.


De la poudre rose ? Lorsque Valérie Pécresse était auditionnée au siège de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) dans la matinée ce mercredi, la candidate à la présidentielle LR a été prise et poudrée.

A l’issue de l’audition de la candidate républicaine à La Défense, un jeune homme s’est levé et lui a lancé deux sachets de poudre rose alors qu’elle se retirait, selon des journalistes présents. Selon le JDD, l’homme assistait à une rencontre entre la présidente de la région Ile-de-France et des chefs d’entreprises présents, a également crié « Dites non aux politiques néolibérales ! »

Une deuxième personne a également lancé de la poudre, que les médias ont qualifiée de craie. Les deux seraient des radicaux du collectif Akira, qui se disait révolutionnaires. Comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessus, Valérie Pécresse ne s’est pas laissé démonter, mais a gardé le sourire devant la caméra. La poudre rose n’a pas seulement atteint la candidate, on a pu voir plusieurs hommes essayer de se dépoussiérer. On peut aussi voir l’un d’eux cloué au sol et maîtrisé par les forces de sécurité.

Tous deux n’ont montré « aucune agression personnelle » envers la président de la région Ile-de-France et n’ont exprimé « aucune revendication« , a assuré un proche de la candidate au JDD.

Valérie Pécresse n’envisage pas de porter plainte contre l’individu.

A la une du Parisien:

● Le piège corse. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est arrivé hier sur l’île de Beauté, sous tension depuis deux semaines après la tentative d'assassinat sur Yvan Colonna. Mais ses propos sur l’«autonomie» de l’île ont suscité une vague de réactions dans l’opposition. Voilà une crise dont se serait bien passé le candidat Macron - d’autant que le FLNC a même menacé de reprendre les armes.

● L'Ukraine, pas un territoire neutre. 
Pour mettre fin à l’invasion, la Russie a évoqué la possibilité d’une neutralité de l'Ukraine sur le modèle suédois ou autrichien. Une éventualité rejetée par Kiev, qui dénonce des «contradictions profondes» dans les pourparlers. Le président Volodymyr Zelensky, ovationné hier par le Congrès américain lors d'une visioconférence, a une nouvelle fois demandé une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays. Il a obtenu un milliard de dollars d'armement supplémentaire.

● Castex annonce de nouvelles aides. 
Transport, pêche, BTP, agriculture... Le Premier ministre a annoncé hier une série de mesures économiques pour les différents secteurs touchés par la guerre en Ukraine. Par ailleurs, l’aide de 15 centimes au carburant sera étendue au gaz naturel véhicule et au GPL, a-t-il aussi annoncé.

● Covid :
le gouvernement optimiste. Le ministre de la Santé a défendu la levée du masque obligatoire et du passe vaccinal, estimant qu’il n’y avait «pas de risque de saturation des hôpitaux». Les projections sur lesquelles il s’appuie pourraient être un peu trop optimistes, prévient l’Institut Pasteur.

● La grippe s'installe. 
Tous les indicateurs de l’épidémie de grippe ont augmenté la semaine dernière, sans doute en raison de la fin des vacances et du relâchement des mesures liées au Covid.

● «Le mystère Jubillar».
 
Depuis décembre 2020, la disparition de Delphine Jubillar à Cagnac-les-Mines (Tarn) constitue une énigme criminelle à rebondissements. Un livre, «Le mystère Jubillar», sonde les méandres de l’enquête mais dévoile une vision inédite d’un fait divers et surtout de ses acteurs, dont le principal, Cédric, mari de la victime et suspect n°1.

Marchés du jour:

LE JEUDI LE MARCHE EST A

BARGEMON

Le MUY

LES ARCS

LES SALLES

VILLECROZE



Le marché de la truffe à AUPS est terminé.

Activités:

Les activités sont indiquées à titre d'information. Compte tenu des nombreuses annulations encore constatées , nous vous conseillons de vérifier le maintien avant de vous engager.


De Moreau Michelle
À nos amis photographes, les inscriptions sont ouvertes.




Des évènements lors d'un 17 mars:

17 mars 1803 : L'âge minimum au mariage est porté à 15 ans pour les filles et 18 pour les garçons

Sous l'Ancien Régime, en France comme dans la plupart des autres pays chrétiens, l'âge minimum requis pour le mariage était de 14 ans pour les garçons et 12 ans pour les filles, dans le droit fil d'une tradition héritée de la Rome antique. L'accord parental était toutefois exigé lorsque les promis avaient moins de vingt-cinq ans. Jean-Baptiste Moheau (1745-1794), pionnier de la démographie, note à ce propos : « La loi française accorde la faculté de se marier à un grand nombre d'individus auxquels la nature le refuse, car chez les filles, la plénitude de la puberté n'est qu'à 16 ans » (Recherches et considérations sur la population de la France).

Après la Révolution, le Premier Consul Bonaparte a corrigé ce travers par le décret du 26 Ventôse An XI (17 mars 1803) qui a porté à 18 ans pour les garçons et 15 ans pour les filles l'âge minimum pour se marier. Le 30 mars 2005, le Sénat a aligné l'âge des filles sur celui des garçons afin de protéger les jeunes filles issue de l'immigration contre les mariages forcés. L'article 144 du Code Civil a été ainsi reformulé : « L'homme et la femme ne peuvent contracter mariage avant 18 ans révolus ».

17 mars 1808 : Napoléon Ier institue les consistoires israélites

Le 17 mars 1808, Napoléon Ier institue par décret treize consistoires régionaux en vue de gérer les synagogues et les organisations israélites (les consistoires régionaux seront ramenés à sept à la chute de l'Empire en 1815). Ces consistoires sont supervisés par un Consistoire central de France, qui réunit trois grands rabbins et deux laïcs. Il est assimilable au Grand Sanhédrin, un tribunal religieux selon la tradition hébraïque...


17 mars 1893: Mort de Jules Ferry

5 avril 1832 à Saint-Dié - 17 mars 1893 à Paris

Biographie Jules Ferry



Jules Ferry, issu d'une riche famille vosgienne, républicaine et laïque, suit une carrière d'avocat avant de s'engager dans le journalisme puis dans la politique sous les débuts de la IIIe République.

Athée, franc-maçon et fervent républicain, il est d'abord connu pour son action comme ministre de l'Instruction publique dans les années 1879-1882...



L'OCCIDENT A CHOISI L'EMOTION SUR LA RAISON

 

L’Occident a choisi l’émotion sur la raison et va le payer très cher

par H16


Et comme un seul homme bien organisé, bien dressé et bien propre sur lui, l’Occident s’est levé contre l’indigne invasion de l’Ukraine par la Russie et, dans un beau mouvement d’ensemble, a fait pleuvoir sur la Russie une quantité rarement vue de sanctions de plus en plus sévères.

Comme l’ouverture directe d’un front armé contre la Russie n’était pas réellement envisageable (cela aurait vraisemblablement ruiné plusieurs saisons touristiques dans tout l’hémisphère Nord), l’Union européenne et les Américains ont donc choisi la voie des bannissements et des interdictions : restrictions voire interdiction d’utilisation du système de messagerie interbancaire SWIFT, arrêt des exportations vers le pays agresseur, gel des devises dans les banques centrales, les premières salves ont été particulièrement raides.

Les secondes salves ont été menées notamment par les « Géants de la Tech » et ont permis de courageusement interdire toute « désinformation » provenant de la Russie ou de ses abominables affidés : la seule bonne propagande est la propagande sanctionnée officiellement et il serait inconvenant de laisser les internautes, mammifères mous et généralement idiots, se faire leur propre opinion dans le déluge de données douteuses en provenance de tous les côtés. On appréciera au passage le relâchement des mystérieuses mais néanmoins très contraignantes « règles de la communauté » chez Facebook et Instagram qui autorisent maintenant les appels à la violence contre les Russes (dont on sait que tous approuvent forcément ce que fait leur gouvernement, c’est absolument évident).

Les salves suivantes se sont produites exactement comme on pouvait s’y attendre, avec une véritable bousculade de la part des entreprises occidentales de tous types pour montrer à la fois leur totale conformité avec l’air du moment et leur absolu besoin de signalement virtuel : tout est bon pour faire comprendre au public européen et américain que les exactions de Poutine seront châtiées par un refus catégorique de commercer avec les Russes, groupe subitement pris comme homogène dans une collectivisation instantanée pas du tout malsaine.

Avec cette crise, l’Occident a clairement abandonné toute prétention à l’universalité de ses valeurs tant le « Deux Poids Deux Mesures » apparaît évident pour tous ceux qui regardent plus loin que les deux dernière semaines d’Histoire ; or, comme la Nature a horreur du vide, cet abandon a vite été remplacé par une autre doctrine étrange et dont le degré de dégoulinance n’apparaît que progressivement : la nouvelle société occidentale semble décidée à s’organiser autour d’un wokisme décomplexé dans lequel il s’agit avant tout de gérer les foules au travers des émotions, des ressentis, des sentiments en abandonnant toute velléité de planification intelligente, raisonnée et à terme plus long qu’un ou deux mois.

Il suffit de voir les mines embarrassées de certains éditorialistes, piposophes de salon et autres experts de plateau télé qui expliquaient avec véhémence il y a quelques poignées de jours l’absolue nécessité de sanctions toutes plus dures les unes que les autres, et qui commencent maintenant à se rendre compte que ces sanctions vont se retourner très violemment contre tout le monde, eux compris.

Persuadés que la balance commerciale, favorable aux Européens en ce que les Russes importaient plus que nous n’importions de Russie, permettrait de faire entendre raison au Chef du Kremlin, nos aimables nigauds n’ont compris qu’un peu tard que lorsque nous leurs exportons des biens manufacturés complexes à grosse marge et haute valeur ajoutée, les Russes nous exportent, eux, des matières premières à faible marge, ce qui se traduit, lorsque les tensions s’accroissent et que les robinets et les frontières se ferment, par une explosion des marges sur ces matières premières, et un effondrement des importations vers la Russie, ou, dit autrement, à un enrichissement des Russes et un appauvrissement drastique des Occidentaux.

Pire : à repousser Poutine toujours plus loin, à couper la Russie de plus en plus violemment hors de la sphère d’influence occidentale, ces émotifs excités n’ont fait que parachever une tendance qu’ils avaient déjà entamée avec hardiesse les années précédentes, à savoir la création d’un bloc de puissances indépendant de l’Ouest.

Avec une gourmandise qui s’approche de plus en plus d’un suicide inconscient, l’Occident vient de tenter à l’échelle planétaire l’application d’une « Cancel culture » à ceux qui lui fournissent les vivres. La fine diplomatie des Macron, Von Der Leyen, Biden et autres cadors occidentaux va parvenir à auto-canceller l’Occident. Remarquablement bien joué.

D’autre part, de façon logique et quoi qu’on puisse penser de Poutine et des Russes, la situation actuelle va déclencher un certain nombre d’autres soucis dont on voit mal se sortir la fine équipe actuellement aux manettes (pour rappel, c’est la même équipe de clowns qui nous a géré la pandémie : si vous misez sur le pire, c’est un pari gagné).

Ainsi, les Russes vont devoir fonctionner sans l’Ouest, ce qu’ils avaient déjà commencé à faire pour partie. Ce ne sera pas facile, mais les réserves (de matière première et financières notamment) actuelles rendent cependant l’opération possible. A contrario, l’absence totale de réserves et d’organisation de l’Europe et des États-Unis pour se passer de la Russie va rendre la situation franchement pénible pour les Occidentaux.

Ainsi, nos frétillants politiciens vont prétendre pendant quelques temps que les sanctions fonctionnent très bien. Pendant ce temps, les agriculteurs qui produisent notre nourriture vont se retrouver à devoir faire face à des coûts de production explosifs dont personne ne se soucie parce que ce sont des paysans, qu’ils n’ont pas de petite coche bleue sur Twitter et qu’ils ont autre chose à faire qu’expliquer leurs soucis sur Facebook ou TikTok.

Ainsi, les prix des engrais puis des céréales (toutes), des fruits, des légumes, des viandes vont grimper joliment. Au bout d’un moment (cet été, à la rentrée ?), les cols blancs qui grignotent des galettes de soja en buvant des pritz sur des rooftops après des meetings en conf-call vont commencer à remarquer que les prix ont sacrément gonflé, sans parler de ces rayons vides qui refusent de se remplir. À ce moment, certains politiciens commenceront à s’inquiéter mais il sera bien trop tard… Ceux qui n’ont pas de petite coche bleue sur Twitter auront, eux, fait des stocks depuis un moment.

Enfin, signalons que Poutine pourrait avoir l’idée de vendre son pétrole à un prix discount (mettons 50% ou 60% du prix de marché) en imposant un paiement en or, ce qui pourrait fort bien convenir à une bonne partie de la planète, non inféodée à l’OTAN ou aux intérêts de l’Union européennes ou des Américains. On laissera au lecteur l’exercice de dresser les conséquences de ce retour à l’étalon-or implicite pour la Russie (qui dispose de réserves d’or importantes) et pour la Chine (elle aussi prête à une telle éventualité). L’effondrement du dollar, façon Weimar, n’est pas à écarter.

En choisissant les sentiments, l’émotion et l’affichage vertuel sur la raison et la réflexion de long terme, l’Occident a fait une grosse erreur, un peu dans le style « Get Woke, Go Broke » (tentez le wokisme et devenez ruiné).

À force d’essayer d’être woke, l’Occident va être broke.

H16