lundi 25 mai 2020

L'AUTRE LECON ALLEMANDE




Deutsche qualität

L’autre leçon allemande

Par

Renault, Alinéa, Naf Naf, La Halle, André… La liste des entreprises contraintes de fermer des magasins, des usines ou, pire, d’être placées en redressement judiciaire s’allonge de jour en jour. Redoutées, les conséquences économiques de la crise sanitaire se font désormais durement sentir. Et encore, il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg. Derrière ces grandes marques, combien de TPE ou de PME mettant la clé sous la porte ?
Aucune grande économie n’échappe à cette lame de fond. Pas même la puissante Allemagne. Nonobstant le plan de relance européen proposé avec Paris, Berlin n’a pas hésité à mettre 1200 milliards d’euros sur la table pour secourir ses entreprises. Pour l’instant, c’est trois fois plus que ce qu’a annoncé la France. Mais la comparaison entre nos deux pays ne se résume pas qu’à des chiffres.

Coresponsabilité. En Allemagne, pas de débat sur l’ISF pour faire payer les grands méchants loups capitalistes soupçonnés de profiter des mesures de soutien aux entreprises sur le dos des travailleurs. Outre-Rhin, pas de lutte idéologique entre les syndicats (un seul par branche) et le patronat. Il peut y avoir des frictions, chacun défendant ses intérêts, parfois farouchement. Mais, in fine, le principe de coresponsabilité l’emporte, compromis n’étant pas synonyme de compromission comme le claironnent les dinosaures de la CGT ou de Sud, arc-boutés sur une stratégie d’opposition quasi caricaturale.
Ce modèle partenarial typiquement germanique est encore trop rare en France. A l’heure où tout le monde est appelé à se retrousser les manches, l’Allemagne, après avoir été quasi irréprochable dans la gestion de l’épidémie, risque donc de nous donner une nouvelle leçon. Car c’est ce dialogue social de qualité et cette aptitude des partenaires sociaux à s’entendre qui constitue l’une des grandes forces de son économie. Et une carte maîtresse dans l’après crise.

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