mardi 17 décembre 2019

A SEILLANS: UNE HISTOIRE DE MAIRE

Une histoire de maire



A Seillans, dans le Var, Loïs, exploitant agricole, a décidé de se présenter aux Municipales de 2020, avec un programme où la culture, le partage et l'horizontalité du pouvoir priment avant tout. Ce militant associatif et paysan, se confie autour de ce projet passionnant et prometteur au micro de Radio Chez Moi.
C’est l’histoire d’un mec, qui m’a appelé un beau matin. Nous nous connaissions de loin : j’ai fréquenté les concerts qu’il organisait dans le temps, et j’ai fait mon collège et mon lycée avec Fanny, qui est aujourd’hui sa femme, et avec qui il a eu deux enfants. Il s’appelle Loïs, il est éleveur de chèvres (mais pas que), et s’il m’a appelé ce jour-là, c’est pour me dire qu’il se présentait, tout à fait sérieusement, aux élections municipales de son village, en 2020. C’est donc l’histoire d’un mec que nous sommes allés voir chez lui, avec mon grand ami Esteban, de Radio Chez Moi, et qui souhaite marcher sur les pas de Coluche et d'autres, sur les chemins de la démocratie réelle, à échelle locale.
Ce village, c’est Seillans (à ne pas confondre avec Saillans, connu elle aussi pour son expérience de « liste citoyenne »). Une petite bourgade varoise, collée (hélas) à l’énorme camp militaire de Canjuers, et dans laquelle j’ai moi-même vécu, étant enfant. On y trouve tout ce qui fait les joies de la ruralité : ses petits exploitants, ses artisans, ses quelques prolétaires immigrés discrètement logés dans des logements HLM, son puissant lobby des chasseurs de sanglier, ses grandes entreprises présentes ici comme des seigneurs sur des terres féodales, son manque de transparence dans l’attribution des contrats publics, et son maire aux rênes de l’agglomération depuis 20 ans. Une vraie carte postale.
C’est l’histoire d’un mec, qui fait du fromage de chèvre, et garde à ses côtés, dans sa ferme, les bêtes (il les connait toutes par leurs noms) qui ne peuvent plus produire (« elles m’ont fait vivre, donc je considère qu’elles ont le droit de mourir en paix, de vieillesse » -le gouvernement ferait bien de s’inspirer de ces propos pour sa réforme des retraites) …. C’est l’histoire d’un mec, qui dit qu’il ne peut pas assumer de voir ce monde partir en grumeaux sans rien faire, et qui ne veut pas que ses deux enfants lui demandent, une fois grand, comment ça se fait qu’il ne se soit pas battu pour changer les choses.
C’est l’histoire d’un mec qui pense que la démocratie et l’écologie à échelle locale sont le début d’une solution au problème.




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