samedi 14 mai 2022

L'ENIGME MARINE


L'ENIGME MARINE


 A quoi peut bien jouer MLP ? Sa volonté de rejeter toute alliance laissait penser que ce parti fuyait le pouvoir. La non-contestation du résultat alors que de fortes présomptions de fraude flottent sur le scrutin n’a pas été de nature à rassurer ses électeurs sur sa réelle envie de gagner. Elle en remet une couche en admettant que Macron aura une majorité, avec laquelle il fera ce qu’il voudra. Quelle peut être la cohérence de tous ces renoncements ? Comment justifier ces abandons, si ce n’est afficher sa farouche détermination à ne surtout pas être aux affaires. Sa stratégie, qui vise à présent l’échéance de 2027, est aussi surprenante qu’hasardeuse. Se projeter sur la prochaine élection présidentielle, après avoir annoncé sa dernière participation en 2022, ne plaide pas en sa faveur. Le jeu lui plait, c’est un fait, mais dans cette histoire la France perd du temps et en politique ces errances peuvent être très lourdes de conséquences.

En s’isolant ainsi elle espère sans doute devenir le seul parti d’opposition digne de ce nom, régnant sans partage en étouffant toutes velléités aussi bien internes, qu’externes. Cela suppose d’écarter de la course des personnalités plus jeunes et sans doute, plus à même de représenter une nouvelle vague désireuse d’écrire l’histoire et non de la contempler comme spectateur. Le risque est l’éclatement ou du moins la scission du RN, ce qui serait désastreux pour son éventuelle candidature. Elle semble aussi vouloir ignorer que les Le Pen perdent depuis 8 représentations. La défaite autour du seul nom Le Pen est une constante, et l’ignorer est une faute, sauf là encore à ne pas vouloir accéder à la magistrature suprême. Elle fait sans doute le pari, osé, qu’en 2027 elle n’aura en face d’elle plus personne de sérieux capable de la battre. Certes, théoriquement Macron ne devrait plus être là, sauf si le septennat renouvelable est mis en place, ce qui sonnerait le glas de ses espoirs et reviendrait à livrer la France à vie à ce détestable personnage, soutenu à bout de bras par Mélenchon et sa clique. C’est aussi croire que personne n’émergera entre temps. Elle peut raisonnablement penser cela, fort de l’expérience « Zemmourienne » qui a montré les limites du jaillissement d’un trublion dans le concert des « grands ». En l’état actuel du paysage politique français, la stratégie peut se comprendre. En effet, Mélenchon en 2027 devrait avoir rendu son tablier ou du moins ne plus être raisonnablement en course. Qui pour prendre le flambeau ? A droite, même si les LR parviennent encore une fois à limiter la casse, la chute de ce parti est actée, il aura le même sort que le PS. Aucune figure digne de ce nom ne sera en mesure de se présenter et ce n’est pas le dissident Philippe qui pourra faire mieux que Pécresse, ou l’insignifiant X Bertrand, pas plus que l’effacé Baroin . Si Zemmour insiste il y a fort à parier qu’il ne fasse pas mieux qu’en 2022, trop de réalité dans les discours en a fait l’homme du langage excessif. Dans ces conditions, effectivement, MLP aurait des chances. Cette stratégie de l’étouffement et du vide est cependant hasardeuse. Macron et ses sbires ne rêvant que de détruire les nations, d’ici là, il n’y aura peut-être même plus de présidentielle. Il est temps, plus que jamais, de ne pas redonner de majorité à ce président là.

Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du Rassemblement du Peuple Français, chargé du suivi de la vie parlementaire.

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