samedi 11 décembre 2021

UN NOEL RIGOLO COMME UN GUICHET DE SOUS-PREFECTURE

 


Un Noël rigolo comme un guichet de sous-préfecture

par H16

La période est morose ? Vous ne sentez pas vraiment souffler autour de vous cet esprit de Noël qui animait jadis les fins d’années de votre enfance ? Peut-être mais au moins pourrez vous vous consoler en remarquant que nos élites sont, elles aussi, préoccupées par notre sort et nous concoctent donc, à tous niveaux, des fêtes de fin d’année pour un Monde d’Après vraiment en accord avec les nouvelles valeurs de la société occidentale.

Et si vous ne voyez pas trop ce qui se cache derrière ces nouvelles valeurs, ne vous inquiétez pas : tous nos dirigeants se sont fort aimablement passé le mot pour nous le faire comprendre à force d’exemples pratiques, et ce, depuis le plus haut niveau européen jusqu’au niveau local en passant par le niveau national, tous ont trouvé de quoi illustrer comment, après le Grand Reset, on marquera prochainement les prochaines périodes hivernales.

Tenez, prenez la commissaire européenne à l’Égalité, Helena Dalli : il lui a semblé particulièrement indispensable que soit produit un document expliquant comment il convenait que s’exprime son équipe – et par extension, toute la Commission, à la fois pour éviter l’impair en ouvrant par un tonitruant « mesdames et messieurs » en lieu et place d’un « chers collègues » nettement plus inclusif, et surtout pour gommer toute mention d’une période de Noël au profit d’une bête « période de vacances », certains Européens ne célébrant pas Noël.

Certains, chafouins, se sont offusqués de cette initiative qui était quelque peu invisibilisante pour les vieux messieurs à surplus pondéral marqué et à pilosité facial surdéveloppée souhaitant se déplacer en traineau.

Bon, l’initiative a été retirée mais gageons qu’elle sera heureusement replacée l’année prochaine ou l’une des autres années suivantes jusqu’à ce qu’elle finisse par passer, de guerre lasse. Ce serait dommage qu’une tradition plusieurs fois centenaire survive à une redéfinition complète de notre société à coups de trique et de QR Code…

Au niveau national, l’opération de délicat sabotage des festivités chrétiennes et du passage à la nouvelle année est plus subtile et utilise d’habiles camouflages à base de crise sanitaire.

L’arrivée du terrible variant omicron, seul capable de provoquer une tempête d’injections aussi bien de l’ancienne formule que d’une nouvelle déjà en préparation, aura été un habile prétexte pour  refermer les discothèques pour le mois à venir.

Il est vrai que depuis la vaccination, puis l’instauration d’un pass sanitaire, les discothèques sont devenues des foyers épidémiques grouillants de germes, surtout que ne s’y pointent que des non vaccinés non testés, scrofuleux et contaminateurs. Il était temps que le solide gouvernement Castex passe ces gourbis de perdition au lance-flamme républicain.

Et ne comptez pas improviser quelques pas de danse dans les restaurants et les bars : non seulement il est maintenant reconnu que ces lieux mènent, là encore, à la pire des perditions hygiéniques – des thés dansants, remplis de nos anciens pourtant correctement piqués, passés, pucés, se sont révélés être de véritables clusters maléfiques  – mais les autorités ont vite compris le détournement subtil qui consisterait à se rendre de sa table aux toilettes d’un pas chaloupé, en rythme avec la musique, avec et sans partenaire : dès lors, ce sera interdit.

Enfin, nos élites comprennent l’importance pas seulement symbolique de lutter, au plus proche de chacun d’entre nous, contre la société de consommation, le méchant consumérisme de Noël et le piège, que dis-je, le danger même d’un bonheur familial un peu trop marqué, surtout en ces temps où les émotions trop fortes ont une fâcheuse tendance, comme le réchauffement climatique et le cannabis, à déclencher des crises cardiaques légères et de rares AVC sans gravité.

C’est donc assez logiquement que beaucoup de nos dirigeants, députés ou maires d’agglomérations d’importance, se sont mobilisés pour supprimer, tant que faire se peut, toute possibilité d’une réjouissance un peu trop marquée : on pourra commencer par éliminer le foie gras par exemple.

Oh bien sûr, il ne s’agit pas encore d’en interdire la consommation (pour la production, c’est en cours, rassurez-vous), mais plus simplement de faire mourir aussi rapidement que possible cette filière, notamment en interdisant toute présence de foie gras lors d’événements officiels dépendant de la commande publique.

Sans surprise, on trouvera la fine fleur intellectuelle de nos militants et autres joyeux drilles de l’écologie punitive qui ont réussi à coaguler plusieurs maires de quelques villes françaises dans leur Combat pour Des Repas de Fête À Base De Carton Pâte et De Tofu Synthétique.

Cette délicate attention de nos maires à notre santé, à notre environnement, à notre assiette ainsi qu’à nos coutumes qu’il conviendra de piétiner consciencieusement ne s’arrête pas là, heureusement : on savait depuis l’année dernière à quel point l’idée même de décorer richement en place publique un résineux découpé pour l’occasion repoussait nos Saints Inquisiteurs De Gaïa, et on se doutait que, cette année, l’abominable cérémonie de l’Arbre Mort  serait donc remplacée par l’une ou l’autre célébration plus modeste et plus syntonisée avec les idées maîtresses du repli sur soi, de la mort par dépression et du suicide médicamenteux que nos militants nous vendent avec tant de passion.

C’est en tout cas ce que laissent clairement filtrer les réalisations qui sentent à 100 mètres le « valium-whisky terminal » pour la pétillante municipalité de Bordeaux : l’équipe municipale a jugé indispensable de nous infliger proposer un superbe empilage industriel de polygones réguliers d’acier et de verre en lieu et place de sapin, habile montage qui aura l’immense bénéfice d’accabler  de réjouir la ville de sa présence autant d’années que nécessaire, l’ensemble étant malheureusement imputrescible et facturé pour une somme absolument modeste par son tout aussi modeste designer que la commande municipale assurera d’un Noël roboratif, lui.

On le comprend aisément : depuis le sommet européen jusqu’à la moindre localité, au plus proche du citoyen, tout sera fait pour que Noël soit copieusement enterré sous les interdictions, les limitations, les contraintes idiotes, contre-productives et surtout destinées à en retirer toute possibilité de chaleur humaine et de joie de vivre.

Tous les prétextes sont bons pour, progressivement, interdire de danser, de boire, de manger, de voir ses proches et de retrouver sa famille. Étreindre son prochain, pire encore, prendre sa voiture et cramer des litres entiers de diesel pour aller le retrouver pour lui souhaiter un joyeux Noël devient à la fois une contravention contre la distanciation socialiste et un oubli scandaleux des gestes barricade, qui méritent amendes, punitions et rodomontades gouvernementales.

Faire bombance, danser sur de la musique, c’est menacer la planète, les petits animaux, heurter Gaïa et risquer une autre pandémie. Forcément.

Français, Européens, Occidentaux, mais que font donc ces « élites » sinon détruire absolument toutes nos traditions, notre mode de vie ?

H16

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