lundi 16 août 2021

LA CHAPELLE SAINT ROCH A AMPUS



la chapelle avant la restauration
Photo Roger Casanova


Cette chapelle est située à l’entrée du village, en venant de Draguignan. Elle aurait été construite après la peste de 1720.
Source : Archives diocésaines de Fréjus-Toulon, 1FT – Chanoine Malausse, [Eglises et chapelles du diocèse de Fréjus-Toulon], 1970-1976, classeur n° 1, des ADRETS à BORMES.

Sa restauration a été décidée par l'Association pour la Préservation du Patrimoine d'Ampus ( APPA). La chapelle étant humide, il a  été d'abord indispensable de procéder au drainage de l'édifice et attendre environ 3 ans pour commencer les travaux. Malheureusement il apparait que ce drainage n'est pas suffisamment efficace et les fresques intérieures commencent à se détériorer.
Les travaux de toiture et les enduits extérieurs ont été exécutés par des bénévoles tandis que les fresques ont été confiées à l'artiste Vincent Fichaux  Peintre en décor du patrimoine (Profession libérale) formé en outre à l'école D'avignon Spécialisée Dans La Réabilitation Du Patrimoine Architectural  



Restauration des enduit eints - Chapelle Saint Roch AMPUS

 
 

Réfection de la façade : enduits traditionnels, décors peints à la chaux et pigments naturels. Saint Roch dans la forêt avec son chien.

Réalisation: octobre - novembre 2015

Commande: APPA



Fresques restituées sur les murs latéraux et l'autel, décors peints de la voûte de la chapelle. Eté 2017 



Roch naquit à Montpellier, entre 1348 et 1350, en pleine guerre de Cent Ans, pendant la grande peste noire (qui dura deux ans et décima un tiers de la population occidentale). C'est l'époque des grandes famines et des massacres perpétrés par les grandes compagnies.

Montpellier, rattachée à la couronne de France à la même époque 1349, était une république marchande, une grande ville du Midi, cosmopolite et tolérante, très réputée pour son université. C’est une ville étape importante de pèlerinage sur la via Tolosana, bénéficiant de plus de la proximité d’Avignon, siège de la papauté depuis plus de quarante ans.

Bien que Roch fût un prénom très courant en France et en Italie, une tradition, ne s'appuyant sur aucune preuve sérieuse, prétend que ce saint appartient à la famille Roch de La Croix, lignée devenue importante au xvie siècle, sous le nom Maison de La Croix de Castries. Son père, Jean Roch de La Croix, dignitaire de la ville, en fut le premier consul, en 1363. Sa mère, Dame Libéria, était originaire de Lombardie. Fils désiré et longtemps attendu, il passa une enfance dans un milieu profondément chrétien. Il fut baptisé au sanctuaire Sainte-Marie des Tables, qui était aussi le centre de la vie spirituelle, intellectuelle, administrative et sociale de Montpellier

Eglise de CHIRENS
Il fit probablement ses études chez les dominicains, ordre alors nouveau et en plein essor, avant d’étudier la médecine. Il fut confronté très jeune aux terribles épidémies de peste de 1358 et 1361. À Montpellier, cette dernière fit jusqu’à 500 morts par jour, pendant trois mois.

Orphelin à 17 ans, riche et instruit, il décida de partir pour Rome. Il distribua sa fortune aux pauvres, rejoignit le Tiers-ordre franciscain, revêtit l’habit de pèlerin, reçut la bénédiction de l’évêque de Maguelone et prit la route.

Il emprunta probablement la voie francigène en direction de Rome. Il arriva à Acquapendente, à quelques jours de marche de la ville éternelle, en juillet 1367. Il y resta trois mois, car la peste y sévissait. Il mit en pratique l’enseignement médical qu’il avait reçu, en l’associant à des signes de croix et une invocation sur les souffrants et obtint de nombreuses guérisons.

Son charisme auprès des malades se révéla sans doute à ce moment-là. Etymologiquement, le charisme est un don fait par Dieu à un homme pour qu’il manifeste l’amour divin parmi les hommes. Il reprit son chemin pour Rome, lorsqu’il apprit qu’à Cesena, à l’opposé de sa direction, l’épidémie faisait rage. Il s’y rendit, faisant ce que Dieu attendait de lui au fur et à mesure de son pèlerinage, et obtint là encore des guérisons miraculeuses. Il arriva enfin à Rome, au début de l’année 1368, et s’occupa sans doute des malades à l’hôpital du Saint Esprit, ordre fondé par son compatriote, Gui de Montpellier. Un prélat, peut-être un cardinal, guéri par ses soins ou témoin de guérisons miraculeuses (il pourrait s’agir de Gaillard de Boisvert, régent Pro Tempore de la Sacra Penitenzieria, à cette période) lui fit rencontrer le pape Urbain V, qui s’écria, en le voyant : «Il me semble que tu viens du Paradis !», et lui donna l’indulgence plénière.

Roch avait sans doute vu à Montpellier ce pape d’Avignon, qui tenta de réinstaller la papauté à Rome de 1367 à 1370, lorsqu’il était venu consacrer l’autel majeur de l’église du monastère Saint Benoît, future cathédrale Saint-Pierre.

Roch quitta Rome en 1370 pour s’en retourner vers sa patrie. Au mois de juillet 1371, il était à Plaisance, à l’hôpital Notre Dame de Bethléem, près de l’église Sainte Anne, où il assista, guérit et réconforta les malades.

Atteint par la peste, Roch se rendit péniblement jusqu’à un bois, à l’orée du bourg fortifié de Sarmato, pour y mourir. À cet endroit, une source jaillit et un chien lui apporta chaque jour un pain. Le maître du chien pourrait être le noble Gothard Pallastrelli qui allait devenir son disciple. Il aurait été, également, le premier biographe du saint et l’auteur de son unique et vrai portrait conservé à Plaisance, en l’église Sainte-Anne. On rapporte également qu’un ange secourut Roch. Il recouvra la santé et retourna à Plaisance, auprès des pestiférés, faisant preuve d’un courage et d’une humanité remarquable.

Il reprit sa route, mais les terres milanaises étaient le théâtre d’une guerre entre le Duc de Milan, Bernardo Visconti, son frère Galeazzo II et la ligue constituée par le pape Urbain V, conduite par Amédée VI de Savoie. Ce conflit dura de 1371 à 1375. Pris pour un espion, Roch fut arrêté à Broni, et transféré à Voghera par Beccaria, intendant militaire des Visconti.

Sa renommée était déjà grande. De surcroît, grâce à sa marque de naissance en forme de croix sur la poitrine, il pouvait être identifié par son oncle, gouverneur de la ville ou l’un des plus proches collaborateurs de ce dernier. Mais, fidèle au voeu d’anonymat de tout pèlerin, Roch ne révéla pas son identité et demanda à pouvoir reprendre son chemin en tant qu’«humble serviteur de Dieu». Sa requête fut rejetée et il fut mis au cachot.

Son emprisonnement dura cinq ans. Selon la tradition, il ne dévoila son identité qu’à un prêtre, la veille de sa mort, survenue le mardi 16 août 1379 âgé d'environ 30 ans.

Roch fut enterré avec dévotion à Voghera qui, dès 1382, lui consacra une fête.

Un siècle plus tard, sa dépouille, gardée dans l’église qui lui est toujours dédiée, fut volée, ou fit l’objet d’une transaction, en février 1485 (à l’exclusion de deux petits os du bras), et transportée à Venise.

À Montpellier, nous trouverons trace de son nom sur le petit thalamus dans un document intitulé cérémonial de l’an 1387, sur un acte municipal de 1440 et de 1505.

La majeure partie de son corps est toujours à Venise en l’église de la Scuola Grande di San Rocco. En 1856 un tibia fut donné à l’église Saint-Paul de Montpellier, dont il ne reste plus qu’une chapelle latérale, à l’arrière du sanctuaire Saint-Roch, lequel est dépositaire aujourd'hui de la relique et de son bâton de pèlerin.

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