mercredi 9 juin 2021

UNE GIFLE A LA NATION

 Robin de La Roche

J’ai bien conscience en écrivant ces lignes que beaucoup de mes lecteurs les désapprouveront. Oui, il est probable que beaucoup de mes lecteurs ont manifesté une certaine satisfaction à la vue de la gifle reçue par le président de la république. Ce n’est pas mon cas.

Je lis et j’entends la force du sentiment de rejet qu’inspire Emmanuel Macron à une partie non négligeable de la population. Ce sentiment n’est pas nouveau, et il culmina lors de la crise des Gilets Jaunes. La manifestation de ce rejet, en revanche, ne peut prendre d’autre forme qu’électorale. Et ce pour une simple raison : il en est du président de la république comme du drapeau ou de l’hymne national : on n’y touche pas sans commettre une sorte de sacrilège. Non que la république soit sacrée – je suis royaliste, et donc vous imaginez ce que j’en pense – mais puisque la forme étatique de gestion de la nation française est aujourd’hui la république, alors, le président de la république, qu’on le veuille ou qu’on le regrette, incarne la nation dans sa chair. C’est le fameux mot de Charles de Gaulle “La république, notre royaume de France”.

Qu’un quidam gifle aujourd’hui François Hollande ou Nicolas Sarkozy, cela n’aurait d’implications que privées. Mais en revanche, que le même quidam n’attende pas qu’Emmanuel Macron soit descendu de son trône républicain pour lui asséner une gifle, cela me paraît une insulte faite à la nation. Cette gifle atteint celui qui nous incarne. Donc, elle nous atteint.

Je le répète : je sais que ma position – surtout venant d’un royaliste, qui cria “Montjoie ! Saint-Denis !” à de nombreuses occasions – offusquera une partie de mes lecteurs. Pourtant, elle me paraît logique. C’est la même logique qui fait qu’un royaliste entrant dans l’armée respectera le drapeau tricolore et La Marseillaise. Ce faisant, c’est la nation que nous respectons. Je ne crois pas qu’une gifle au chef de l’État soit une marque de respect envers la nation.

J’entends aussi pourtant bien évidemment ceux qui m’expliquent que c’est Emmanuel Macron lui-même qui a désacralisé sa fonction, depuis ses selfies de câlins avec des repris de justice dans nos colonies jusqu’à ses gesticulations en compagnie de deux youtubeurs ridicules, en passant par ses photos avec des “artistes” d’un genre très spécial rassemblés à l’Élysée lors d’une fête de la “musique”.

Oui, certes, à la suite de Sarkozy et Hollande qui abîmèrent la présidence à coups de ridicule, Emmanuel Macron, qui avait commencé son quinquennat avec un certain sens du prestige de la fonction, le termine dans un délire post-moderne qui n’en finit pas de nous étouffer.

Mais, pourtant, au-delà du corps d’Emmanuel Macron, il y a celui du président, de celui qui préside, donc, au destin de la France. Et ce corps-là, on ne saurait le gifler sans que la gifle n’atteigne toute la nation.

2 commentaires:

  1. Baron de Lirier9 juin 2021 à 20:53

    Non Monsieur, je ne suis pas d'accord avec vous ! je suis de ceux qui se réjouissent de la baffe encaissée par Macron,car, à mes yeux il n'est pas le président de la nation France, mais un traître et une fripouille ! Je n'aurais pas eu l'audace ou le courage du gifleur, mais je pense que ce président-là, c'est un bon coup de pied au cul qu'il méritait !
    Montjoie, Saint Denis !
    Baron de Lirier

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    1. Je ne pense pas qu’il y ait lieu de se réjouir de ce genre d’évènement, même si la faute de ce délitement de la société est en grande partie du fait de l’attitude méprisante de la classe politique de manière générale qui pense davantage à sa carrière qu’à l’intérêt général au prix d’une augmentation excessive des impôts (et ce n’est pas fini) et à la restriction des libertés.
      Théoriquement le vote est là pour sanctionner les dérives des élus, mais je crains que l’histoire se répète encore une fois aux prochains scrutins.
      Mais au fait que signifie « Montjoie ! Saint Denis !
      Cri de ralliement des armées royales qui n’a rien à voir avec nos amis de Tourtour
      «Montjoie ! Saint-Denis !» est un cri de ralliement qui était utilisé par les armées royales françaises. Son origine remonterait aux rois de la dynastie capétienne mais il n’y a pas de consensus historique sur la date de son apparition. Il aurait pu être utilisé lors de la bataille de Bouvines entre les troupes de Philippe II Auguste et celles de l’empereur du Saint-Empire romain germanique, Otton IV, en 1214. «Montjoie» désigne, entre autres, à l’époque la bannière derrière laquelle se rassemble l’ost – l’armée médiévale – lorsqu’il marche à la bataille ainsi. Saint-Denis est le saint patron des rois de France et fait également référence à une oriflamme du même nom, une bannière de couleur rouge parsemée de flammes d’or, derrière laquelle se rassemblaient les chevaliers français. Ce cri de guerre reste en vigueur jusqu’au XVIe siècle.
      Plus tard l’expression a été popularisée par le film les Visiteurs (1993) dans lequel Godefroy de Montmirail, interprété par Jean Reno, fait sien le cri de guerre avec son célèbre «Montjoie ! Saint-Denis, que trépasse si je faiblis !»

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