mercredi 2 juin 2021

ENGRENAGE


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Engrenage

Quoi qu’il en coûte et déficit: vite, un sevrage

Par Nicolas Beytout


Jamais depuis 1945 et la fin de la Seconde Guerre mondiale la France n’a été aussi lourdement déficitaire. Covid oblige, bien sûr, et il serait étrange de reprocher au gouvernement d’avoir tout fait pour soutenir l’économie, les entreprises comme les revenus des ménages. D’ailleurs personne, dans la galaxie politique, ne s’y aventure : les seules critiques viennent de ceux qui soutiennent qu’il faudrait injecter non pas moins, mais toujours plus d’argent public sur le pays. Deuxième plan de relance, effacement de dettes, endettement perpétuel, les idées ne manqueront jamais.

Tout se passe comme si les effets d’une drogue douce avaient anéanti la vigilance des esprits. Enfoncé dans la molle somnolence de l’argent facile, le monde politique, à l’unisson des Français, s’accommode très bien de ce qui devrait pourtant les inquiéter : cette année, malgré une économie qui devrait sortir vraiment de la quasi-paralysie, le déficit public sera encore plus important qu’en 2020, annus horribilis pourtant marquée par deux confinements et une absence de traitement contre la maladie. C’est l’engrenage fatal, glaçant, de la dépense publique.

Il faudra bien arrêter ça, et pas seulement en parole. Il faudra bien commencer à réduire notre dépendance à l’argent public et inverser le sens de la pente. Les habituels taxophiles du pays ont leur idée, toujours la même : augmenter les impôts. Les autres, ceux qui savent que nous sommes déjà une économie surtaxée, devront rapidement porter un message de sevrage et de sortie du « quoi qu’il en coûte ». Modèle social, retraites, poids de l’Etat, tout devra être repensé. C’est un sujet qui engagera tout le pays sur plusieurs générations ; c’est pour cela qu’il devra être au cœur de la prochaine campagne pour la présidentielle et motiver un véritable choix de société. L’urgence est déjà là.
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