dimanche 29 novembre 2020

QUOI QU'IL EN COÛTE

 


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Effet boule de neige

Toujours plus, ou l’engrenage du «quoi qu’il en coûte»

Par Nicolas BEYTOUT
Nicolas Beytout

Dans quel engrenage le gouvernement s’est-il mis ? A chaque étape du laborieux déconfinement, il crée autant de mécontentements qu’il ne rassure de gens. Les commerçants, petits et grands, les auto-écoles, les coiffeurs et services à domicile ont bien retrouvé un espace de liberté, mais personne n’en remercie bruyamment le gouvernement. On est plutôt sur l’air du « il était temps ». Face à cela, les Eglises clament leur exaspération depuis l’annonce d’une jauge aussi uniforme qu’incompréhensible. Quant aux restaurants, aux bars et plus encore aux stations de ski, ils crient leur infortune et leur colère d’être privés de tout. Si fort qu’on les entend, eux.


Même désespérant phénomène avec les aides d’Etat qui coulent désormais à gros bouillon sur le pays. A peine une enveloppe a-t-elle été libérée pour les uns qu’il s’en présente d’autres au guichet. En s’adressant aux Français, mardi soir, Emmanuel Macron a listé, présentation PowerPoint à l’appui, toutes les sommes qui allaient être distribuées, dès cette semaine, pour les bénéficiaires du RSA et les étudiants boursiers, pour les jeunes et toutes les familles qui ont du mal à assumer leur loyer. Et puis ce furent les restaurants et les bars, pour 1,5 milliard d’euros par mois. A peine la liste était-elle close que le gouvernement y ajoutait le lendemain un revenu minimum pour les jeunes privés de petits boulots.

Ainsi va la vie sous assistance. Non pas qu’il faille ignorer aucune de ces misères mais, dans un pays qui pratique déjà la redistribution à un niveau inégalé, tout nouveau cran franchi crée un besoin qu’il sera difficile de sevrer. « Quoi qu’il en coûte n’a pas été seulement une formule », a dit Emmanuel Macron dans son discours sur l’allègement du confinement, mardi soir à la télévision. C’est vrai : c’est aussi un engrenage dont il faudra vite songer à sortir.

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