samedi 24 octobre 2020

QUAND LES ECOLOS DISJONCTENT


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Electricité: quand les écolos disjonctent

Par Olivier Auguste

Olivier Auguste

On peut produire de l’électricité avec du fioul, du gaz, de l’uranium, de l’eau, du vent, du soleil, mais pas avec des symboles politiques. Malheureusement, les gouvernements ont tendance à l’oublier, sous la pression des forces politiques écologistes.

RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, vient d’exprimer pour la troisième fois sa « vigilance » au sujet d’un hiver 2020-2021 qui s’annonce « tendu ». Fin novembre-début décembre, un coup de froid suffirait pour devoir baisser la tension, débrancher des usines, voire couper localement le courant aux particuliers, pour éviter un black out. Avec la violente récession, la consommation est pourtant inférieure aux prévisions. Mais le confinement a aussi provoqué un retard dans la maintenance des centrales. Cette difficulté passagère s’ajoute à la fermeture des centrales charbon et fioul. Celle-ci se défend parfaitement ; en revanche, quel besoin y avait-il d’arrêter Fessenheim – ni polluante ni émettrice de CO2, et ne posant aucun problème spécifique de sécurité – sans attendre que l’EPR de Flamanville soit en service ? L’équilibre entre offre et demande électriques est désormais précaire en France.

Au même moment, l’Allemagne réalise que ses objectifs de transition énergétique sont non seulement difficiles à atteindre mais insuffisants pour répondre aux ambitions européennes de lutte contre le réchauffement. Et que, si elle a enfin commencé à réduire son recours au charbon, le développement des énergies renouvelables coûtera une fortune aux consommateurs. Peut-être le pays serait-il dans une situation moins inconfortable s’il n’était pas en train de réduire à néant sa production nucléaire d’électricité, conformément à la décision prise du jour au lendemain par Angela Merkel, après Fukushima en 2011. Dans un cas comme dans l’autre, les slogans et l’émotion ont débordé la réflexion. Cela finit toujours par se payer.

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