lundi 31 août 2020

LA MORT DE LADY DI

 La mort de Diana Spencer, l'ancienne épouse du prince Charles communément appelée Lady Di, survient dans la nuit du 30 au  après un accident de voiture dans le tunnel passant sous le pont de l’Alma à ParisDodi Al-Fayed, qui l'accompagnait, et le chauffeur du véhicule Henri Paul meurent également dans cet accident. La mort de Diana et les conditions de celle-ci ont un retentissement international. Ses funérailles nationales à Londres le  suivant rassemblent plus de trois millions de personnes.

Chronologie

  • 15 h 20

Le couple Dodi Al-Fayed - Diana Spencer se pose sur l'aéroport du Bourget avec son jet privé Gulfstream IV, en provenance d'Olbia, en Sardaigne où il avait passé la fin de ses vacances. Quatre motards-photographes paparazzis les guettent déjà depuis le parking de l'aéroport.

  • 16 h 35

Le couple arrive au Ritz, un célèbre palace parisien situé place Vendôme, dans le 1er arrondissement de Paris, dont le propriétaire est Mohamed Al-Fayed, le père de Dodi Al-Fayed.

  • 19 h

Retour du couple dans l'appartement de Dodi Al-Fayed au 1 rue Arsène-Houssaye. Ils se lavent puis se reposent. Les photographes qui suivent le couple à moto, comme en voiture, font le guet au pied de l'appartement. Dodi Al-Fayed a prévu d'aller dîner chez Benoît, un restaurant du Marais, mais excédé par la présence des paparazzis, il change d'idée et décide d'aller dîner à l'hôtel Ritz.

  • 21 h 25

Le couple arrive au Ritz pour aller dîner au restaurant L'Espadon, mais le couple décide finalement de se faire servir à l'étage, dans la suite impériale, le service de sécurité du Ritz s'inquiétant du comportement étrange dans la salle de restaurant de deux clients inconnus, avec de gros sacs en plastique à leurs pieds. L'enquête révélera plus tard que les deux clients en question n'étaient en fait que de paisibles touristes. Le couple est filmé par les caméras de surveillance.

  • h 10

Des paparazzis les guettant à la sortie du Ritz, Dodi Al-Fayed décide de laisser devant le palace sa propre voiture, une Mercedes-Benz S280 (W140) conduite par son chauffeur personnel Philippe Dourneau, ainsi que la Range Rover des gardes du corps conduite par Jean-Francois Musa, propriétaire de la compagnie Étoile Limousines qui fournit des voitures de fonction au Ritz, de façon à simuler le départ du couple. Le couple emprunte pendant cette diversion une autre sortie plus discrète à l'arrière de l'hôtel et prend place à bord d'une Mercedes-Benz W140 immatriculée 688 LTV 75 (voiture leurre non homologuée de la compagnie Étoile Limousines pour échapper aux paparazzi) conduite par Henri Paul, chef de la sécurité du Ritz. Le garde du corps Trevor Rees-Jones monte à l'avant du côté passager. Mais quelques paparazzi qui ne se sont pas laissés prendre à la manœuvre de diversion s'approchent déjà.

  • h 20

La voiture démarre à destination de l'appartement de Dodi Al-Fayed pour un court trajet qui doit durer cinq minutes. Des paparazzi la suivent et certains la précèdent déjà, comme le montre une photographie de Jacques Langevin montrant l'avant de la Mercedes. Mais Dodi Al-Fayed demande à Henri Paul de modifier l'itinéraire prévu en empruntant de petits carrefours et des voies moins éclairées pour rendre plus difficiles les prises de vue des photographes qui travaillent au flash. Le chauffeur emprunte la rue de Rivoli, traverse la place de la Concorde puis, au lieu d'emprunter les Champs-Élysées, s'engage à vive allure dans la voie Georges-Pompidou, le cours-la-Reine et le cours Albert-Ier, parvenant à distancer les paparazzi.

  • entre h 23 et h 30

Alors que la Mercedes amorce le virage du souterrain du pont de l'Alma, par son entrée Est, à une vitesse estimée comprise entre 118 et 155 km/h (vitesse déterminée par deux essais de choc automobile réalisés par des experts du service d'accidentologie Mercedes-Benz qui ont également évalué la vitesse de l'impact sur le pilier à 105 km/h), elle fond sur une Fiat Uno blanche qui roule à 50 km/h sur la file de droite. Henri Paul cherche à l'éviter mais la Mercedes accroche le pare-choc arrière de la Fiat, ce qui déstabilise la berline. Henri Paul freine une première fois sur une distance de 19 mètres, comme l'attestent les traces de pneus sur la chaussée. La Mercedes effleure le troisième pilier qui sépare les deux voies (on retrouvera par terre des débris de phare). L'embardée se poursuit. Henri Paul freine à nouveau, sur 32 mètres cette fois, avant de percuter de plein fouet le treizième pilier. La voiture effectue ensuite un tête-à-queue. Le choc frontal contre le pilier de béton armé, non protégé par une glissière de sécurité, est violent. Henri Paul meurt sur le coup, le klaxon retentissant en continu, bloqué par le corps du chauffeur dont la colonne vertébrale a été brisée et l'aorte rompue. Diana, recroquevillée entre les deux sièges, est en coma vigile et son garde du corps Trevor Rees-Jones grièvement blessé. La première voiture d'ambulance de SAMU arrive six minutes après l'accident. Les victimes sont d'abord réanimées sur place (selon la doctrine française qui privilégie les soins sur place) alors que la police tente d'écarter les paparazzi qui photographient la voiture. Il faut près d'une heure pour désincarcérer la princesse dont le pied droit est coincé sous un siège. Un premier rapport de police la décrit dans un état très grave, souffrant d'un coma, de blessures à la tête, à la poitrine et à la fesse droite, ainsi que de multiples fractures du bras droit. Bien que Dodi Al-Fayed ne montre aucun signe de vie, il est désincarcéré, placé sur un brancard et reçoit un massage cardiaque externe. Son décès est déclaré sur le lieu de l'accident à h 30 du matin.

  • h 50

Diana est emmenée par le SAMU à h 50 du matin vers l’hôpital de la Salpêtrière, à six kilomètres du lieu de l'accident, les services d'intervention considérant qu'il est le mieux équipé pour prendre en charge ce type d'urgence. L'ambulance roule à vitesse réduite (10 km/h) par crainte d'augmenter la pression artérielle de Diana et d'aggraver son état. Elle arrive trente minutes plus tard à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Sur le chemin, elle est victime d'un premier arrêt cardiaque au niveau du pont d'Austerlitz, ce qui oblige le médecin, le docteur Martino, à faire arrêter l'ambulance sur le bord de la route pour faire redémarrer le cœur. Peu après son arrivée à l'hôpital, Diana est victime d'un choc hémorragique bientôt suivi d'un second arrêt cardiaque. L'équipe chirurgicale pratique une thoracotomie d'urgence qui met en évidence une hémorragie interne provoquée par une plaie importante de la veine pulmonaire gauche. Il s'agit d'une blessure par décélération beaucoup plus rare que la rupture de l'aorte et qui, à la différence de celle-ci, ne provoque pas une mort instantanée. Malgré un massage cardiaque prolongé, externe puis interne, les médecins déclarent son décès à 4 h du matin, soit près de deux heures après son arrivée à l'hôpital.

  • h 50 du matin

Le professeur Bruno Riou, médecin anesthésiste-réanimateur, annonce aux autorités présentes (le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, le préfet de police, Philippe Massoni, et l'ambassadeur de Grande-Bretagne en France, sir Michael Jay (en)), que la princesse Diana est morte d'une hémorragie interne provoquée par la rupture d'une veine pulmonaire.

  • h 45

Le décès est annoncé.

Funérailles

Le cortège funèbre de princesse de Galles à St. James Park, Londres.

Le corps de Diana est rapatrié en Angleterre, autopsié dans une salle mortuaire privée puis mis en bière dans un cercueil exposé à la chapelle royale du palais Saint James. 740 000 personnes y viennent signer le registre de condoléances. Le frère de Diana suggère des obsèques privées, ce qui plaît à la reine mais le Premier Ministre Tony Blair, mesurant l'émotion populaire nationale et mondiale (files d'attentes dans les ambassades britanniques pour signer les registres de condoléances, tombereaux de fleurs déposés devant les représentations britanniques) les convainc de funérailles nationales.

Le refus du palais de Buckingham de mettre en berne l'Union Jack provoque des manchettes acerbes dans les journaux : « Où est notre reine ? Où est notre drapeau ? » demande le Sun. La reine, qui est revenue de Balmoral à Londres, accepte une allocution à la télévision. À la demande expresse de Downing Street, ce qui doit être un enregistrement devient du direct et le texte est revu par Alastair Campbell, le directeur de la communication de Tony Blair, pour être « plus chaleureux ».

Le public présent aux funérailles jette des fleurs au passage de la procession tout au long de son parcours. À l’extérieur de l’abbaye de Westminster, la foule acclame les nombreuses célébrités qui se trouvent à l’intérieur : le chanteur Sir Elton John (qui a interprété une version de sa chanson Candle in the Wind, réécrite à cette occasion), Tom Cruise et Nicole Kidman, le réalisateur Steven Spielberg, l’homme d’affaires britannique Richard Branson, la reine Noor de JordanieHillary Clinton et Bernadette Chirac. La cérémonie religieuse est retransmise en direct à la télévision .

Des haut-parleurs sont placés à l’extérieur pour que la foule puisse entendre le déroulement de l’office. Les invités applaudissent les paroles du frère de Diana, Lord Spencer, qui attaque vertement la presse et critiqua indirectement la famille royale pour son comportement vis-à-vis de sa sœur.

Diana est finalement inhumée à Althorp, demeure historique de la famille Spencer.

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