lundi 24 août 2020

FETE DE LA SAINT BATHELEMY A SALERNES

 Fête de la Saint Barthélémy à SALERNES

10h30 – messe au site de St Barthélémy, suivie d’un pique-nique

Site de Saint-Barthélémy





Creusé par les eaux anciennes d'un torrent, vallon de St Bathélemy est aujourd'hui un Espace Naturel Sensible et protégé. A l'entrée du vallon, au pied de la falaise sourd la source de la Braque, formant un plan d’eau d'un vert limpide. Une légende y est attachée. Cheminant au long du vallon des grottes creusées dans des falaises, chènes de majestueux, des pins d'Alep, le fond de la gorge est propice au développement d’une flore peu habituelle dans notre département et qu’il faut donc respecter et protéger ! Un grand parc ombragé, tables et bancs, pique-nique, détente en pleine nature. La chapelle, dont l’intérieur a été entièrement rénovée par Alain DALMASSO. Tout le long du vallon, des grottes ancestrales offrent une aire de jeu pour les enfants. Parking. Toilettes sèches. Containers poubelles.


Homélie du Père Thierry, curé de Salernes à l'occasion de la St Barthélémy

Ici, nous sommes dans une chapelle.
On l'appelle la chapelle de Saint-Barthélemy.
J'aime bien sa position.
Pas trop voyante, mais qui surveille l'entrée de la vallée.
C'est une position de veilleur.
Elle se cache derrière les arbres.
Mais elle est bien fixée sur son rocher.
Et là, en cet autre côté, il y a un petit ruisseau.
C'est un petit ruisseau qui vient d'entre les rochers, de bien plus loin.
Sa source, il va la chercher dans les mystères souterrains depuis des millions d'années.
Les dinausores ont bu de ses eaux..
Et puis il passe devant nous, il va franchir tous les petits obstacles qu'il trouve pour dévaler notre vallée, passer vers l'entrée de Salernes, sous le petit pont qu'il y a proche de Casino.
Il va rejoindre la Bresque qui l'emporte avec elle. Et après un périple à travers les collines, il va se jeter, se perdre... dans le fleuve de notre département qui s'appelle l'Argens.
Ce soir, à la tombée de la nuit, l'eau qui passe sous le petit pont à cette minute, alimentera la Méditerranée, toujours assoiffée de l'eau des jeunes rivières...
Quel rapport entre notre petite chapelle construite vers 1570, restaurée il y a 200 ans, et notre petit ruisseau ?
Aie... Ça vous dit quelque chose 1572 ?
Charles IX et surtout sa mère, Catherine de Médicis..
Une grande figure, Catherine de Médicis, mère de plusieurs rois,  mais surtout régente de la France dans une période très difficile entre catholiques et protestants.
Sa politique fut très tolérante pour les protestants.
Ce qui n'empêche pas, en 1572, le massacre de la Saint-Barthélemy.
D'abord à Paris, ensuite en province.
Catherine ne l'a pas voulu mais son nom reste marqué d'une sorte d'ombre, qui n'est pas justifiée.
Cette petite chapelle a été érigée au moment de cette période très tendue.
Et ce petit ruisseau était déjà là ! Il en a vu d'autres !
Il est témoin de cette histoire, mais aussi il est comme un petit blanchisseur qui lave, infatigablement, l'histoire de cette vallée et de Salernes.
Quel rapport entre cette chapelle et notre petit ruisseau, la Brague ?
D'abord l'un et l'autre effectivement, ont vécu la même histoire.
Et le petit ruisseau le sait, tellement il a lavé. !
Mais il y a un autre point commun qui tient à nous...
C'est que l'homme, comme je le fais en ce moment, adore jeter son regard sur le passé.
Il n'y a que l'homme qui fait cela.
Parce que l'homme recherche ses sources.
Et lorsque nous voyons un ruisseau, il y a pour nous, comme une tentation naturelle de rejoindre sa source, de comprendre son enfantement.
Et lorsque nous atteignons une chapelle, une église, surtout un jour de pèlerinage, il y a comme une tentation naturelle à comprendre les fondements du bâtiment.
Nous voulons connaître son histoire, les tout premiers hommes qui ont posé ces pierres.
Ils ont inscrit à tout jamais dans cette vallée une intention d'histoire.
Voilà exactement ce qu'est un pèlerinage sur un lieu aussi joli que celui-ci.
C'est une exaltation de la grandeur de notre humanité.
Au-delà de l'histoire, nous touchons la source de notre âme et au-delà de l'obscurité de notre avenir, nous pénétrons dans l'espérance de notre bonheur.
Ce n'est plus l'homme que je définis.
C'est le chrétien que nous sommes.
Sans la foi, il nous manque une dimension, un horizon, pour notre regard.
Celui qui n'a pas la foi va compter les petits cailloux rouges de la brague et se souvenir de la nuit de la Saint-Barthélemy.
Mais il lui manque la grandeur de l'homme.
Mais ça ne me suffit pas.
Parce que la source de cette chapelle n'est pas simplement une histoire de violence et de sang.
La source de cette chapelle elle a ses racines dans l'esprit des hommes qui se sont tournés vers Dieu.
Ce n'est plus une source historique, c'est une source surnaturelle de la grâce de Dieu, dans les souterrains mystérieux de nos âmes.
Chaque chapelle, comme toute chapelle et église, est une expression de la grandeur de l'homme tourné vers Dieu.
Parce que la source de notre histoire, elle se trouve dans l'invisible mouvement des âmes.
Voilà ce que nous dit cette chapelle.
elle nous dit que les hommes veulent toujours l'infini du ciel.
Et que c'est la source de notre humanité.
Et que cette source, comme la source de ce petit ruisseau, nous voulons la découvrir.

Mais cela ne suffit pas.
Les textes que nous venons de lire nous ouvrent une nouvelle fenêtre dans la grandeur de l'homme, de nous-mêmes.
L'homme est le seul qui regarde vers sa source.
Sa source historique et sa source spirituelle.
Ça vous ne le verrez dans aucun animal.
Mais l'homme est le seul qui regarde aussi vers la fin de son avenir.
Cela vous ne le verrez dans aucun animal.
Et le livre de l'Apocalypse, que nous avons lu, trace le tableau le plus achevé de l'humanité.
Car l'Apocalypse trace notre bonheur final.
Pour le petit ruisseau, il ne se rend pas compte, mais ce sera lorsqu'il donnera sa contribution à la grande mer Méditerranée qu'il trouvera son accomplissement.
C'est nous, qui regardons d'un côté vers sa source de l'autre côté vers son accomplissement.
Mais pour nous-même,
d'un côté nous regardons aux sources de notre âme, et il y a Dieu.. qui nous aime.
et de l'autre côté, parce que nous sommes hommes, ne regardons au bonheur final de notre âme, qui sera Dieu.. que nous aimerons.

Celui qui a la foi connait sa source, au-delà du temps, et surtout il connaît sa béatitude par-dessus le temps.
Et quand on est chrétien, on se sent grand !
Petit dans cette vallée, petit dans la main de Dieu, mais inscrit dans un horizon infini de lumière et de bonté.
La lumière de Dieu, à travers cette petite chapelle, nous grandit à l'infini des désirs de notre âme et de notre espérance. 

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