lundi 21 septembre 2020

LA TOUR DES GAULES




Visitons 3000 ans d'Histoire
En vacances chez nos ancêtres les (Gallo-)Romains

Neptune au musée gallo-romain de Fourvière (Lyon)
Neptune au musée de Fourvières à LYON
La Gaule conquise par les Romains se couvre de monuments remarquables dont beaucoup sont encore visibles aujourd’hui et qu’il est impossible de tous citer. Voici pour vous quelques-uns de nos coups de cœur : à vous de nous faire partager les vôtres.
À tout seigneur, tout honneur, commençons par la « capitale » des Gaules, un terme fort inopportun, Lyon, Lugdunum, colonie fondée en 43 avant notre ère sur la colline de Fourvière.
On y découvre le magnifique ensemble constitué du théâtre antique et de l’Odéon, dans lequel se fond littéralement le magnifique musée gallo-romain de Fourvière créé par l'architecte Bernard Zehrfuss en 1969.
Là sont exposées les tables claudiennes. La ville offre bien d’autres vestiges au curieux.

Théâtre romain de Fourvières à LYON
Autre capitale des Gaules, mais seulement pour quelques années à compter de 407, Arles dispose elle aussi d’un ensemble impressionnant, avec théâtre, amphithéâtre, cryptoportique, thermes, sans oublier son musée. Mais ce qui fait le charme particulier de cette visite, c’est la promenade des Alyscamps, une nécropole antique située comme toujours hors de la ville, qui accueillit les restes de l’évêque martyr Genest et demeura un cimetière prestigieux au Moyen Âge, avant de devenir à compter du XIXe siècle un lieu incontournable pour les artistes… et pour les touristes. Mais pour qui a la chance de la voir dans le calme, l’expérience est inoubliable.
Les Alyscamps à ARLES
La Porte noire ou Porta Nigra à Trèves (Rhénanie)
La Porte noire à TREVES ( Rhénanie)
Pour rester dans les capitales des Gaules, citons… Trêves, à quelques dizaines kilomètres de la frontière française, qui fut capitale à compter de la fin du IIIe siècle, lorsque la menace des Barbares nécessitait une forte présence militaire. Sa Porte noire et sa basilique sont sans équivalent en Occident, et bien d’autres monuments se découvrent à pieds (et on peut prolonger la promenade dans les vignobles, ce qui ne gâche rien).
Le temple de Janus à Autun, DR
Le temple de Janus à AUTUN
Plus calme, Autun mérite également le détour pour son immense théâtre, ses remparts avec les spectaculaires portes Saint-André et d’Arroux et le « temple de Janus », qu’on parcourt en effectuant une promenade champêtre des plus agréables, après avoir visité Bibracte non loin.
On n'oubliera pas non plus la magnifique cathédrale Saint-Lazare, chef-d'oeuvre roman du XIIe siècle...
Plus à l’ouest, la visite de Saintes, qui fut elle aussi une cité de première importance sous l’Empire, rappelle Autun. On y admire l’amphithéâtre, l’arc de Germanicus, les vestiges monumentaux des thermes et bien d’autres encore.


Amphithéâtre de SAINTES
Pour les amateurs de soleil qui ne craignent pas la foule en été, le pont du Gard ne nécessite aucune présentation, tant cette prouesse architecturale est mise en valeur. Il permettait de transporter l’eau jusqu’à Nîmes, où on ne peut qu’admirer l’état de conservation de la « maison carrée » (un temple de l’époque d’Auguste ), mais aussi de spectaculaires vestiges et, naturellement, son musée de la civilisation romaine.
La maison carrée de NIMES
Plus curieux est le trophée d’Auguste à la Turbie (Alpes Maritimes), érigé pour commémorer la victoire sur les peuples des Alpes : avouons que la vue sur la Méditerranée et son arrière-pays constitue un souvenir bien plus marquant que le monument en lui-même.
Ailleurs, de nombreuses fouilles ont mis à jour des villae ou des agglomérations romaines, de la villa de Loupian (Hérault) aux restes de la cité de Corseul (Côtes d’Armor) en passant par Saint-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne) et, à quelques kilomètres, l’impressionnante villa de Montmaurin. Non loin de là, une autre villa, à Chirigan, près de Martres-Tolosane, nous a légué quelques chefs-d'oeuvre comme cette Vénus ci-contre que l'on peut admirer au musée Saint-Raymond, à Toulouse.
Le goût monumental des Romains fait qu’on retrouve à travers tout le territoire des merveilles dans des musées pas toujours connus – pour ne rien dire des voies romaines, dont peu subsistent toutefois en bon état : soit elles ont été réutilisées et modernisées, soit elles ont été abandonnées.
Les arènes de Lutèce, à Paris (rue Monge, 5e arrondissement)Paradoxalement, alors que de nombreux monuments médiévaux parsèment encore les grandes villes, les monuments romains sont donc souvent à voir dans des villes aujourd’hui plus petites, où la tentation de les faire disparaître a été moins grande.
Les arènes de Lutèce sont l’exception qui confirment la règle tant elles semblent hors du temps et des trépidations de la métropole qu’on retrouve pourtant en quelques minutes. Une bonne raison supplémentaire de passer des vacances romaines…
Un dernier conseil pour la route ? Le musée de Sens (qu’on peut aussi visiter pour plein d’autres raisons tant il est riche), avec ses splendides mosaïques.
Et vous, quel est votre coin de paradis romain ?
Yves Chenal

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